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Chanter pour ne pas mourir

Publié le 20.05.2009| Mis à jour le 09.09.2021
L’image aura marqué l’ensemble du groupe ayant visité la région du Magdalena Medio, au nord-ouest de la Colombie. A « Las Pavas », une communauté composée de 130 familles, cernée par les champs de palme, un vieil homme au visage émacié s’avance vers les membres de la délégation. Mauricio est l’un des plus anciens de la communauté. Il était déjà là avant que Pablo Escobar, le narco trafiquant le plus recherché au monde, vienne le déloger par la force pour y planter des feuilles de coca. Comme les autres, il a repris espoir lorsque « l’ennemi public n°1 » a été tué à Medellin, en 1993. Ses amis et lui allaient pouvoir revivre en paix sur leurs terres. C’était sans compter sur le « nouveau fléau » qui menace aujourd’hui des milliers de petits paysans colombiens : le développement de la mono culture de palme africaine, destinée à la production d’agro carburants. C’est tout cela qu’évoque Mauricio au milieu du cercle qui s’est formé autour de lui. Mais le vieil homme ne parle pas. Il chante. Dans un silence pesant, Mauricio entonne en effet les couplets qu’il a écrit et répété depuis qu’il a su « que des gens de l’extérieur » allait venir dans sa communauté. Des gens dont il attend beaucoup. « Vous devez expliquer à vos dirigeants quelle est notre situation ici. Vous devez leur raconter comment les grandes entreprises payent des milices armées privées pour nous menacer et nous faire partir, en nous assurant que si nous ne vendons pas, ce sont nos veuves qui vendront. Vous devez expliquer que nos enfants n’auront d’avenir que si nous pouvons continuer à vivre ici, en cultivant de quoi nous nourrir. » Des témoignages comme celui de Mauricio, chacun des membres des cinq délégations qui ont parcouru le pays en avait à profusion, en rentrant à Bogota. Familles déplacées, travailleurs exploités, leaders syndicaux menacés de mort, représentants des pouvoirs publics résignés devant la toute puissance d’un Etat colombien centralisé et étroitement lié à l’agro industrie… Les contacts avec les « institutionnels » (représentants de différents ministères, d’ambassades européennes et acteurs économiques) ont également permis, les deux derniers jours, de compléter une immersion sur le terrain qui a laissé des traces dans les cœurs et les esprits. Une mission de vérification internationale qui va désormais donner lieu à de nombreuses initiatives, notamment à l’égard de l’Union Européenne. C’est en tout cas ce qu’espère Mauricio, à Las Pavas. Une communauté qui, le 14 juillet dernier, soit moins d’une semaine après le passage de la délégation, a été expulsée de ses terres par la force. Ecouter Jean-Claude Gérez, journaliste

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