Prévention et résolution des conflits

Publié le 14.08.2013| Mis à jour le 08.12.2021

Le CCFD-Terre Solidaire est engagé dans la défense et le respect de l’être humain, de sa dignité et de ses droits fondamentaux.


Il favorise une authentique culture de paix et de non-violence, et le règlement pacifique des conflits passe par la négociation, la médiation, la conciliation, et l’arbitrage notamment. Le CCFD-Terre Solidaire privilégie l’utilisation préventive de moyens non-violents, c’est-à-dire des moyens persuasifs plutôt que coercitifs.

Prévention des conflits

La paix n’est jamais acquise, et pour l’inscrire de façon durable, des actions permanentes de prévention sont incontournables. Pour le CCFD-Terre Solidaire, la prévention des conflits implique un travail sur les causes et facteurs passés ou à venir des conflits qui sont essentiellement économiques, politiques et sociaux. Cela force donc à prendre en compte le respect des droits humains pour tous, les diversités culturelles, la promotion de la démocratie, et des actions éducatives.

Résolution des conflits

Une fois les conflits déclarés, travailler pour leur résolution est essentiel. De nombreux pays vivent encore avec les marques douloureuses de leurs conflits passés, parfois plusieurs dizaines d’années plus tard, faute d’avoir pu véritablement mettre en place des processus permettant une réelle réconciliation. C’est une question de justice, de reconnaissance des dommages et traumatismes causés, d’acceptation et de deuil. Pour le CCFD-Terre Solidaire, il est primordial d’intervenir auprès des décideurs politiques et économiques et des différents protagonistes des conflits afin qu’ils mettent un terme aux affrontements. Le CCFD-Terre Solidaire accompagner les sociétés civiles du Sud dans leurs efforts en faveur de la paix et leur démarche de consolidation de la paix par des moyens pacifiques.

Le CCFD-Terre Solidaire travaille à

– la lutte contre les formes de violence et de discrimination ;
– la protection des personnes en danger : le respect des minorités, des réfugiés, des déplacés ;
– la lutte pour la justice et contre l’impunité : l’impunité est un facteur de banalisation de la violence. L’impunité c’est la négation de la justice et du droit à connaitre la vérité ;
– l’appui à la mise en place de processus démocratiques, consolidation de l’Etat de droit, et renforcement des capacités des sociétés civiles et de leur mise en réseau.

Le CCFD-Terre Solidaire oriente ses actions plus spécifiquement sur : le contrôle du commerce des armes, et la question de l’accès et de la gestion des ressources naturelles (matières premières, eau, foncier) comme causes de conflits.

Paix et conflits

La paix
On ne peut pas penser « paix » sans un développement harmonieux des personnes et des peuples. La paix n’est donc pas simplement l’absence de guerre mais un ensemble de conditions permettant un développement juste des sociétés humaines. Par ailleurs, la paix a une dimension spirituelle et culturelle en plus de sa dimension sociale et politique, elle résulte d’un vivre ensemble et de la promotion de la personne humaine.

Pour le CCFD-Terre Solidaire, la paix s’enracine dans la justice sociale [[Le CCFD-Terre Solidaire cherche à construire une véritable justice sociale dans les domaines de l’alimentation, du travail, de la santé, de la participation citoyenne, etc]], le respect des droits humains et la mise en œuvre du droit international. Les exigences de la paix sont multiples. Elles comprennent l’instauration de l’Etat de droit, l’équilibre entre la lutte contre l’impunité et le besoin de justice (dû aux victimes), le refus de la violence, la protection de l’environnement, le respect de la différence culturelle et religieuse, etc.

Le CCFD-Terre Solidaire veut s’attaquer aux menaces susceptibles d’empêcher la construction et la consolidation d’un monde de paix et de justice, et tout particulièrement les causes profondes des conflits.

Les conflits
Les conflits sont inhérents à la condition humaine, ils existent du seul fait des relations entre les personnes. Dans une certaine mesure, ils permettent de progresser. Néanmoins, dès lors qu’ils annihilent la personne, ils sont un obstacle à la paix.

Le CCFD-Terre Solidaire appuie des initiatives partenariales dans des pays affectés par des conflits armés qui viennent éroder les efforts de développement menés par les populations et les pouvoirs publics. S’attaquer aux causes de ces conflits armés permet donc de donner une chance au développement. De même, il est crucial de prévenir que les autorités des pays pauvres orientent de manière disproportionnée les revenus tirés de leurs ressources naturelles, vers des dépenses d’armement, au détriment des besoins essentiels des populations.

Dans sa défense de la paix, le CCFD-Terre Solidaire ne se restreint pas uniquement aux conflits armés [[Il n’existe pas de définition internationalement reconnue d’un conflit armé, mais plutôt une multitude de définitions propres à chaque institution]]. La complexité historique et géopolitique des pays latino-américains, européens, africains, méditerranéens et asiatiques impose au CCFD-Terre Solidaire de tenir compte des différentes sources et manifestations de la conflictualité et des tensions (conflits communautaires, petits conflits traditionnels, conflits entre voisins), qui débouchent parfois sur des déflagrations. Selon les zones géographiques, l’Association se focalise, par exemple, sur les conflits fonciers, ou sur ceux liés à la gestion des ressources naturelles et énergétiques, ou sur les conflits liés aux abus à l’encontre de travailleurs.

Le CCFD-Terre Solidaire soutient des partenaires du Sud qui se trouvent dans des zones de tension, de crise, de conflits et de post-conflits, et d’autres, qui sont confrontés à des conflits de faible intensité (non violent ou avec un usage sporadique de la violence) ou/et de haute intensité (usage continue et systématique de la violence).

