Après 8 années passées à la tête du Conseil national de financement populaire (KNFP), Carine Clermont vient de prendre les rênes du FRICS

Publié le 06.12.2011| Mis à jour le 07.12.2021

Après 8 années passées à la tête du Conseil national de financement populaire (KNFP), Carine Clermont vient de prendre les rênes du FRICS. Cette branche de financement populaire du KNFP est, selon elle, le meilleur outil pour répondre aux enjeux du monde rural haïtien d’aujourd’hui.


Derrière son diplôme de gestion administrative, Carine Clermont cache une femme politique de conviction. A quarante ans, cette amoureuse de Port-au-Prince, une ville qui l’a vue naître et grandir, n’a pas peur de se revendiquer parmi les féministes du pays. L’indépendance caractérise bien la jeune quadra urbaine à l’énergie débordante. « Aujourd’hui, l’indépendance des femmes fait encore peur aux hommes. J’élève seule mon garçon, j’ai fait ce choix, et j’en suis fière aujourd’hui ».

Après le tremblement de terre, l’existence du KNFP s’est trouvée très fragilisée. « J’ai accueilli chez moi l’organisation, tandis que nous avons réussi, grâce notamment au concours du CCFD-Terre Solidaire, à apporter de l’aide à nos neuf membres, sévèrement touchés ». Depuis juin 2011 et le déménagement de l’organisation, le KNFP et le FRICS peuvent à nouveau rêver à de nouveaux horizons.

« Au fil du temps et de mes travaux d’expertise, je me suis rendu compte que le défi du monde rural se trouvait en réalité dans la capacitation des femmes, leur empowerment ». Son combat, elle le mène jusque dans les départements les plus reculés du pays. « La femme est un pilier du milieu paysan », martèle Carine, et cela, « bien qu’elle soit plongée dans une dépendance forcée car elle ne possède ni n’hérite d’aucun bien traditionnellement ». La dépendance économique explique en partie selon elle les violences dont les femmes sont encore trop souvent victimes.

Le statut de la femme créole, qui subvient seule aux besoins de son foyer est reflété par le terme « potomitan » (mur porteur / pilier de la maison). En effet, la plupart des foyers haïtiens monoparentaux ont à leur tête une femme, lorsque l’homme partage sa vie économique et familiale avec plusieurs concubines, dans une polygamie qui ne dit pas son nom. « Il faut redonner aux femmes cette conscience et cette confiance qui feront d’elles des entrepreneurs à part entière ». Pour atteindre cet objectif, le FRICS porte depuis sa création en 2009 une attention toute particulière aux femmes du monde rural, en leur apportant une indépendance financière par le biais du micro-crédit, à un taux très préférentiel.

Comme elle, une génération de mères de famille à la tête d’organisations influentes veut croire au renouveau d’Haïti. « Les perspectives de ce pays sont immenses, et je constate la volonté du nouveau gouvernement qui s’est mis en place après le séisme ». Mais Carine Clermont ne se fait pas d’illusions : « la mauvaise gouvernance est largement enracinée dans ce pays ». Il faudra donc compter sur la mobilisation de chacun. « Le financement et l’apport de connaissances techniques ne peut pas se faire sans une part d’éducation et d’évolution des mentalités ». Tout en saluant l’exemple du nouveau chantier annoncé dans le nord du pays par le nouveau Président, elle s’interroge : « Un nouveau parc industriel, une nouvelle université : les gens sont-ils seulement prêts pour cela, sauront-ils fournir les services nécessaires ? ».

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