Birmanie : les jeunes en première ligne sur la défense de l’environnement

Publié le 07.08.2020| Mis à jour le 08.12.2021

En Birmanie, depuis la fin de la dictature en 2011, les mesures de libération de l’économie sans garde-fous législatifs, ont laissé libre cours à des violations des droits humains et aux destructions de l’environnement. Une partie de la jeunesse s’est impliquée au sein d’associations, pour lutter contre ces dérives.


Au cours des deux phases de transition politique au Myanmar (ex Birmanie), celle de la dictature à la République (2011-2015) puis celle dudit « Gouvernement civil démocratique » (2016-2020), le rôle de la société civile est devenu plus important. Elle s’est montrée très critique sur les choix politiques et économiques du gouvernement.

La libéralisation de l’économie a provoqué une accélération de la construction de méga-infrastructures et des projets d’extraction des ressources naturelles.

Les investissements dans l’économie extractive ont notamment suscité une levée de boucliers au sein des communautés. Car elles n’ont pas été consultées sur des projets ayant un impact direct sur leur vie, en termes de violations des droits humains, de pollution et de destruction de l’environnement.

Dès le début de la première phase de la transition politique en 2011, des jeunes Birmans se sont mobilisés dans les associations notamment en faveur de la paix, de la préservation de l’environnement, et de la défense du droit à la terre. Et de nombreux réseaux de la société civile se sont créés sur le modèle des Forum Jeunesse, Forum des peuples de l’ASEAN… ouvrant des espaces de débat.

Cependant, la plupart de ces réseaux, bien qu’actifs, n’avaient pas, au départ de réelle vision stratégique. C’est pourquoi KMF (Kalayana Mitta Foundation, partenaire du CCFD-Terre Solidaire) a décidé de former des jeunes afin qu’ils jouent un rôle actif dans leur pays. L’association attend d’eux, au niveau national et régional, qu’elles et ils sensibilisent la population à la nécessité de réguler les investissements pour préserver l’environnement.

Une plateforme de partage sur la justice environnementale

Pour renforcer ces dynamiques, chaque année, des dizaines de jeunes se réunissent lors d’un forum environnemental : la Green Youth Assembly (GYA) qui rassemble des Birmans de toutes confessions venus des différents États.

Dès la toute première édition en 2017, six secteurs d’intervention ont été définis : forêt, énergie, gestion des déchets, mouvement biologique, investissement responsable et questions liées à la gestion de l’eau.

Cette dynamique a trouvé un écho fort dans les universités, où 15 mouvements de défense de l’environnement ont vu le jour sur différents campus.

« Lorsque j’étais étudiant, j’avais fondé un club de défense de l’environnement dans l’État du Southern Shan, raconte Win Oo. Notre organisation était, en théorie, membre du réseau GYA, mais dans la pratique nous n’y étions guère impliqués. Nous avions trop à faire au niveau local pour sensibiliser les étudiants à la défense et la protection de l’environnement sur le campus à Taunggyi (capitale de l’État), Après l’obtention de mon diplôme, j’ai déménagé à Yangon et rejoint le réseau GYA. J’ai été élu coordinateur pour la région, et je tisse des réseaux avec les groupes locaux pour la protection de l’environnement. »

En janvier 2020, le dernier rassemblement GYA, véritable laboratoire d’idées et de savoir-faire, a rassemblé 250 jeunes venus de tout le pays, dont certains n’avaient jamais quitté leur région. Parmi eux Paing Thant Ko Ko, qui s’est inscrit après avoir découvert l’initiative via Facebook. « Les organisateurs sont très solidaires et accueillants, explique-t-il. Ils donnent la parole aux participants. Je me suis informé sur les problèmes environnementaux à l’échelle nationale et j’ai pu partager ma propre expérience au niveau local. J’ai découvert des réseaux et rencontré des jeunes activement engagés au niveau régional sur l’environnement. »
Win Oo espère, quant à lui, que « le réseau va continuer à se structurer pour apporter une aide plus substantielle aux initiatives des membres au niveau local ».

Ce forum annuel se veut en outre une sorte de vitrine pour montrer aux autorités, aux parlementaires et aux médias, l’engagement de la jeunesse en faveur de la protection de l’environnement et la justice.

Par KMF, partenaire du CCFD-Terre Solidaire

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