Conflits et développement

Force est de constater que depuis une vingtaine d’années, les situations de violence dans le monde ne cessent pas d’augmenter.

La Banque mondiale affirme qu’environ une personne sur quatre, soit plus de 1,5 milliard d’êtres humains, vit dans des Etats fragiles, des pays touchés par un conflit ou une zone où sévit une criminalité organisée de grande ampleur.

Par ailleurs, de nombreux pays connaissent actuellement des cycles répétés de violence. Des pays tels que l’Afrique du Sud, le Salvador, le Guatemala qui avaient réussi à négocier des accords politiques ou des accords de paix sont confrontés à des niveaux élevés de violences criminelles qui mettent en péril leur développement. Au Guatemala, par exemple, les actes de violence ont coûté plus de 7% du PIB en 2005.

L’Institut de recherche de Heidelberg avait répertorié 363 conflits en 2010. Parmi lesquels 22 crises sévères, 28 conflits très violents, et 6 guerres : Afghanistan (talibans), Somalie (groupes islamistes), Irak (groupes armés), Pakistan (islamistes militants), Mexique (cartels de la drogue), Soudan (groupes armés). La zone la plus conflictuelle est l’Asie/Océanie avec 114 conflits, suivie de l’Afrique Sub-saharienne avec 85 conflits. L’Europe occupe la troisième place avec 64 conflits. Le Moyen Orient et le Maghreb comptait 55 conflits et les Amériques 45 conflits.

La Banque mondiale souligne l’impact nuisible des situations de conflits sur les possibilités de développement d’un pays ou d’une zone géographique : « Les habitants vivants dans des zones touchées par un conflit ont deux fois plus de risques que les autres de connaitre la pauvreté ».

Les pertes en vie humaine, les destructions et les retards de développement que les conflits occasionnent, pénalisent directement les pays concernés et ont des retombés aux plans régional et mondial. Selon les estimations de la Banque mondiale, un pays qui progresse sur la voie du développement, tel que la Tanzanie par exemple, perdait 0,7% du PIB annuel chaque fois qu’un pays voisin est en conflit.

Un conflit civil coûte à un pays en développement de taille moyenne, 30 années de croissance du PIB, et le taux de pauvreté des pays qui sont l’épicentre de crises prolongées peut être supérieur de plus de 20 points à celui des autres pays. Après un épisode de violence majeure, un pays met plus de 20 ans à retrouver les niveaux d’échanges qu’il connaissait avant le conflit.

– La tragédie des réfugiés et des déplacés par la violence
Le nombre des réfugiés et des personnes déplacées a été multiplié par trois au cours des trente dernières années. Il s’élève à 42 millions de personnes, dont près de 15 millions d’entre elles sont réfugiées dans un pays tiers et 27 millions sont déplacées dans leur propre pays.
En 2009, on comptait près de 2 millions de réfugiés irakiens, près de 3 millions de réfugiés afghans et plus de 4,5 millions de réfugiés palestiniens. Près de 120 000 personnes ont fui la Somalie vers les pays voisins la même année. Si depuis 2007, le nombre de réfugiés a quelque peu baissé concernant l’Afghanistan, l’Irak, la Colombie ou le Soudan, il a augmenté pour la République Démocratique du Congo avec près de 80 000 nouveaux réfugiés.

– Le drame des enfants
Selon l’Unesco, sur le nombre total d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire qui ne sont pas scolarisés, 42 % vivent dans des pays pauvres en proie à des conflits. 28 millions d’enfants sont privés d’éducation en raison des conflits armés qui les exposent aux viols, aux violences sexuelles, et à d’autres violations de droits de l’Homme.
Malgré la mobilisation de la communauté internationale, au moins 250 000 enfants continuent d’être enrôlés de force, contraints ou amenés à combattre dans les zones de conflits dans le monde. Comme le souligne les Nations unies, « manipulés par des adultes, les enfants sont poussés à la violence. Trop jeunes pour résister, ils ne peuvent pas imaginer les conséquences de cette violence. »
Selon les estimations de l’Unesco, de 1999 à 2008, trente-cinq pays ont été en proie à des conflits armés. Les enfants et les écoles se trouvent en première ligne, car les salles de classe, les enseignants et les élèves sont considérés comme des cibles légitimes. En Afghanistan, au moins 613 attaques contre des écoles ont été répertoriés en 2009, contre 347 en 2008. Les insurgés du nord-ouest du Pakistan ont commis de nombreuses attaques contre des écolières : 95 jeunes filles ont été blessées lors de l’une de ces offensives. Au nord du Yémen, 220 écoles ont été détruites, endommagées ou pillées pendant les combats qui ont opposé le gouvernement et les forces rebelles en 2009 et 2010.

– Le viol comme arme de guerre
L’Unesco souligne que sur l’ensemble des viols signalés en République démocratique du Congo, un tiers concerne des enfants (et dans 13 % des cas, des enfants de moins de 10 ans). Le nombre de viols non répertoriés commis dans les régions de l’est de la RDC en proie à des conflits est peut-être 10 à 20 fois supérieur au nombre de viols établis.
Encore plus que les enfants, les femmes sont victimes de violences sexuelles, y compris le viol, utilisées comme une arme de guerre « répugnante ». « Les femmes font rarement la guerre, mais elles souffrent trop souvent des pires conséquences de ces guerres », dénonce les Nations unies. Et, de fait, le « bilan immédiat (de ces violences) va bien au-delà des victimes directes, déchirant insidieusement des familles et brisant des sociétés sur des générations ». Pour se doter de mécanismes pour lutter contre ce fléau, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté en 2000 la résolution 1325 qui vise à mettre un terme à la violence sexuelle contre les femmes et les fillettes durant les conflits armés.

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