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Avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire, la société civile latino-américaine se mobilise

Publié le 17.02.2012| Mis à jour le 08.12.2021

La société civile latino-américaine se mobilise, avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire, contre le modèle de l’agrobusiness dans la région Cône Sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Chili). Le système intensif de production des matières premières agricoles, notamment celui du soja, ne fait qu’augmenter les problèmes environnementaux et sociaux déjà existant.


En devenant, depuis 2005, le principal produit agricole d’exportation au niveau mondial (aliment pour le bétail et agrocarburant, par exemples), la monoculture du soja a de multiples conséquences et provoque de graves déséquilibres agro-écologiques.

C’est pourquoi, en 2011, le Mouvement des Sans Terre a lancé la Campagne continentale pour la vie et contre les agrotoxiques (http://www.mst.org.br/Campanha-contra-o-uso-de-agrotoxicos)

En écho, le réseau Amuyen en Argentine – également partenaire du CCFD-Terre Solidaire, s’est fortement mobilisé en lançant la Campagne nationale pour la vie et contre l’utilisation des agrotoxiques (http://contralosagrotoxicos.org/)

AMUYEN, réseau d’organisations sociales argentines partenaires du CCFD-Terre Solidaire. Amuyen est un mot de la langue des indigènes mapuches qui signifie « En construisant ensemble ».

 » Pourquoi dire non aux agrotoxiques ?

Parce qu’on ne peut pas créer de la richesse en sacrifiant la vie et la santé de millions de personnes. Chaque année on déverse plus de 300 millions de litres d’agro toxiques sur nos campagnes. Ces épandages affectent directement au moins 12 millions de personnes, qui reçoivent ces poisons sur leurs maisons, leurs écoles, leurs parcs, leurs sources d’eau, leurs installations sportives, leur lieu de travail : sur leurs vies.

Parce que ces poisons demeurent dans les aliments et que des millions de consommateurs les mangent sans le savoir. Il est prouvé que les aliments aspergés d’agrotoxiques conservent en eux une partie de ces poisons. Et pourtant il n’existe aucune information adéquate, qui nous permette de décider de ce que nous voulons ou non manger.

Parce que les épandages d’agro-toxiques expulsent hors de leurs terres des paysans et des peuples autochtones et empêchent le développement d’une autre forme d’agriculture. Les agrotoxiques polluent l’eau, l’air et le sol, ils sont d’une grande nocivité pour l’environnement. Les familles qui veulent mettre en place une agriculture durable ne peuvent pas le faire, parce que ces poisons brûlent leurs cultures et tuent leurs animaux.

Parce que chaque jour une nouvelle évidence scientifique apparaît, qui démontre que l’usage des agro toxiques a de graves conséquences pour la santé humaine. Des malformations congénitales, des avortements spontanés, des cancers, des allergies et des problèmes digestifs : voilà quelques-unes de ces conséquences. C’est ce qu’ont noté des médecins dans plusieurs régions du pays, ainsi que des chercheurs travaillant pour des organismes nationaux ou internationaux.

Parce que notre législation et de nombreux traités internationaux déterminent qu’il faut protéger notre droit à la santé et à un environnement sain. C’est ce que dit l’article 41 de la Constitution et la Loi générale sur l’Environnement. Il est également établi le principe de précaution selon lequel, devant un risque de nocivité ou de préjudice pour la santé ou l’environnement, l’usage des agrotoxiques doit être interdit jusqu’à démonstration du contraire. Cette norme et beaucoup d’autres à caractère international ne sont pas respectées aujourd’hui.

Parce qu’il est possible de produire sans poisons. C’est ce que démontre l’agriculture familiale. Les producteurs historiques de nourriture, paysans et paysannes, produisent de manière agro écologique, sans nuire à l’environnement, et nous fournissent en aliments sains et variés. Ces pratiques ont besoin de l’appui de politiques publiques pour mettre en œuvre les technologies nécessaires à la production et pour faciliter la commercialisation de ces produits.

Nous croyons en un pays pour tous.
Un pays où le droit à la vie et à la santé sera protégé, où notre Souveraineté alimentaire sera respectée. Les cultures d’OGM et les épandages d’agrotoxiques sèment la mort et la pauvreté dans nos campagnes. Contamination de l’eau et de l’air, maladies pour les personnes, mort des animaux, impossibilité de développer une autre forme d’agriculture : la quantité d’argent générée par l’exportation du soja et des autres monocultures ne suffit pas à réparer les torts que l’on fait à ceux qui vivent à la campagne et aux consommateurs qui, sans le savoir, se nourrissent d’aliments empoisonnés.

Ne te laisse pas marcher dessus,
Organise toi et participe.
Défendons nos Territoires.
Campagne nationale pour la Vie et la Santé,
Contre l’utilisation des agrotoxiques.
 »

Traduction : Daniel Hangouët

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