© Ophélie Chauvin

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Coronavirus et migrations : le piège du repli sur soi

Publié le 28.09.2020| Mis à jour le 16.12.2021

Avec la fermeture des frontières, le Covid 19 bouleverse notre rapport à la mobilité. Et si c’était le moment de repenser l’égalité de droits et l’accession à la citoyenneté. Nina Marx, Responsable de l’équipe Migrations internationales au CCFD-Terre Solidaire nous fait part de son analyse et de ses propositions.


nina_8.jpgSpécialiste des questions de migrations internationales, Nina MARX s’est particulièrement intéressée depuis une quinzaine d’années aux situations des personnes exilées en Afrique et en Amérique Latine.

Responsable de l’équipe Migrations au CCFD-Terre Solidaire, elle coordonne l’accompagnement d’une cinquantaine d’organisations partenaires en France et a l’international. Elle est également particulièrement engagée dans la construction d’une alliance avec les villes accueillantes.

Face à la pandémie liée au Covid-19, le monde de la mobilité des personnes s’est subitement figé. En quelques heures, les frontières internes de l’espace Schengen, vieux de 30 ans, ont été rétablies.

Impossible désormais de rallier un continent à l’autre.

Chaque pays s’est replié sur lui-même, chacun s’est replié chez et sur soi.

Les citoyens européens font pour la première fois l’expérience d’être privés du droit de voyager, quand pour d’autres c’est la norme.

Malgré une crise sanitaire sans précédent, de nombreux Etats européens ont maintenu leur politique de démantèlement de campements, de persécution policière, de militarisation des frontières, de non-assistance aux personnes en danger notamment en Méditerranée.

Partout dans le monde, au Brésil, aux USA, et ailleurs on a continué à nier les droits fondamentaux des personnes les plus vulnérables… et on a clamé la construction de murs pour se replier encore un peu plus.

 

Ces pratiques ont d’ores et déjà des conséquences désastreuses :

une hausse des morts et disparitions de personnes en Méditerranée,
– le risque de développement de foyers infectieux dans des zones de privation de liberté notamment dans les centres de tri (« hot spots ») à la frontière entre la Grèce et la Turquie, et dans les campements de personnes à la rue,
l’absence d’accès aux soins
les violations des droits juridiques les plus fondamentaux, dont le droit d’asile pour les personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays

Si un tournant n’est pas rapidement pris, cette crise sanitaire, économique et sociale aura aussi comme conséquence la précarisation extrême de personnes exilées abandonnées sans ressources.


Que sera le monde d’après ?

A quand un monde où circuler librement et de façon raisonnée sera un droit pour tous, à quand une Europe et un monde où les principes d’égalité et de solidarité ne seront plus seulement le combat des associations ?

Cette crise ne pourrait-elle pas aussi être porteuse d’espérance et constituer une opportunité pour exiger et mettre en œuvre un autre monde ?

Nina Marx, Responsable du service Migrations internationales du CCFD-Terre Solidaire. 

Pour en savoir plus, consulter la note d’analyse de Nina Marx :

Note d’analyse sur les migrations : le piège du repli sur soi,

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