Appel du procès en diffamation du président Obiang Nguema contre le CCFD-Terre Solidaire

Publié le 26.02.2013

De la trentaine de pays cités dans le rapport « Biens mal acquis. A qui profite le crime ? » publié en 2009 par le CCFD-Terre Solidaire et qui est à l’origine de l’enquête judiciaire en cours en France, la Guinée équatoriale est le seul dont le Président ait engagé des poursuites en diffamation.


En dépit de la décision de première instance du 30 septembre 2011 qui relaxait les auteurs et – décision exceptionnelle – condamnait Teodoro Obiang Nguema pour constitution abusive de partie civile, ce dernier a fait appel. L’audience aura lieu ce jeudi 28 février à 13h30, au Palais de justice de Paris, Chambre 2 – 7 de la Cour d’appel. Sur le banc des accusés : le président du CCFD-Terre Solidaire Guy Aurenche, sa directrice du plaidoyer Catherine Gaudard et les co-auteurs du rapport, Antoine Dulin et Jean Merckaert.

Cette audience intervient au moment où les informations publiées par le CCFD-Terre Solidaire se confirment au fil de l’enquête menée par les juges d’instruction Roger Le Loire et René Grouman, ainsi que dans d’autres plaintes déposées en Espagne et aux Etats-Unis visant la famille Obiang ou son cercle rapproché. Les récentes saisies en France dévoilent en effet l’ampleur du patrimoine accumulé par la famille Obiang au détriment des équatoguinéens, alors même que 75% de la population du pays vit toujours sous le seuil de pauvreté. L’exemple le plus frappant porte sur le 42 avenue Foch à Paris : le CCFD-Terre Solidaire est notamment poursuivi pour avoir écrit que ce palace de 6500 m² appartiendrait à la famille Obiang. Depuis, la justice française a mis cet immeuble sous scellés parallèlement au mandat d’arrêt international à l’encontre du fils du président Obiang. Suffira-t-il à la Guinée équatoriale d’avoir, entre temps, transformé ce « pied-à-terre » en son ambassade (non reconnue par la France) pour ne rien se voir reprocher ?

Aujourd’hui, non content d’interdire la liberté d’expression dans son propre pays – la Guinée équatoriale se trouve en 2013, à la 166ème place sur 179 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières – le président Obiang tente de faire taire aussi tous ceux qui, à l’étranger dénoncent la véritable nature du régime politique en Guinée équatoriale, les violations des droits humains et les détournements dont il se rend coupable. Après avoir poursuivi le CCFD-Terre Solidaire, les autorités s’en sont prises à d’autres ONG (Human Rights Watch, Sherpa, Transparency International France), ainsi qu’aux journalistes (notamment de France Télévisions) qui se voient systématiquement visés par des attaques en justice pour « diffamation ». Cette stratégie qui s’apparente à des « poursuites-bâillon » (ou « SLAPP » en anglais, pour « Strategic lawsuit against public participation »), vise à dissuader toute critique et détourner les moyens financiers et humains des médias et des associations qui dévoilent des informations sur le pays.

Contact :
Karine Appy, 06 66 12 33 02
k.appy@ccfd-terresolidaire.org

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