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Au Mexique, les familles de disparus témoignent et s’organisent (vidéo témoignage)

Publié le 05.04.2018| Mis à jour le 08.12.2021

Selon la société civile, au moins 180 000 personnes sont portées disparues au Mexique. Démunies face à des autorités corrompues et liées au crime organisé, les familles s’organisent. Deux d’entre elles nous livrent leur saisissant témoignage (vidéo).

Araceli Salcedo est la mère de Fernanda Rubí Salcedo, jeune fille enlevée à l’âge de 21 ans en septembre 2012.
Grace Fernandez est la sœur de Dan Jeremeel, père de cinq enfants, enlevé en décembre 2008.
Toutes deux nous livrent un témoignage bouleversant. Malgré l’extrême souffrance, elles se battent au quotidien pour faire reconnaître la question des disparus au Mexique et obtenir des avancées législatives.
Elles sont venues en France pour interpeller les autorités politiques et la société française.

Le CCFD-Terre Solidaire soutient les familles à travers son organisation partenaire Serapaz

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Jannet Carmona est membre de Serapaz. Elle travaille au sein du programme « Transformation positive des conflits ».

Sa mission est d’aider les familles de personnes disparues à :

– se regrouper
– mettre au point une stratégie commune de plaidoyer
– mener des actions conjointes auprès des autorités politiques

Notre travail auprès des familles de personnes disparues consiste principalement à les aider à s’organiser et à lutter ensemble. Nous n’accompagnons pas au cas par cas telle ou telle famille. Nous n’avons pas d’expertise juridique, nous ne sommes pas des avocats. Nous leur donnons les outils et les connaissances nécessaires afin qu’elles se défendent par elles-mêmes.

Nous organisons donc deux types de formations :

  • des rencontres pour favoriser l’accès à l’information technique ;
  • et des espaces plus stratégiques pour s’organiser et agir.

Avoir accès aux informations techniques pour mieux se défendre

Les familles ont besoin de connaître leurs droits et ceux des personnes disparues. Notamment les démarches medico-légales, les processus de recherche des corps et d’identification des restes quand ils sont retrouvés.

Elles doivent aussi être soutenues socialement. En effet, les impacts d’une disparition ne sont pas seulement familiaux mais aussi sociaux, émotionnels et comportementaux. Les personnes touchées ont tendance à s’isoler. Elles sont criminalisées par les autorités qui veulent les rendre responsables, voire coupables. Par peur, certains proches coupent les ponts.

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Etre stratégique pour faire plier les politiques

Seules, les familles n’ont aucune chance d’être écoutées par les autorités. En revanche, si elles connaissent leurs droits et qu’elles sont organisées, alors c’est plus facile de faire pression. D’autant plus que les autorités jouent souvent la division des familles pour les fragiliser dans leurs démarches.

Nous les formons donc sur la façon de s’adresser à telle ou telle autorité et à savoir tirer profit des agendas politiques. Cela leur permet de devenir actrices de leurs propres démarches.

Nous travaillons avec 52 collectifs dans tout le pays. Comme nous savons que la lutte est rude et longue, nous identifions des objectifs communs et structurels.

En ce moment nous travaillons sur la mise en place de politiques publiques au niveau fédéral et régional. En octobre 2017, nous avons obtenu le vote de la loi générale sur les disparitions. Pour de nombreuses familles, cette loi a représenté, enfin, la reconnaissance du phénomène des disparitions forcées jusque-là renié par les autorités.

Après deux ans de tergiversations parlementaires, une loi pour lutter contre les disparitions a été définitivement adoptée, le 12 octobre 2017, par la Chambre des députés mexicaine. Les agents de l’Etat impliqués dans des disparitions forcées risquent désormais 60 ans de prison, et 50 ans pour des particuliers. Cette loi prévoit également la création d’un système national de recherche de personnes afin de faciliter les recherches des familles des victimes.

Ce sont des mères, des sœurs, des épouses…

Nous travaillons dans un contexte de grande violence. Beaucoup de familles restent silencieuses et inactives par peur de représailles. Dans notre pays, les autorités sont cooptées par le crime organisé. Du coup, certaines familles, à défaut de pouvoir se retrouver physiquement, s’emparent des réseaux sociaux pour se regrouper et faire entendre leur voix.

Propos recueillis par Violaine Plagnol

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