Urgence Centrafrique : une situation de violence en passe de se généraliser
L’ONU a adopté aujourd’hui 5 Décembre une résolution musclée autorisant une intervention française en appui à la force africaine, seule option possible pour éviter un emballement de la violence sur fond de tensions inter religieuses et inter ethniques risquant d’amener le pays vers un point de non-retour.
Profitant de cette période « d’attente » avant l’intervention des forces françaises et de la MISCA, des forces de l’ancien régime de Bozizé ont mené des combats contre la Séléka, qui ont été suivis de multiples violences entre les communautés chrétiennes et musulmanes. La tension est à son comble, au moment même où 80 cadavres ont été retrouvés dans une mosquée de Bangui, la capitale, et que l’on compte de nombreux blessés.
Jamais la Centrafrique n’aura connu pareille situation de violences. ACORD et CCFD – Terre Solidaire, sont en lien direct avec les principaux leaders de la société civile centrafricaine, qui témoignent du chaos qui règne à la fois dans la capitale mais également dans le reste du pays. Si rien n’est fait dans les prochains jours par la communauté internationale, un emballement de la violence sur fond de tensions inter religieuses et inter ethniques risque d’amener le pays vers un point de non-retour.
Quelques clefs de compréhension pour comprendre ce qui se passe en Centrafrique
Le régime de François Bozizé installé par la force en mars 2003 s’est progressivement renfermé sur lui-même, après avoir connu une période d’ouverture démocratique jusqu’en 2005 grâce à un parlement de transition réellement représentatif de la diversité sociale du pays. La constitution d’une force politique à sa dévotion (KNK) a permis à Bozizé de gouverner seul et d’écarter progressivement tous ses supporters et opposants. Ces dernières années il a dirigé le pays en plaçant à des postes clefs des membres de sa famille reproduisant de fait une situation de privatisation du pouvoir et des richesses du pays au seul bénéfice d’un clan, ce qu’avait reproché Bozizé à son prédécesseur Ange Félix Patassé et justifié son coup d’Etat de 2003. Bozizé a truqué les élections législatives et présidentielle de 2011 en faveur de ses proches : femme, enfants, cousins, maîtresses, frères … ; il a dissout tous les conseils d’administrations des sociétés d’état et des sociétés d’économie mixte pour présider lui-même le comité de gestion de toutes ces sociétés et Agences ; il a renforcé sa garde rapprochée composée uniquement des membres de sa famille au détriment des Forces Armées Centrafricaines sous équipées ; il signait lui-même les chèques du Trésor…
Face à cet accaparement du pouvoir et des richesses par le clan Bozizé, une coalition hétéroclites s’est progressivement constituée essentiellement de ses opposants (ceux qui n’avaient pas été récompensés en 2003 et ceux écartés du pouvoir depuis) et qui étaient repartis en brousse dans des mouvements armés, mais également composée des déçus de Bozizé et des gens d’un Nord marginalisé depuis toujours. Tous ces acteurs ont été soutenus par les commerçants du diamant, menacés par la cupidité du clan Bozizé, et par le Président tchadien Deby. Ce dernier est attentif à éviter que ses propres mouvements rebelles ne profitent de la Centrafrique comme territoire de repli (comme le mouvement de Baba Ladé) et souhaite empêcher l’exploitation du pétrole dans les zones frontalières du nord de la RCA avec le Tchad.
Le 10 décembre 2012, une coalition de rebelles, la « Séléka », se constitue. C’est un rassemblement de factions rebelles issues de plusieurs mouvements politico-militaires connus et de groupes de création plus récente. En décembre 2012, elle amorce, avec l’appui de mercenaires tchadiens et soudanais, à partir du Nord-Est un mouvement de conquête du pays qui l’amène, fin décembre, à une centaine de kilomètres de la capitale. L’incapacité des forces armées centrafricaines à résister conduit les pays voisins, notamment le Tchad (mais aussi le Gabon, le Congo et le Cameroun), à s’interposer militairement pour protéger la capitale et contraindre les rebelles à négocier. Les négociations avec les rebelles et l’opposition – menées sous l’égide de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) – aboutissent, le 11 janvier à Libreville, à un cessez-le-feu et un accord politique prévoyant la nomination d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élections anticipées.
A la suite de nombreux blocages de la part de Bozizé pour appliquer cet accord, les rebelles reprennent l’offensive et renversent le président Bozizé le 24 mars, puis livrent la capitale à la violence et au pillage. La communauté internationale condamne la prise du pouvoir par la force et prône le retour au cadre des accords de Libreville.
Ce énième coup d’Etat centrafricain aurait pu ressembler aux scénarios précédents d’alternance du pouvoir qui rythment l’actualité politique du pays, avec le renversement d’un pouvoir légitime mais devenu totalement rejeté par les populations et la classe politique, qui accueillent alors favorablement le renversement du Chef d’Etat « dictateur » par des rebelles. Ce qui ouvre une période transition et de rééquilibrage des pouvoirs au sein d’une même classe dirigeante.
