Birmanie : se former aux pratiques alternatives pour s’émanciper des grandes entreprises étrangères
En Birmanie, le Gaia Sustainable Management Institute (GSMI), organisation partenaire du CCFD-Terre Solidaire, développe des pratiques alternatives comme la construction de maison par leurs habitants, le maraîchage, la fabrication de produits de ménage et de beauté faits maison ou encore le recyclage. (Témoignage)
Peinn Pein est formatrice au Gaia Sustainable Management Institute (GSMI), organisation partenaire du CCFD-Terre Solidaire. Elle œuvre pour la justice économique et sociale.
Pour elle, il est essentiel de sensibiliser les Birmans aux pratiques collaboratives, au développement inclusif ou à la consommation alternative. S’ils contribuent à améliorer la vie quotidienne de chacun, ces usages donnent surtout la possibilité de choisir son mode de vie en suivant sa conscience. Peinn Pein n’entend pas imposer un style de vie. Elle souhaite donner des clés pratiques pour favoriser la diversité de pensée et la liberté d’agir selon ses propres choix.
Vers l’autosuffisance
1 – Disposer d’un toit est l’un des premiers besoins humains. Peinn Pein et son mouvement apprennent donc à construire des maisons avec du bambou ou de la terre. Cela permet d’éviter de faire appel aux grandes entreprises qui utilisent indifféremment des plans et matériaux identiques à travers le monde. Écologiques et peu coûteuses, ces maisons préservent les ressources naturelles. Et chacun reste libre de construire sa maison selon ses propres désirs. Les bouteilles de verre, qui ne sont le plus souvent ni consignées ni collectées, sont également recyclées en fenêtres ou murs de verres.
2- Les bénéficiaires des formations apprennent aussi à produire leurs fruits et légumes issus de l’agriculture biologique. Les végétaux cultivés sont destinés à l’alimentation mais aussi à d’autres utilisations comme les produits d’hygiène.
3 – Les personnes formées se dirigent alors vers l’autosuffisance. Elles améliorent leur vie quotidienne tout en respectant l’environnement. Elles sont aussi invitées à transmettre ce qu’elles ont appris. Ainsi l’esprit collaboratif participe au développement durable. Certaines tirent même profit de l’enseignement reçu pour gagner leur vie : selon Peinn Pein, deux personnes viennent de créer leur petite entreprise de shampoing pour animaux.
Asseoir nos savoir-faire
Lorsqu’on lui demande si elle est optimiste pour l’avenir de son pays, Peinn Pein répond être surtout pragmatique : « J’essaie d’imaginer des voies meilleures. Je souhaite que chacun puisse assurer ses besoins de base sans pour autant abandonner son identité, son autonomie et son droit à l’autodétermination. »
En effet, le pays s’est ouvert récemment. Beaucoup de Birmans souhaitent avoir accès à tous les produits industriels fabriqués par de grands groupes internationaux.
« De la même manière que certains Occidentaux se détournent de ce mode de vie porté par la consommation de masse, je crois qu’il est important de ne pas refaire les mêmes erreurs commises dans d’autres pays »
« Pour cela, il faut asseoir nos savoir-faire et développer nos technologies afin de fabriquer nous-mêmes ce dont nous avons besoin, dans le respect de l’environnement. J’essaie de sensibiliser mes voisins, des fermiers, les membres de la communauté chrétienne dont je fais partie, pour répondre au grand défi à venir : ne pas dépendre des grandes entreprises étrangères et aider à construire un pays fondé sur de nouvelles règles ».
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