En Israël, un combat pour la pluralité de l’information
Créée en 2006, Israel Social TV, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, fait entendre sa voix face aux médias traditionnels. Un moyen de participer au débat démocratique, malgré les pressions pour la faire taire.
Avec ses six permanents et ses dix volontaires, Israël Social TV est sur tous les fronts pour diffuser des informations que l’on ne trouve pas dans les médias traditionnels, peu bavards sur les sujets qui fâchent. « Depuis neuf ans que Benjamin Netanyahou est au pouvoir, les espaces de débats n’ont cessé de se réduire. L’objectif est d’empêcher toute voix indépendante et discordante », explique Nilly Venezia, coordinatrice et responsable du développement.
En témoigne notamment la décision du Premier ministre d’expulser les réfugiés d’Afrique subsaharienne, principalement des Érythréens et des Soudanais, de la partie Sud de la ville de Tel Aviv. « On n’explique jamais les raisons de leur présence sur notre sol. Ces réfugiés sont présentés uniquement comme des terroristes et la possibilité pour eux de rejoindre le Rwanda, qui a mentionné la volonté de les accueillir, est considérée comme étant la meilleure solution ! Personne ne se préoccupe des dangers que représente pour eux leur transfert vers ce pays ! », poursuite-elle
Sur le site web d’Israel Social TV et sur les réseaux sociaux, les vidéos donnent la parole à ceux qui s’élèvent contre cette situation – il y en a quand même quelques-uns. Des vidéos relaient aussi les mouvements sociaux ou donnent le micro à des Palestiniens qui racontent leur quotidien et les difficultés auxquelles ils doivent faire face dans les territoires occupés. Une centaine d’entre eux ont également témoigné dans des vidéos sur la question de l’identité des jeunes Palestiniens en Israël, dans le cadre d’un projet lancé en 2016. « Lors de notre création en 2006, nous nous sommes engagés en faveur du respect des droits humains. La question des territoires occupés et du droit au retour des réfugiés dans leur village occupe une place importante, car elle est symbolique des difficultés auxquelles nous devons faire face. Depuis que nous sommes enfants, nous apprenons à l’école que nous sommes entourés d’ennemis qui souhaitent nous détruire. À force de vivre dans la peur, les Israéliens ont refusé de s’interroger », poursuit Nilly
Intimidations
La force d’Israel Social TV, dont certaines informations sont ensuite reprises par les médias traditionnels, commence à inquiéter les autorités. « Nous devons faire face depuis deux ans à des attaques récurrentes qui visent à nous discréditer auprès de l’opinion publique », continue la coordinatrice.
L’accusant de nuire à la sécurité d’Israël, le ministère des Communications a retardé l’envoi de subvention accordée au média pour ses productions et ses émissions sur le câble et la chaîne de télévision par satellite. Ce retard a en outre affecté le budget dédié à l’emploi de volontaires dans le cadre du service civique.
Face à ces intimidations, une campagne de relations publiques de grande ampleur vient d’être lancée. Nilly Venezia se veut optimiste : « Alors que quelque 200 000 personnes, visionnaient en moyenne nos vidéos, certaines d’entre elles, consacrées aux migrants, ont attiré près d’un million de citoyens ! »
Preuve que le public attend un autre type d’information. « Pour poursuivre notre croissance, et participer au débat public, nous pouvons aussi compter sur des organisations de plus en plus nombreuses à nous soutenir », conclut Nilly, plus que jamais mobilisée pour faire vivre la démocratie…
Laurence Estival
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