Tous les observateurs s’attendaient à quelques jours de pillage suivi d’un apaisement et de la mise en place d’instances provisoires capable de gérer le pays. Mais cette fois ci le scénario ne s’est pas déroulé de cette manière. A la différence des autres fois, ceux qui sont arrivés prendre le pouvoir n’étaient pas de même nature. Aux côtés des principaux dirigeants de la Séléka qui cherchaient effectivement à prendre le pouvoir pour mettre un terme aux dérives de Bozizé, se sont ralliées des forces disparates aux motivations différentes : quelques chefs de guerre musulmans du Nord du pays (dont les troupes proviennent d’un Nord isolé et marginalisé par Bangui), de nombreux rebelles qui ont passé des années en brousse, des mercenaires venus du Tchad et du Soudan. Aucun projet politique ne guide ces rebelles, seul le pillage des ressources du pays semblent les intéresser d’où la destruction méthodique dans l’ensemble du pays de la majorité des infrastructures administratives, sanitaires, éducatives. L’Eglise catholique acteur majeur de l’action sociale en Centrafrique a été particulièrement visée. La destruction des Eglises, des écoles et des dispensaires catholiques était ainsi à comprendre sous l’angle de pillages généralisés plus qu’à des violences inter religieuses.
A la suite de la prise du pouvoir par la Séléka, s’en est suivi un partage du pays par des seigneurs de guerre étrangers, analphabètes, violents, fortement armés et se payant sur « la bête ». Depuis sa prise de pouvoir en mars 2013, le nouveau régime a démontré son incapacité à contrôler le pays et à contrôler les groupes rebelles éparpillés dans le pays et qui l’ont pourtant aidé à renverser le président Bozizé. En cette fin d’année 2013, la capitale est divisée en territoires aux mains de « généraux » rebelles dont les hommes recouvrent des tenues militaires mais sont le plus souvent des « jeunes » ramassés dans la rue ou des opportunistes ; ceux-ci n’ont aucune culture militaire ni de connaissances en matière de Droits de l’Homme et pillent régulièrement la ville en provoquant de nombreux assassinats. Ces violences provoquées par des éléments devenus incontrôlables suscitent la création de milices d’autodéfense dans les quartiers et des mouvements de rebellions populaires. En province, ce sont les milices Anti-Balakas (« anti machettes ») constituées principalement de jeunes (plutôt chrétiens) qui se sont armés de façon traditionnelle pour se défendre contre l’agression des éléments de la Seleka (plutôt musulmans).
Depuis quelques semaines la confusion s’installe et les tensions prennent de plus en plus la forme d’affrontements interreligieux : les milices Anti Balakas tuent des musulmans innocents et les Sélékas se vengent sur les populations chrétiennes. A cela le régime se défend en voulant faire croire que ces tensions sont entretenues par les proches de Bozizé dont la région de Bossangoa est la région d’origine. L’exemple des Peulhs centrafricains illustre bien la confusion. Ils sont malheureusement assimilés par les Anti Balaka aux Peulhs tchadiens qui descendent régulièrement en RCA avec leurs troupeaux, mais aussi aux Peulhs de Baba Ladé, mouvement rebelle tchadien, installé au Nord du pays, qui se sont ralliés à Deby puis à la Séléka. Depuis mars 2013, les Peuhls centrafricains ont vu une cinquantaine de leurs campements brulés, 40 000 têtes de bétails volées et comptent des dizaines de morts. Tout cela parce qu’ils sont musulmans. A de nombreuses reprises les communautés musulmanes se sont plaintes de rackets sans réaction du pouvoir. Les jeunes d’associations de jeunes musulmans ont dénoncé l’absence de solidarité quand des mosquées ont été détruites en 2011, ou lorsque les Peulhs ont été victimes d’actions de représailles des anti-Balakas.
A contrario, un sentiment d’être victime d’agression musulmane et/ou djihadiste s’est répandue dans la population essentiellement chrétienne, laquelle n’a jamais pris conscience de la marginalisation historique des communautés musulmanes. Pourtant, la communauté musulmane centrafricaine a été aussi victime de la Seleka mais de manière moins visible. Mais en voulant exprimer sa frustration de ne jamais avoir été considérés comme de « vrais » centrafricains, certains musulmans ont parfois posé des actes mal compris par les populations chrétiennes. Des expressions telles que « C’est notre tour ! » ou « la destruction systématique de l’état civil » dans les villes a nourri ce sentiment de volonté de prise du pouvoir du pays par les musulmans, en particulier par le Soudan islamique et le Tchad détesté. Ainsi se développe aujourd’hui en retour chez les chrétiens un discours de revanche contre les musulmans sans distinctions.
