Les 26 et 27 septembre derniers, Paris accueillait Alternatiba afin de sensibiliser le plus grand nombre à la COP 21.
Alternatiba, le village des alternatives climatiques et solidaires
Les 26 et 27 septembre derniers, quelque 360 organisations de la société civile se sont retrouvées à Paris à l’appel d’Alternatiba, un collectif citoyen mis en place à l’approche de la COP 21. Son objectif, montrer que des alternatives sont possibles face à la crise environnementale et sociale. Une initiative soutenue par le CCFD-Terre solidaire, dont les bénévoles ont activement participé à cette mobilisation.
En ce matin du samedi 26 septembre 2015, la place de la République à Paris est déjà bien animée. Des tentes se dressent, des lumières sont installées pour éclairer deux scènes montées la veille, des banderoles sont accrochées aux arbres.
Des bénévoles se pressent, s’affairent dans tous les sens dans ce village de toile qui petit à petit prend vie. Qui autour d’un stand, qui dans l’organisation. C’est qu’il faut être fin prêt avant que ne s’ouvre, dans quelques heures, le festival Alternatiba Paris.
Des villages des alternatives qui essaiment en France, en Europe, et au delà
Alternatiba ? Un mouvement citoyen né à Bayonne, au Pays basque, en octobre 2013, sous l’impulsion d’une association locale, Bizi !, qui voulait avant tout montrer qu’il existait des alternatives et des solutions concrètes face au réchauffement climatique et à la crise énergétique. Ce premier village des alternatives avait rassemblé 12.000 personnes dans une ambiance festive.
Depuis, la dynamique a pris un essor exceptionnel avec 111 villages des alternatives organisés en France, en Europe, et même à Haïti ! Des villages temporaires, dans lesquels des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire ont déjà eu l’occasion de se mobiliser un peu partout en France.
Depuis deux ans Alternatiba estime que cette dynamique a mobilisé plus de 400.000 personnes pour le climat, montrant non seulement que les solutions existent, mais aussi qu’elles construisent une société plus agréable à vivre, plus conviviale, plus solidaire, plus juste et plus humaine.
Un temps fort dans la perspective de la COP 21
A deux mois de la COP 21, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit avoir lieu dans la capitale française du 30 novembre au 11 décembre prochains, il s’agit désormais de sensibiliser le plus grand nombre sur ces questions.
Cet appel pour la planète a manifestement été bien entendu puisque pas moins de 360 organisations et associations de la société civile ont répondu à l’invitation d’Alternatiba Paris et se sont mobilisées autour de cette édition parisienne.
Parmi celles-ci, le CCFD-Terre Solidaire était présent dans trois « espaces » réservés, « Climat », « Migrations et solidarité internationale » et « Agriculture et alimentation », de ce village temporaire qui n’en comptait pas moins de quatorze (Des énergies au numérique en passant par la santé ou les médias).
« Cela aurait été dommage de ne pas en être », confie Anne-Lise Aninat, chargé de développement associatif au CCFD-Terre Solidaire. « Les populations du Sud sont les plus touchées par le changement climatique et nos partenaires proposent des alternatives qui trouvent écho ici. D’autre part, les enjeux de solidarité internationale sont au cœur de notre travail. C’est donc plus que normal de se retrouver ici. »
Normal donc, mais pas évident à mettre en place. « Au début, en janvier, nous n’étions qu’un petit groupe de travail réunit autour de la COP 21 et nous n’avons su que nous serions présents dans trois espaces qu’en juillet. Tout s’est accéléré en septembre », précise Anne-Lise.
« La réactivité des salariés et des bénévoles a alors été remarquable : tout le monde s’est mouillé. » Il le fallait. Organisations des stands, logistique, animations… c’est une trentaine de personnes que le CCFD-Terre Solidaire a mobilisé pour cet événement prévu sur deux jours.
Les bénévoles s’approprient le thème de la justice climatique
Sébastien est de ceux-là. Le CCFD-Terre Solidaire, c’est après un voyage d’immersion en Roumanie, en 2006, qu’il a décidé de le rejoindre. En découvrant la « dimension partenariale » de l’organisation.
