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Migration des pages …
Ma préoccupation à propos des anciennes pages concerne non seulement la récupération de certains articles, mais aussi et surtout la pérennité des liens vers certains contenus de l’ancienne médiathèque …
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Retour en images sur la Journée mondiale d’actions pour le Climat
Les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire se sont mobilisés, samedi 6 novembre, partout en France, pour dénoncer l’inaction climatique des Etats, réunis à Glasgow pour la COP 26. Retour en images sur une journée haute en couleurs et en cris d’alarme pour la justice climatique.
Marches, safaris du greenwashing, prises de parole, déambulations devant les portraits des dirigeants champions de l’inaction climatique…
De Paris à Bordeaux, en passant par Strasbourg, Rouen ou encore Nîmes, nos bénévoles se sont mobilisés, aux côtés d’autres organisations, pour pousser un cri d’alarme face à l’urgence climatique.
Ensemble, dénonçons les atteintes à l’environnement et aux droits humains. Ensemble, dénonçons l’inaction criminelle des gouvernements. Ensemble, exigeons de vraies solutions climatiques !
Crédits :
Ophélie Chauvin / CCFD-Terre Solidaire
Emmanuelle Millon / CCFD-Terre Solidaire
Marion Chastain / CCFD-Terre SolidaireRetrouvez notre campagne: Stop compensation carbone
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Un nouveau concept de mobilisation s’installe à Bordeaux et dans le reste de la France : le SAFARI Tour !
Après le SAFARI FISCAL en 2018, nous vous proposons le SAFARI CLIMAT ou comment lutter pour la justice climatique ! Nous en proposerons d’autres dans Bordeaux et sa région…
Le prochain safari climat aura lieu à Bordeaux le 21 mai 2022 avec en arrière fond de mettre dans la question climat dans le débat public en vue des élections législatives.
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Présentation de la région Ile de France
Le CCFD-Terre Solidaire est présent dans les 8 départements d’Ile de France. Il compte 1719 bénévoles et/ou sympathisants et 332 adhérents.
Nous sensibilisons le public, entre autres, dans les écoles, à la solidarité internationale.
Le CCFD-Terre-Solidaire joue une rôle important de mobilisation citoyenne à travers la participation à des mobilisations (notamment marches pour le climat).
Nous avons mis en place en 2020, un Écofestival solidaire, qui, à travers l’animation d’ateliers a sensibilisé l’opinion publique aux causes et enjeux du changement climatique.
Des webinaires ou conférences ouverts à tous sont organisés régulièrement pour faire connaitre la réalité de nos partenaires sur le terrain (exemples en 2020 et 2021 : Brésil, Tchad et Haïti).
Enfin nous interpellons les élus sur les thématiques qui constituent la mission sociale de notre association (exemple : débat public organisé à l’occasion des élections européennes en 2019).
Nos actions vous intéressent et vous souhaiteriez y participer ? Vous pouvez remplir le formulaire « Devenez bénévole » plus bas sur cette page.
L’Équipe d’animation régionale
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Expliquer aux jeunes la solidarité internationale ?
150
Élèves3
ConférencesC’est possible, et le CCFD-TERRE SOLIDAIRE le fait… depuis longtemps, en Île-de-France (et ailleurs) !
« Tous frères d’une même Terre », c’est le nom d’un cycle de 3 conférences que la responsable en Pastorale de l’Ecole Massillon à Paris, qui accueille 1 400 élèves, souhaite organiser pour les 150 élèves de Terminale. Elle voudrait, avec l’aide du CCFD-Terre Solidaire, les sensibiliser à la solidarité internationale, sur 4 axes : Souveraineté Alimentaire, Justice Climatique, Finance Solidaire et Migrations Internationales… et en moins de 2h30 !
Face à ce défi le responsable du CCFD-Terre Solidaire Île-de-France se tourne vers l’équipe ECSI (Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale) des Yvelines, la seule qui soit assez nombreuse dans notre région.
Pour s’adresser à des jeunes « préoccupés du changement climatique, croyants ou pas, de toutes confessions, de bon niveau intellectuel », avec 1 mois seulement devant elle, l’équipe ECSI du 78 ne retient que 2 thèmes, la Souveraineté Alimentaire couplée à la Finance Solidaire, et la Justice Climatique, couplée aux Migrations Internationales. Elle se divise en 2 groupes et chacun prépare le processus pédagogique avec des diaporamas, des quiz, des jeux, des vidéos, la Fresque du Climat : tout doit être minuté.
