A voir au cinéma cette semaine Spartacus et Cassandra
Depuis le 11 février, le film qui raconte l’histoire de Spartacus et Cassandra, deux enfants roms, est à l’affiche. Accueillis par une jeune trapéziste dans un cirque à la périphérie de Paris, les deux enfants sont déchirés entre le nouveau destin qui s’offre à eux et leurs parents vivant dans la rue. Philippe Wurgel, bénévole du comité d’animation du Réseau Thématique Roms du CCFD-Terre solidaire, a eu la chance de voir en avant-première ce film documentaire filmé à la manière d’un conte. Il nous encourage à aller le voir en salle.
J’ai eu la chance de voir ce film en avant première, vendredi dernier. A la fin de la projection, Camille, personnage principale, le cinéaste et un psychanalyste ont permis un échange passionnant. Je suis « tombé amoureux » de Camille, jeune femme de 21 ans pendant le tournage, 24 ans cette année. Elle est remarquable dans sa présence, son engagement, ses convictions…aux côtés des deux gamins roms, en préservant le lien avec les parents. Il n’y a aucun acteur, il s’agit d’une caméra qui a été présente dans la vie d’une famille avec 2 enfants, une « éducatrice » (je ne sais pas si elle a ce diplôme, elle serait plutôt trapéziste amateur) . Ce n’est pas un film « sur les Roms » c’est un film sur la parentalité. Philippe Wurgel, bénévole du comité d’animation du Réseau Thématique Roms du CCFD-Terre solidaireLes deux enfants Spartacus et Cassandra ont aussi participé à des activités organisées par la troupe Kesaj Tchavé, partenaire du CCFD-Terre Solidaire en Slovaquie. Emmené par le musicien, Ivan Akimov, la troupe vient chaque été faire des concerts un peu partout en France et organise des activités avec les enfants des camps. Voir la bande annonce du film Des projections sont organisés un peu partout en France, avec la participation du réalisateur et de Camille Brisson. Leur présence apporte un éclairage très intéressant pour mieux comprendre l’histoire des enfants Voir les lieux de projection du film ici, actualisé le 3 mars 2015 Prochaines rencontres autour du film
Rap de fin de Spartacus
C’est comme la guerre pour avoir la paix Ne vous étonnez pas si demain on pète les cloisons On m’a dit petit « t’es mal barré, t’es pas au bon arrêt « fallait pas être né, maintenant tu vas trimer » « tendre des mains pour manger, casser des vitres pour voler » « Attrapé par les flics pour être jugé » « placé en foyer pour être éduqué » On m’a dit « petit, t’as le choix » « Soit tu restes là jusqu’à crever, soit tu remontes dans le bus avec les gadjés » Visite guidée des beaux quartiers On se croirait à Euro Disney Elle est belle leur société À les croire on devrait tous se l’arracher Et par tous les moyens s’y insérer Papa, j’ai choisi, et j’arrête pas de pleurer Je m’accroche à ma promesse je reviendrai On vivra pas comme des rois, jamais, rêve pas papa En Roumanie, t’auras jamais de villa Je nous construirai un petit nid de quoi vivre tranquille à l’abri J’ai 16 ans Papa, j’ai la rage La prof m’a annoncé, que j’pouvais pas aller au lycée Je fais du rap de vérité Je sais bien qu’ça touche pas les gadjés Je leur dis que je vais réussir Que même un Rrom peut s’en sortir Mille fois on a failli mourir Voilà ce que je veux leur dire Mon peuple n’est pas mort Il va venir C’est comme la guerre pour avoir la paix NE vous étonnez pas si demain on pète les cloisons ça va faire un an que je ne t’ai pas vu On a fini par savoir que t’étais en prison Au moins là-bas t’arrêteras peut-être la boisson Gardes la tête en l’air Papa Je viendrai pas te voir au parloir, pour te raconter la liberté L’école me fait péter les plombs à les entendre, je serais le dernier des cons Je repense à ma vie d’avant sur le terrain Sparta, « Il sait écouter, il sait parler » C’est toujours moi qui négociais Ça les a pas empêché de nous foutre dehors, Et certains, en plein hiver sont morts A quoi ça sert de parler si ça nous empêche pas de crever ? Je suis exclu de votre société, malgré ma volonté J’ai cru à votre idée J’ai quitté mes parents, j’ai tout renié Qui décide d’intégrer ? C’est toi qui vas juger si je t’ai mérité ? C’est ma tête qui te revient pas, le français que je parle, qui vient de trop bas c’est la pauvreté qui te fais peur Les gens sans argent ont tellement rien qu’ils pourraient voler ton bonheur C’est pas ta pitié que je mendie Tu risques pas de crever, parce que tu m’ souries c’est ton cœur qui chaque jour rétrécie Quand j’étais petit, je pensais qu’on était des gens à part On avait les plus belles maisons de Roumanie du bois partout et des toits en miroirs Je pensais que les autres étaient jaloux et que pour cette raison ils s’attaquaient à nous alors on est parti en France, les bagages légers et plein d’espérance Un jour, vous entendrez une voix Une voix que personne ne pourra taire. Les flics et les ministres ne vous feront plus peur Vous les regarderez en face Les poings serrés Il sera l’heureDocuments joints
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