Un appel israélien a une action humanitaire urgente à gaza
Depuis le début de la campagne militaire à Gaza le 27 décembre, de lourdes présomptions de violations graves du droit humanitaire international par les forces militaires israéliennes sont apparues.
À la fin des hostilités, il sera temps d’enquêter sur cette affaire, et les responsables de ces violations devront rendre compte de leurs actes. À ce stade, nous attirons votre attention sur le danger réel et actuel pour la vie et le bien-être de dizaines de milliers de civils. La population civile subit des préjudices sans précédent. Selon les témoignages des habitants de la bande de Gaza et les reportages des médias, les forces armées israéliennes ont un recours gratuit à une force mortelle qui, à ce jour, a provoqué la mort de plusieurs centaines de civils innocents et détruit des infrastructures et des biens à une échelle colossale. En outre, des biens civils, qualifiés de « cibles militaires légitimes » par l’état-major simplement parce qu’ils sont des « symboles du gouvernement », sont également visés par les frappes israéliennes. Pris au piège de ce conflit, quelque 1,5 million de civils se trouvent dans une détresse humanitaire sans précédent, privés du minimum vital à cause des mesures de limitation prises par l’armée. Cette détresse, décrite dans l’annexe qui accompagne ce courrier, s’explique principalement par les facteurs suivants : 1 Les combats se déroulent dans l’ensemble de la bande de Gaza, où les postes-frontière sont fermés. Les habitants n’ont aucun endroit où se réfugier, que ce soit à l’intérieur ou hors de la bande de Gaza. La plupart sont dans l’impossibilité de fuir la zone de combat pour se protéger. Ils sont contraints à vivre dans la peur et la terreur. L’injonction qui leur a été faite de quitter leurs foyers pour ne pas être blessés ne repose sur aucun fondement. Certains civils qui ont fui vivent comme des réfugiés, démunis de toute ressource. 2 Le système de santé s’est effondré. Les hôpitaux sont dans l’incapacité de soigner correctement les blessés. Les patients ne peuvent être évacués vers des centres médicaux hors de la bande de Gaza. Cet état de cause provoque la mort de blessés qui auraient pu être sauvés. Les malades chroniques ne reçoivent plus les traitements dont ils ont besoin. Leur santé se détériore, certains sont déjà morts. 3 Les zones qui ont été le théâtre d’attaques intensives sont totalement isolées. Il est impossible de connaître l’état de santé des civils s’y trouvant. On ne sait pas s’ils sont blessés et nécessitent des soins, ni s’ils ont de l’eau, de la nourriture et des médicaments. L’armée empêche les équipes de secours locales et internationales d’accéder à ces zones et s’abstient d’apporter toute aide aux civils bien qu’elle y soit contrainte par la loi. 4 La majorité des habitants n’a pas accès à l’électricité ni à l’eau courante et dans de nombreuses zones habitées, les eaux usées se répandent dans les rues. Non seulement cette conjoncture engendre de graves problèmes sanitaires, mais elle accroît également le risque épidémique. Ces combats, qui constituent une violation flagrante des lois de la guerre, éveillent les soupçons. Par conséquent, nous demandons qu’une enquête de la commission des crimes de guerre soit diligentée. La responsabilité de l’État d’Israël est évidente et ne fait aucun doute. D’ailleurs, le contrôle absolu de l’armée sur les zones de combats et les routes permettant d’y accéder empêche qu’Israël ne fasse peser cette responsabilité sur d’autres pays. Par conséquent, nous vous exhortons à agir immédiatement et vous demandons de : – Faire cesser le préjudice disproportionné causé aux civils et arrêter de viser les biens civils qui ne servent aucun objectif militaire, même s’ils entrent dans la définition de « symboles du gouvernement ». – Ouvrir une route permettant aux civils de fuir tout en leur garantissant la possibilité de regagner leurs foyers à l’issue des combats. – Fournir des soins médicaux appropriés et immédiats à tous les civils blessés ou malades de la bande de Gaza, soit en les évacuant vers des centres médicaux hors de la bande de Gaza, soit en trouvant une solution alternative dans la bande de Gaza. – Permettre aux équipes médicales et de secours d’atteindre les zones ravagées par les combats afin d’évacuer les blessés et d’approvisionner les civils demeurant dans la bande de Gaza. Le cas échéant, cette responsabilité doit incomber à l’armée. – Garantir le fonctionnement adéquat des systèmes d’électricité, d’eau et d’assainissement pour qu’ils répondent aux besoins de la population. Découvrez la lettre en français. Découvrez la lettre ouverte (en anglais).Documents joints
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