Et le 19 octobre, 10 volontaires, dont 7 bénévoles expérimentés des Yvelines, 1 bénévole de Paris, 1 nouvelle bénévole et une personne d’Artisans du Monde, se présentent à l’école Massillon à 8h, en tenues CCFD-TS devant les 150 élèves de Terminale, qui les applaudissent chaleureusement après la présentation.
Divisés en 7 groupes, les jeunes vont découvrir et échanger sur l’un des 2 thèmes pendant 1h15.
Vient ensuite la synthèse en grande salle : les 7 rapporteurs de groupes présentent devant l’assemblée les conclusions de leur atelier et sont applaudis à tout rompre.
Puis les bénévoles énumèrent de grands projets collectifs : Trash Challenge (zéro déchet alimentaire), visite de fermes (sur l’origine des aliments), Escape Game « Fashion Victim » (l’envers du décor de la mode), Porteur de Paroles (débat en lieu public), vide-dressing géant (textiles de seconde main), Portraits d’ambassadeurs du Climat, Gardiens de la température (limitation des dépenses énergétique de l’école), Cours de français pour les migrants. Et concluent en recommandant aux élèves la documentation disponible (baromètre Finance Solidaire, carte Peters…), déclenchant un tonnerre d’applaudissements et demandant ensuite la liste des projets, preuve que cette génération « Climat » sait s’emparer de sujets graves, et devenir actrice pour son avenir.
Cette expérience montre que les bénévoles d’Île-de-France savent se montrer réactifs et solidaires à l’échelle de la région pour répondre à une telle demande, dont l’enjeu est d’éclairer les jeunes sur les solutions et les moyens de lutter contre ce qui détruit la planète et l’humanité. Et il s’agit ni plus ni moins que de leur avenir.
Et vous ? Savez-vous que vous pouvez vous aussi vous engager avec nous ?
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Notre site régional Auvergne-Limousin fait peau neuve
L’année 2022 s’annonce comme l’année du changement. Au-delà de nos différences, essayons ensemble de trouver un juste milieu et une meilleure manière de s’impliquer au quotidien pour le bien être de chacun et de notre belle planète. Malgré la covid, malgré nos difficultés, restons unis et solidaire.
Vous trouverez ainsi sur ce site dans les semaines à venir des descriptifs des événements en Auvergne-Limousin tels que:
- Forum Festif : pour un monde Autrement le 19 mars à la MFR de Thuret (63),
- Des randonnées dans les diocèses ainsi que deux itinéraires de 15 jours allant jusqu’à Clermont-Ferrand du 1er au 15 mai 2022,🚶♀️
- Une fête clôturant ces randonnées sur la Place de la Victoire à Clermont-Ferrand le dimanche 15 mai.
Parce que nous avons tous un but, marchons ensemble vers celui-ci !
😀Nous vous partagerons ainsi les événements, les actualités de notre belle région, et pourquoi pas d’autres surprises ?! 😀
Et tous nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année!
Laureen, nouvelle bénévole au CCFD-Terre Solidaire
(et qui va aider à concocter ce super nouveau site régional!) -
Les lorrain·e·s engagé·e·s pour la justice climatique
De Bar-le-Duc en passant par Épinal, Nancy, Verdun, Thiéfosse, Metz, les équipes ont porté haut et fort la campagne « Justice climatique ».
Dans les rues …
Arbres à palabre, stand au marché bio, distribution de quizz, prises de parole, voilà autant de moyens mis en œuvre à Epinal, Thiéfosse et Nancy pour discuter avec les passants et leur demander de participer au photomaton.
Ce sont une centaine de personnes qui ont accepté d’être prises en photo en portant l’affiche de la campagne et l’ont diffusé sur leur réseau social favori
Conférence à Metz
Jean François Dubost, directeur du plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire a présenté et défendu les positions de l’association devant une cinquantaine de personnes dont des élus locaux .
Ci-contre l’interview réalisé par le service communication du diocèse.
Il a également participé à l’émission Route diocésaine sur RCF Jérico Moselle.
A Bar le Duc
Un safari préparé avec soin par François a mobilisé une quarantaine de personnes qui ont déambulé dans les rues de la ville donnant à voir un spectacle visant à sensibiliser les badauds à la question de la compensation carbone.