Face à ces tensions interreligieuses, les plus hauts responsables des trois confessions religieuses (catholique, protestante, musulmane) ont créé une plateforme commune de dialogue mais surtout d’action. Ces hauts dignitaires se déplacent dans le pays pour ramener le calme et tenter d’expliquer entre autres aux populations la différence entre Séléka et communauté musulmane.
Une crise aggravée par le contrôle des sites d’exploitation du diamant
L’exploitation et le commerce du diamant ont toujours été un des facteurs de l’instabilité chronique de la RCA. Historiquement, l’activité a plus bénéficié aux entreprises étrangères et à la classe dirigeante qu’aux populations centrafricaines. Depuis, le début des années 2000, le secteur diamantaire est essentiellement artisanal et informel et contrôlé par des groupes armés ou des individus cupides. L’Union des forces démocratiques pour le changement (mouvement rebelle auquel a appartenu Michel Djotodia) s’est par exemple impliquée dès sa création en 2006 dans l’extraction et la contrebande du diamant. Les revenus tirés de cette activité lui ont permis de se consolider et de participer plus tard à la création de la coalition Séléka. Le problème c’est que ce diamant a atteint le marché international avec le blanc-seing du régime de certification des diamants bruts du processus de Kimberley. En juin dernier, la RCA a été provisoirement suspendue du processus de Kimberley mais selon certains témoignages d’acteurs sur le terrain, les diamants bruts sortent du pays via les les pays voisins avec les complicités des hommes en armes.
La Centrafrique est-elle dans une situation pré-génocidaire ?
Il est probable que cette expression ait été utilisée par les autorités françaises (François Hollande et Laurent Fabius) puis par la diplomatie américaine pour interpeller la communauté internationale et la presser à autoriser une action forte et rapide pour anticiper un glissement de la situation actuelle vers des violences massives et ciblées vers des catégories de population.
Les signaux d’un emballement de la violence sont néanmoins là. Campagne radiophonique contre les musulmans à la fin du règne de Bozizé (on a parlé de la radio de Bangui comme de la radio des milles collines), fausse lettre (type protocole de Sion) indiquant à la même période sous Bozizé une stratégie d’islamisation de la RCA, puis multiplicité des attaques contre les chrétiens par la Séléka durant sa progression sur Bangui, sentiment victimaire très rependu de la part des chrétiens, une communauté musulmane maladroite qui a exprimé parfois une solidarité avec la Séléka, un début de militarisation de la société (armes traditionnelles, distribution de machettes…) et apparition de milices populaires aux comportements arbitraires et responsables de tueries de musulmans innocents… Le sentiment de revanche se répand dans les populations non musulmanes et on peut en effet s’inquiéter fortement d’une dérive possible chez une population fatiguée de dizaines d’années de pauvreté, d’arbitraire et de la dernière période de la Séléka.
On peut imaginer des réactions de plus en plus fortes des chrétiens contre des musulmans, qui provoqueraient une probable action de soutien de musulmans (rebelles) du Tchad et du Darfour pour aider leurs frères, avec un appui possible de pays voisins dont le Tchad en premier lieu. Ces violences pourraient réactiver des tensions ethniques très présentes dans la société mais dissimulées par la crise politique et les questions religieuses.
Il est indéniable qu’une action internationale rapide et forte est la seule réponse possible pour éviter le pire en Centrafrique mais aussi une déstabilisation de la région (exemple des récentes attaques par des éléments de la Séléka de positions militaires au Cameroun).
Au niveau politique, la situation est bloquée : le Président de la transition ne contrôle rien et semble envisager de fuir le pays. Le 1er Ministre n’a pas les moyens d’agir du fait du délabrement de l’Etat. Il est déconsidéré par le Conseil National de Transition (CNT), par la société civile et même par les diplomates qui l’avaient pourtant soutenu. L’Etat a perdu 45% de ses revenus avec l’arrêt de l’économie et le blocage international du commerce des diamants. Le parlement de transition fonctionne tant bien que mal et produit les textes législatifs nécessaires sur les élections, prévues dans 18 mois malgré un contexte peu favorable pour un tel processus électoral. Les partis politiques sont quant à eux déconsidérés par la population et la société civile car ceux de l’opposition qui ont soutenu la Seleka pour renverser Bozizé sont perçus comme responsables de la situation actuelle, peut-être à tort en réalité, puisque personne n’aurait pu imaginer ce qui allait se passer.
