Une parole qui gêne et engage
« Je suis gêné que le président du CCFD-Terre Solidaire soit cosignataire d’un article : « Les multinationales et l’impôt », qui expose fort bien le scandale… (Mais) ma gêne vient du parti pris clairement affiché à l’encontre de M. X… », m’interpelle un lecteur, à la suite d’une tribune publiée dans La Croix[[La Croix du 26 mars, cosigné par Jean Merckaert, rédacteur en chef de Projet, et administrateur de Sherpa, François Soulage, président du Secours catholique et Luc Lamprière, directeur général d’Oxfam France]]. En période électorale, toute prise de position peut être analysée comme un choix entre les candidats. Au-delà des interprétations que chacun peut faire, il ne faut pas s’étonner de ce que la société civile s’engage ! La justice et le respect de la dignité humaine, le partage et la coresponsabilité s’expriment à travers des réalisations politiques.
Le CCFD-Terre Solidaire n’accepte ni le fatalisme ni la prétendue impuissance des autorités politiques. Quand un responsable pose un geste courageux, il faut le dire. Quand il ne fait rien, il faut aussi le dire !
Comment trouver le juste équilibre entre la dénonciation partisane et l’expression de la vérité ? Lorsque cinq présidents d’ONG françaises signent un livre[[Nous pouvons (vraiment) vivre ensemble, par Guy Aurenche (CCFD-Terre Solidaire), Christophe Deltombe (Emmaüs France), Pierre-Yves Madignier (ATD Quart Monde), Patrick Peugeot (Cimade) et François Soulage (Secours catholique). Éditions de l’Atelier, pages 20-21.]] rappelant les exigences du vivre-ensemble, ils dénoncent les carences de certains et promeuvent le courage des autres.
Dans le cadre des élections législatives, certains regrettent le peu de marge de manœuvre des élus. Mais à quoi servirait de vouloir se faire élire si le candidat est persuadé de ne rien pouvoir faire ? Que les députés expliquent comment ils comptent agir pour que le politique reprenne la main sur la tyrannie du profit spéculatif.
Ce journal le montre : il est possible d’organiser des mécanismes internationaux limitant l’accaparement des terres cultivables. Il est possible de faire des choix pour anticiper ou pallier les conséquences de la sécheresse, prévenir le drame de la sécheresse ; les maux dont souffre le Sahel ne dépendent pas que du ciel ! L’instabilité gouvernementale et la multiplication des « trafiquants terroristes » sont le fruit de décisions ou de démissions locales, régionales et internationales. Il en est de même de la dérive des politiques migratoires qui gangrènent le continent. Nos partenaires du Sud le disent : « Il est possible d’agir. Accompagnez-nous dans le plaidoyer auprès des nations riches et puissantes. » Les pauvres ne craignent pas l’engagement. Ils attendent le nôtre.
L’élan que l’Église de France relance à travers la proposition « Diaconia/Servons la fraternité », place chacun face à ses engagements. Ils se déclinent à travers des convictions (quelle société souhaitons-nous construire ?), à travers la rencontre de l’autre au plus profond de son mystère, à travers les moyens mis en œuvre (agir sur les causes des injustices et pas seulement sur leurs conséquences) ; et aussi à travers la mobilisation sociale que nous susciterons dans l’Église et bien au-delà, dans toute la société. Le pape Benoît XVI le rappelle dans la dernière encyclique : « Donner à manger aux affamés est un impératif éthique pour l’Église universelle… »[[« Donnez-leur vous-même à manger », par le CCFD-Terre Solidaire. Documents Épiscopat, page 23.]]
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