Afrique : les sociétés civiles se lèvent !
Nous voyons l’Histoire se dérouler devant nos yeux : révolution non-violente en Tunisie, révoltes en Egypte, soulèvements au Yémen, au Bahreïn et jusqu’en Libye, avec, hélas, dans ce pays une terrible répression !
Ces révoltes sont parties de jeunes adultes tunisiens qui après avoir protesté contre la vie chère et le chômage ont élargi leurs revendications à la démocratie, la liberté, et leur mobilisation grâce à Facebook et à Twitter ! Ils expriment avant tout un rejet de la dictature corrompue et une demande de liberté. En Tunisie, en Egypte, les mouvements islamistes sont débordés par ces révoltes et en sont absents. Serait-ce une génération post-islamiste qui se lève ? ( cf Olivier Roy).
Mais une révolte, voire une révolution, ne constitue pas l’avènement d’un régime démocratique respectant les droits humains. Ce processus sera long. Après les réserves d’usage, ne boudons pas notre joie et notre émerveillement devant ces peuples arabes qui expriment avec beaucoup de courage et de dignité leur soif de démocratie. Qui aurait parié en décembre dernier que Ben Ali (23 ans au pouvoir) s’enfuirait le 14 janvier ? Et Moubarak (30 ans au pouvoir) le 11 février ? Même Kadafi (33 ans au pouvoir) n’en a plus pour longtemps.
A Dakar, lors du Forum social mondial (FSM), du 6 au 11 février, le CCFD-Terre solidaire était présent avec une délégation de 70 personnes (dont 30 partenaires du Sud). Deux jours après l’ouverture, dans le plus grand amphithéâtre de l’Université qui accueille le FSM, un animateur nous annonce que le Premier ministre égyptien vient de confirmer le départ de Moubarak : cris de joie (Dégage !), embrassades, chants. Le FSM de Dakar vibre à l’unisson des révoltes en Tunisie et en Egypte ! Car ces peuples qui se lèvent sont comme un formidable écho aux mobilisations et aux avancées du continent entier.
Malgré d’importantes difficultés logistiques, le FSM rassemblant quelque 40 000 personnes de 123 pays, a permis la mobilisation d’associations et d’organisations de base (groupes de femmes, pêcheurs, migrants, mouvements de jeunes, défenseurs des travailleurs précaires …) leur offrant un lieu sans égal d’expression, d’échanges et de construction d’alliances.
Le FSM a aussi favorisé l’approfondissement d’enjeux, objet de fortes mobilisations, en raison de leur impact sur les populations.
– Face à l’accaparement des terres, plusieurs réseaux internationaux et organisations de solidarité internationale, dont le CCFD-Terre Solidaire, ont lancé un appel demandant aux gouvernements du Sud l’arrêt des cessions massives de terres.
– Le Forum a aussi permis le renforcement dans le Sahel de réseaux de migrants rapatriés, et la construction de dynamiques d’échange entre d’autres grandes régions d’immigration à travers le monde.
– Il a enfin permis d’élargir la mobilisation en faveur de la régulation financière et de la lutte contre l’évasion fiscale. Avec des organisations de quatre continents, le CCFD-Terre Solidaire a lancé la campagne « Action mondiale Stop Paradis Fiscaux », pour demander au G20 de mettre fin à l’opacité financière dans les paradis fiscaux, élargissant ainsi sa campagne nationale « Aidons l’argent ».
Dix ans après le premier FSM à Porto Alegre, de nombreuses propositions d’alternatives, autrefois jugées utopiques : taxes sur les transactions financières, régulation des marchés agricoles, lutte contre les paradis fiscaux…ont fait leur chemin. Elles doivent maintenant impérativement être mises en œuvre par les dirigeants politiques. C’est le sens de la mobilisation du CCFD-Terre solidaire face aux G 8 et G 20 qui se tiendront en France cette année.
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