« Notre action sur la souveraineté alimentaire, les migrations internationales et la justice climatique nous permet de sensibiliser nos concitoyens et de porter le message du CCFD-Terre Solidaire sur ces thématiques », explique ce jeune bénévole de 30 ans, aujourd’hui délégué à la Commission Éducation et développement de l’organisation. « Mais aussi de participer à une dynamique collective et de ne pas partir en ordre dispersé pour la COP 21. Chacun a bien sûr ses particularités, politiques, confessionnelles, mais tous se retrouvent sur un thème commun, sous la même bannière. »
Une bannière dont le slogan, « Changeons le système, pas le climat ! », en dit plus qu’un long discours. Quant à la présence du CCFD-Terre Solidaire à une telle manifestation, elle ne fait aucun doute pour le jeune homme. « C’est vrai que la question de la justice climatique est assez nouvelle pour nous en terme de thématique, mais il nous est très facile de faire le lien avec celles qui nous sont plus habituelles, comme l’accaparement des terres, le développement ou l’impact de l’homme sur la nature. »
Lien désormais d’autant plus facile à établir auprès du public que l’encyclique Laudato si du pape François a tout du plaidoyer écologiste. « C’est un véritable coup de pied aux fesses des dirigeants et des citoyens, et un vrai souffle pour nous et les idées que nous défendons », reconnaît Sébastien.
L’encyclique ne fut cependant pas la seule à venir prêter main forte aux bénévoles du CCFD-Terre Solidaire lors de ces journées de mobilisation et de sensibilisation. Deux partenaires venus tout spécialement pour l’occasion du Togo étaient également à leurs côtés. Entre conférences et entretiens radiophoniques, ils ont apporté leurs témoignages.
Les partenaires en renfort
« Il était très important pour nous d’être là et de participer à cette mobilisation citoyenne car chez nous, au Togo, la population ressent déjà les effets du réchauffement climatique, et nous attendons que les dirigeants du monde entier qui se retrouveront lors de la COP 21 prennent de mesures contraignantes pour limiter l’élévation de la température », explique Didier Salifou, coordinateur national du Mouvement pour une alliance paysanne du Togo (Mapto).
Cette organisation togolaise défend les intérêts des paysans à travers des programmes mettant en avant la souveraineté alimentaire, l’agroécologie ou l’obtention d’un juste prix.
Pour cet ancien économiste passé au monde des ONG, l’attente n’a en effet que trop durer. « La dégradation des écosystème provoque une modification des saisons. Or lorsque qu’il y a un tarissement de l’eau, le cheptel meure et les rendements baissent. Ce qui provoque l’exode rural, puis l’émigration vers les pays occidentaux », résume-t-il. « Si rien n’est fait, nous condamnons les générations futures. » Didier sait de quoi il parle. Au Togo, certaines régions voient déjà leurs réserves d’eau diminuer de façon inquiétante.
Un premier rendez vous avec la grande mobilisation de fin novembre
Dimanche 27 septembre au soir, la journée s’achève. C’est l’heure de plier les stands, décrocher les affiches, ranger les tables et les éléments décoratifs, remballer le matériel utilisé, les jeux…
Faire un premier bilan aussi. « Cela a donné une image dynamique du CCFD-Terre Solidaire», se réjouit Pascaline Curtet, responsable de service. Un dynamisme et des actions que tous ont appréciées semble-t-il, si l’on n’en croit le nombre de visiteurs qui se sont arrêtés aux différents lieux d’accueil du CCFD-Terre Solidaire. Pour faire une partie de Twister ou remplir une grille de mots croisés « écolos », s’interroger sur la représentation de la carte inversée de Peters, se renseigner aussi sur les différentes actions menées par le CCFD-Terre Solidaire à travers le monde.
Certains ont même fait plus que ça. « Une cinquantaine de personnes nous ont laissé leur contact. Pour la plupart, des jeunes qui ont entre 25 et 35 ans et sont aussi intéressés par la solidarité internationale », se félicite la jeune femme. Le signe d’une relève à venir ?
En attendant, dans quelques semaines, demain donc, c’est la COP 21. Rendez-vous à la grande marche des citoyens pour le climat le 29 novembre et pour le temps fort organisé le 12 décembre dans les rues de Paris, à la fin de la Cop 21. Pour les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire, une chose est désormais sûre : pas question de louper cela.
Patrick Chesnet
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