Donner ou partager,
l’analyse de Martial Lesay, trésorier du CCFD.
Le CCFD intervient aujourd’hui comme l’un des acteurs dans la chaîne de la solidarité. Il se situe au contact avec les épargnants en tant que bénéficiaire du partage des revenus de cette épargne.
Cependant l’épargne solidaire se présente également à nous comme une question qui concerne l’autre extrémité de la chaîne, puisque nous utilisons ces ressources pour soutenir l’action des partenaires dans les pays du sud. Ainsi nous sommes doublement concernés par l’épargne solidaire, et plus précisément par la pratique des fonds de partage.
Le CCFD remplit en effet sa mission sous deux formes complémentaires. En premier lieu en appuyant, en soutenant financièrement et en accompagnant les initiatives de ceux que nous appelons des partenaires, organisations qui travaillent pour le développement humain dans 65 pays du monde.
En second lieu, 15 à 20% de l’activité du CCFD consiste à diffuser en France une éducation au développement, grâce au réseau des bénévoles qui s’y emploient sur l’ensemble du territoire national.
L’épargne solidaire, qui établit une chaîne de solidarité entre des détenteurs de ressources et des populations démunies, joue un rôle essentiel dans les deux volets de la mission du CCFD. C’est la phrase qui figure sur nos affiches : « Partagez les bénéfices de vos placements avec ceux qui n’ont rien à partager ».
L’épargne solidaire en appui aux partenaires
Chez les partenaires la question de l’accès aux ressources financières et aux services financiers est un souci majeur. Avec ses financements, le CCFD et sa filiale la SIDI sont des instruments pour lutter contre ce genre d’exclusion.
C’est ainsi que le fonds Faim et développement produit des revenus que le CCFD et sa filiale la SIDI mettent à la disposition des partenaires, sous les formes diverses d’apports en capital, de financements temporaires ou de subventions. Un autre instrument à notre disposition est la SICAV Solidarité – CCFD-Terre Solidaire dont les revenus sont alloués à des porteurs de projets d’insertion économique en Europe. Enfin le fonds Ethique et Partage, plus récemment créé, alimente l’appui aux partenaires de tous pays, et nous donne aussi les moyens d’une interpellation de type plaidoyer en faveur de la solidarité auprès des entreprises
L’épargne solidaire en appui aux partenaires
Chez les partenaires la question de l’accès aux ressources financières et aux services financiers est un souci majeur. Avec ses financements, le CCFD et sa filiale la SIDI sont des instruments pour lutter contre ce genre d’exclusion.
C’est ainsi que le fonds Faim et développement produit des revenus que le CCFD et sa filiale la SIDI mettent à la disposition des partenaires, sous les formes diverses d’apports en capital, de financements temporaires ou de subventions.
Un autre instrument à notre disposition est la SICAV Solidarité – CCFD-Terre Solidaire dont les revenus sont alloués à des porteurs de projets d’insertion économique en Europe. Enfin le fonds Ethique et Partage, plus récemment créé, alimente l’appui aux partenaires de tous pays, et nous donne aussi les moyens d’une interpellation de type plaidoyer en faveur de la solidarité auprès des entreprises
Le choix de l’épargne solidaire
Ce n’est pas nous qui choisissons le mode d’expression de la solidarité, qui optons pour le don ou pour le placement solidaire. Nous accueillons le choix de l’épargnant, mais nous savons et nous disons que ce choix est porteur d’une signification particulière.
Pour une organisation comme le CCFD, une ONG qui affirme son ancrage confessionnel, le geste du don revêt une importance essentielle dans la construction de l’être humain et de la société. Sur ce point, l’épargne solidaire et le simple don manuel sont exactement équivalents et le geste a même valeur humaine, quelle que soit d’ailleurs son importance en volume.
Mais l’épargne solidaire a ses caractéristiques propres.
Elle s’inscrit dans la durée. A nos yeux, la relative stabilité que présente l’épargne solidaire est particulièrement appréciable parce qu’elle correspond au besoin de travailler dans la durée avec les partenaires. Le développement requiert du temps et de la patience et les ressources ne peuvent se réduire à des apports instantanés et isolés.
L’épargnant accepte de mettre dans son patrimoine pour un certain temps, des titres qui impliquent un don prolongé et répété. Nous ne sommes plus dans le domaine de l’impulsion unique instantanée, nous sommes en présence d’un acte explicitement inscrit dans le temps long, celui de la contribution au développement solidaire.
Un changement de perspective révolutionnaire
Si nous voulons aller plus loin dans l’analyse du comportement de l’épargnant solidaire, nous comprenons qu’il se produit chez lui un changement d’attitude par rapport aux pratiques habituelles des épargnants. L’association classique de la recherche de sécurité, de protection des ressources, de réduction du risque au minimum avec la recherche d’un rendement maximum, pour annuler l’effet de l’inflation ou pour réaliser un gain, se trouve ici remise en question.
En acceptant de placer une partie de ses ressources sous forme d’épargne solidaire, le souscripteur se décale, se déporte, se situe en dehors du schéma le plus généralement mis en œuvre. Il accepte un rendement plus faible, et en même temps il accepte souvent un niveau de risque plus élevé sur son placement. Evénement considérable : la solidarité réinvestit la forteresse de la finance. Je rapprocherais volontiers ce changement de perspective de ce qui se passe dans le champ des échanges commerciaux internationaux, où le commerce équitable commence à ouvrir une brèche dans les comportements.
Ce qui se passe sous nos yeux dans le champ de l’épargne solidaire n’est pas seulement novateur, c’est révolutionnaire.
Un choix d’épargne réaliste
Bien entendu nous restons réalistes et nous savons que notre épargnant solidaire a quelques bonnes raisons d’adopter un comportement aussi insolite :
L’altruisme, d’abord, nous l’avons dit et c’est essentiel, mais aussi une réelle rentabilité d’une autre nature : J’en citerai deux :
• L’assurance qu’il se donne d’un emploi efficace du don qu’il effectue, par la qualité des acteurs de la chaîne de solidarité jusqu’au bénéficiaire final.
• L’intérêt qu’il porte à exprimer par son geste une interpellation citoyenne adressée à nos dirigeants, nos institutions politiques, économiques et financières. Une contestation concrète des abus d’une financiarisation sauvage, nationale et mondiale, un refus d’accepter que les inégalités de revenus soient telles que notre société et ses règles les aggravent sans cesse.
C’est ici que nous retrouvons le deuxième volet de la mission du CCFD : L’épargne solidaire est devenue sous sa forme originale un facteur d’éducation à la solidarité (il y a là une sorte de redondance dans les termes). Proposer à nos concitoyens les produits de l’épargne solidaire c’est leur parler de lutte contre la faim et pour le développement et leur proposer d’y contribuer durablement.
Martial Lesay, trésorier du Comité catholique contre la faim et pour le développement
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