Quels investissements hors jeu ?

Publié le 20.11.2013

Présentation de quelques personnages concernés de plus ou moins près par cette nébuleuse liée aux « investissements ». Plusieurs d’entre eux ne respectent d’ailleurs pas toujours, voire parfois jamais, les règles du jeu pour contribuer au développement. Toute ressemblance avec des faits ou personnages réels…

Multinationales

M. et Mme Dupont de Namur sont tous deux actionnaires et membres du CA de Green Chemicals Inc.
Ils ont validé la dernière décision d’augmenter la rentabilité des investissements productifs au Nigeria. Ils affirment à la presse que leur entreprise a un effet bénéfique sur la croissance locale et la création d’emplois. Ils ajoutent, avec beaucoup de lucidité, que leur investissement vaut le coup, compte tenu des opportunités apparues récemment sur les marchés agricoles mondiaux. Ils peuvent aussi profiter, en toute décontraction, des dividendes généreux distribués par Green Chem via ses filiales aux Îles Caïmans. Pas avares, ils ont financé le flocage des maillots de football de l’équipe du village où les usines sont implantées.

Etats du Nord

M. Paysbas, chef d’État européen voue un véritable culte à l’avant centre de son équipe nationale.
Il l’emmène souvent avec lui dans ses visites auprès de chefs d’États étrangers. Il l’admire pour son adresse technique, mais aussi pour l’éloquence avec laquelle il vante les mérites des sponsors dont les fameux logos ornent son maillot, toujours impeccablement repassé. Grâce à lui, des entreprises prestigieuses de son pays ont décroché de fabuleux contrats dans les pays du Sud. M. Paysbas tousse un peu quand un de ses champions nationaux est montré du doigt par les populations locales.

Agences de financement


Mme Nyse travaille dans l’Agence de financement du développement d’un pays européen, dans la filière chargée de l’appui au secteur privé.

Elle applique à merveille les techniques qu’elle a apprises quand elle travaillait dans une banque. Elle a de nombreux contacts avec ses homologues des autres agences européennes et internationales, et avec les dirigeants de grandes entreprises. Une culture commune s’est instaurée entre eux. Ils adorent le loto sportif et aucun ne sait vraiment à qui bénéficie l’argent injecté dans le circuit à leur initiative.

Etats du Sud

Diplômé de la London School of Economics, ancien trader, M. Mabuse, ministre du Fleurissement productif d’un pays subsaharien anglophone est un peu schizophrène.
Formé à l’orthodoxie économique libérale la plus pure et artisan des principales mesures d’intégration de son pays dans l’économie mondiale, il constate que les implantations étrangères ne permettent guère les transferts de savoir-faire annoncés. En cachette, il est consterné d’admettre que le prix à payer en matière sociale et
environnementale est bien élevé. Troisième mauvaise surprise : les bénéfices sont artificiellement déclarés dans les paradis fiscaux. Et rien pour les finances publiques locales. Heureusement, l’herbe est toujours verte sous ses crampons.

Populations du Sud

M. Tombédénu est paysan en République démocratique du Congo (RDC). Une multinationale minière s’est implantée sur le territoire de sa communauté dont l’agriculture est la première ressource.
L’extraction minière utilise des quantités d’eau astronomiques. Les nappes phréatiques des villages voisins sont polluées au mercure, plus moyen d’irriguer les terres. Ses cultures de coco et de manioc sont détruites. Les promesses mirobolantes de la multinationale ont partiellement défait les liens de solidarité entre les membres de la communauté. Une majorité d’entre eux ont cependant décidé de se battre jusqu’au bout pour retrouver leur dignité. En attendant, Monsieur Tombédénu
est un paysan qui a faim.

Société civile

Amandine Lovennpiis, 25 ans, étudiante en économie est amoureuse de Maxime, mécanicien dans un garage d’insertion.
À l’occasion d’un voyage, elle rencontre des syndicalistes de son âge travaillant dans les mines de coltan de la République démocratique du Congo (RDC), exploitées par des multinationales pour fabriquer des composants électroniques. Elle décide de se mobiliser en France et en RDC contre les violations des droits humains commises dans ces mines et contre les pratiques d’évasion fiscale. Ses parents, pourtant accros eux aussi au portable, ont décidé de les rejoindre et d’élargir la mobilisation pour un encadrement plus strict des investissements à l’étranger.

Générations futures


Corporator Jr vient du futur. Année 2148, très exactement. Il est envoyé par son père pour vérifier que les éléments constitutifs de la matrice se mettent bien en place.

C’est la matrice qui, à terme, permettra que les humains soient dirigés par une corporation unique capable de satisfaire tous leurs besoins. Corporator Jr, bien que perturbé par les 6 degrés de différence avec son milieu de vie habituel, a repéré une bande d’activistes bien décidés à en découdre pacifiquement avec ce programme. Et il n’est pas insensible à leurs arguments.

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