Gaston : oser s’engager plus pour défendre les droits des personnes migrantes
Partons à la rencontre de Gaston, bénévole depuis 9 ans au CCFD-Terre Solidaire. De sa propre arrivée en France, à son voyage engagé à Tunis au lendemain du Printemps arabe, Gaston nous parle de son engagement pour l’accueil des personnes migrantes et un ordre migratoire plus juste.
Sa compréhension du parcours migratoire, au cœur de son engagement
« Être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard ».
Cette chanson de Maxime le Forestier est pour Gaston, l’incarnation parfaite de la pensée sur laquelle repose son engagement. Investi dans de nombreuses associations, dont le CCFD-Terre Solidaire, Gaston Tumba Yoka milite pour l’accueil des personnes migrantes en France.
Son engagement rythme son quotidien : « dès le saut du lit, je consulte mon agenda pour vérifier si j’ai des entretiens avec des personnes en demande d’asile ». Son rôle est de les accompagner dans leur démarche, de les informer sur les droits et sur les différentes marches à suivre.
C’est sa compréhension du parcours migratoire, pour l’avoir vécu, qui l’a encouragé à s’engager pour défendre cette cause.
Originaire du Congo, Gaston est arrivé en France alors âgé d’une trentaine d’années. Pendant sept ans, il a mené une carrière d’enseignant à l’Université de Strasbourg, souffrant cruellement du manque de sa femme et de ses quatre filles, qui étaient restées au Congo. « Ce n’était pas facile tous les jours, elles me manquaient ».
Son arrivée fut rythmée par la découverte, le travail et les rencontres. Mais aussi par les nombreux chocs culturels qu’il a vécus et dont il se souvient encore.
« Pour avoir moi-même changé de pays, je sais combien ce parcours peut être difficile ».
Un tempérament de justicier depuis l’enfance
« Je m’acharne pour faire valoir les droits de toutes et tous à travers mon engagement » >
S’il aime plaisanter, Gaston est intransigeant sur de nombreux principes. Aujourd’hui à la retraite, il met toute son énergie à lutter contre ce qui le révolte le plus : l’injustice, la corruption ou l’exploitation des êtres humains.
« Déjà gamin, au Congo, je me battais contre ça au sein d’une organisation ».
Une lutte qui lui reste toujours bien « chevillée au corps » des années plus tard.
Gaston nous parle du bras de fer qu’il a engagé contre un avocat peu scrupuleux qui demande des sommes d’argent faramineuses à des personnes déboutées du droit d’asile, alors qu’il perçoit l’aide juridictionnelle.
«Malheureusement, des gens comme lui, il y en a beaucoup. Alors je m’acharne pour faire valoir les droits de toutes et tous à travers mon engagement ».
Réfléchir à un ordre migratoire plus juste avec le CCFD-Terre Solidaire
Gaston s’est engagé au CCFD-Terre Solidaire il y a neuf ans. Il s’est rapidement mobilisé sur la thématique des migrations à travers laquelle il y a vécu des moments forts.
Il nous raconte en particulier son voyage à Tunis en 2013 pour assister au Forum Social des Migrations.
« Les idées et les réflexions fusaient pour résister aux politiques migratoires jugées indignes » >
« C’était un grand moment, puisque cet événement survenait juste après le Printemps Arabe », raconte-t-il.
L’enjeu de ce voyage était de soutenir la dynamique des partenaires du CCFD-Terre Solidaire. Il a participé à de nombreux ateliers traitant de la question des migrations internationales et il a participé à la rédaction de recommandations pour un ordre migratoire plus juste.
« Les idées et les réflexions fusaient pour résister aux politiques migratoires internationales en place jugées indignes », se souvient-il.
S’engager et oser faire bouger les lignes
Quand il retourne dans son pays, les proches de Gaston disent qu’il a changé.
« C’est vrai que je ne suis plus le garçon qui est arrivé en 1982. Je suis un autre », consent-il. Mais pour lui, il ne peut pas en être autrement, car « la rencontre nous transforme ».
Pour Gaston, tout le monde change. Et il espère que davantage de personnes se tourneront vers le chemin de la solidarité pour être plus attentifs les uns envers les autres.
Pour cela, « il faut s’engager » et puis il faut « oser d’avantage et ne pas avoir peur de blesser ou offenser certaines personnes si vous savez que ce que vous défendez est juste ». Et c’est bien le conseil que Gaston souhaite adresser au plus jeunes.
S’il y a une chose que Gaston a bien comprise, c’est que : « le changement ça se travaille. Il faut apprendre à travailler avec nos ennemis. Il ne faut pas s’opposer, mais plutôt essayer d’œuvrer ensemble en s’enrichissant sur l’intelligence collective ».
Et c’est cette intelligence même que Gaston aime retrouver dans son expérience bénévole au sein du CCFD-Terre Solidaire.
Il nous laisse un dernier conseil : « engagez-vous avec nous ! ».
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