De manière surprenante – si on se réfère à d’autres contextes africains et à l’histoire passée de la Centrafrique – la communauté internationale (notamment la France et les USA) a été très rapidement sur une position « dure » vis-à-vis des différents protagonistes. Ils ont imposé dans la charte de transition l’impossibilité totale pour les acteurs de la transition de participer aux élections. Ni le Président, ni celui du CNT ni le 1er Ministre ne sont autorisés à se présenter. Lors du dernier groupe de contact, mi-novembre, la France et les USA ont refusé catégoriquement que les rebelles puissent intégrer l’armée nationale, ce qui pourra provoquer des tensions à court et moyen termes. Néanmoins cette position est cependant logique au regard de l’échec des accords de paix passés et du fait que les rebelles sont pour la plupart étrangers, ou de jeunes enrôlés sur la route de Bangui puis dans la capitale elle-même.
Comment se positionne la société civile centrafricaine ?
Le sentiment général de nos partenaires en Centrafrique est à l’impuissance et à celui d’une société prise au piège par la complexité de la situation. En septembre 2013, une réunion de haut niveau était programmée en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour relancer un processus international en capacité de faire face à la dégradation de la situation. Une délégation de la société civile centrafricaine s’est rendue à New-York pour faire entendre ses positions et demander que la société civile soit associée au processus de réconciliation et de reconstruction. Composée d’un Evêque catholique, d’un responsable protestant, d’un responsable d’une association de défense des Droits de l’Homme et d’une militante associative et députée de l’Ouham et membre du CNT, cette délégation (appuyée par le CCFD – Terre Solidaire, ACORD International et le Secours catholique) a proposé des recommandations quant à la situation sécuritaire et humanitaire, au respect des Droits de l’Homme et à l’implication de la société civile dans les processus de sortie de la crise. Des membres de la délégation continuent aujourd’hui à témoigner devant le Congrès puis bientôt devant le Sénat américain dans l’espoir d’une participation de ce pays au principe d’une intervention onusienne.
Depuis la société civile centrafricaine se mobilise également à Bangui malgré un environnement difficile et dangereux pour les militants associatifs. Citons par exemple sa récente déclaration jugeant inopportune la prochaine tenue d’une conférence nationale inclusive voulue par la CEEAC dans un tel contexte.
La seule note optimiste semble être la forte volonté de la communauté internationale de s’engager rapidement en RCA, sans oublier une société civile centrafricaine qui travaille sans relâche pour une sortie de crise et pour la paix, en mobilisant la population, les leaders religieux, le CNT, la communauté internationale et les médias. La France a déjà renforcé son dispositif et d’autres troupes sont attendues pour une intervention qui pourrait intervenir d’ici peu. Les responsables de la société civile centrafricaine ainsi que les observateurs internationaux (dont le CCFD – Terre Solidaire et ACORD) attendent une résolution rapide du Conseil de sécurité autorisant une force onusienne sous chapitre VII.
Intervenir militairement et après ?
La sécurisation de la Centrafrique nécessitera du temps et des moyens importants tant le pays est étendu et les forces rebelles hétéroclites. S’il est indéniable que Bangui pourra être contrôlé d’une façon rapide, il en sera autrement pour le reste du pays.
Se posera très rapidement la question de l’avenir politique du pays une fois la sécurité assurée par les troupes internationales. Face à ce type de situation, le logiciel diplomatique international encourage un même scénario : la négociation d’accords de transition politique suivis par la tenue d’élections générales et enfin la promulgation par le nouveau parlement de lois d’amnistie qui ne peuvent qu’encourager l’impunité. Les accords de Libreville et la tenue d’élections générales programmées dans 18 mois préfigurent le déroulement de ce scénario. A la vue des échecs passés, peut-il encore fonctionner dans le contexte centrafricain ? La question mérite d’être posée dès maintenant si la communauté internationale souhaite effectivement une sortie durable de la crise en Centrafrique. Surtout qu’à la différence des coups d’Etat passés, les populations centrafricaines sortiront profondément traumatisées et divisées de cette dernière crise et réclameront que justice soit rendue. Après ces mois de chaos, peut-on encore imaginer reconstruire le pays sans y associer une nouvelle fois les populations et la société civile locale et sans proposer aux centrafricains un véritable processus de justice susceptible d’apaiser les esprits ? Les problèmes du pays touchent à la capacité de la société centrafricaine à se construire un contrat social permettant aux différentes identités de pouvoir vivre en paix.
Il serait vain qu’après la sécurisation du pays, la communauté internationale ne voit comme prochaine et ultime étape que l’organisation d’élections générales et ne s’engagent pas dans un accompagnement sur le long terme pour permettre la construction d’une véritable expression citoyenne qui comme pour tous les pays du monde est possible en Centrafrique.
Pour ACORD : Salina Sanou, Responsable des Politiques et du Plaidoyer
Pour le CCFD-Terre Solidaire : Bruno Angsthelm, Chargé de mission pour la Centrafrique, et Philippe Mayol, Responsable du service Afrique
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