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Forum International pour le Bien Vivre 2022 : appel à contributions
Encore quelques semaines pour envoyer votre contribution !
La date limite pour le dépôt des contributions pour le prochain Forum International pour le Bien Vivre est le 21 janvier !
Au coeur du Forum International Pour le Bien Vivre (du 29 juin au 1er juillet 2022 à Grenoble), l’ambition est forte de croiser les acteurs, les savoirs et les expériences à relever tous.tes ensemble ! Pour que cet évènement soit un espace de partage et d’expression pour le plus grand nombre, le programme sera co-construit à partir des réponses à cet appel à contributions.
Que vous soyez élue ou technicien.e, chercheur.e, acteur.trice de la société civile ou du monde économique, ou “simple” citoyen.ne votre contribution est importante ! Nous avons besoin de tous les types de contributions pour “passer le cap”.
Retrouvez toutes les informations sur le site en cliquant ici.
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“Dans le ciel sombre de Palestine brille quelques étoiles”
Diffusé le 11 Décembre, à réécouter en ligne
Durée 28 min
Réalisé par l’équipe du réseau Palestine du CCFD-Terre Solidaire de l’Ain dans le cadre de l’émission RCF “Eglise en marche”, ce podcast décrit l’action de partenaires du CCFD-Terre Solidaire en Palestine et en Israël.
Le ciel de Bethléem et de toute la région est sombre, souffrances, violences, démolitions, expulsions. Mais quelques étoiles brillent : envers et contre tout, des hommes, des femmes, des enfants, refusent de perdre espoir et mènent des actions pour faire régner la justice, le respect des droits humains pour qu’un jour une paix puisse faire resplendir le ciel.
Présenté par Bernadette Bardet
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Retour sur l’édition 2021 des Vacances Engagées Rhône-Alpes/PACA – Corse
En Ardèche, ce sont une petite trentaine de participant.e.s, de 5 à 75 ans, qui se sont retrouvé.e.s pour passer 5 jours ensemble autour du thème « Rêver c’est déjà ça » sur les Vacances Engagées Rhône-Alpes/PACA – Corse. Les profils étaient variés : bénévoles engagé.e.s de longue date ou néophytes du CCFD – Terre solidaire, militant.e.s ou simples curieux/curieuses de cette autre manière de vivre des vacances en autogestion.
On retiendra les moments:
- ludiques : reconnaître des chansons dans lesquelles il y a le mot « Rêve » (ça allait d’ « Un autre monde » de Téléphone à « La Quête » de Jacques Brel en passant par « Rêve d’un monde » de Jean-Claude Gianadda)
- d’échanges autour des paroles de ces chansons et de nos rêves individuels et collectifs pour nous, notre famille, notre village, notre société et notre planète
- d’implication personnelle : s’écrire une lettre à soi
En dehors de ces temps de partage et réflexion en grand groupe, la vie s’est organisée autour des tâches communes gérées en autogestion, du programme concocté par les enfants avec un groupe de scouts pour les plus jeunes et par le groupe lui-même pour les adultes.
7
C’était la 7ème édition cette année.700
Près de 700 personnes ont participé aux Vacances Engagées depuis les débuts du projet en 2014Quelle joie de retrouver les anciens et de rencontrer toujours de nouvelles personnes ! Voir Nawel, ma fille de 5 ans jouer au Time’s Up avec Alexandre, 20 ans, animateur scout et Michel, bénévole de 75 ans, c’est le village d’antan qui revit le temps de quelques jours et ça fait du bien !
Profiter des connaissances et savoir-faire de chacun, dans l’échange et le partage, pour questionner le monde qui nous entoure et nos modes de consommation et apprendre toujours de nouvelles façons de faire, de vivre différemment, c’est aussi ça la magie des Vacances Engagées !
Florence, participante
En bref, 5 jours qui ont su relancer la machine après presque 2 ans de préparation et 3 annulations (qu’est-ce que ça nous a fait du bien de nous retrouver enfin, en vrai !) et qui ont rempli nos cœurs et nos engagements. -
Festisol ? Késako ?
Une belle occasion de se mobiliser pour la Solidarité Internationale chaque année en novembre
En 2021, c’est le thème de l’eau qui a été chois par l’équipe de Verdun : une exposition et un quizz adultes ont été présenté lors de l’inauguration de la quinzaine. Celle-ci s’est terminée par un repas pris en commun.
L’équipe a également mené des animations dans les Centres Sociaux de la Cité Verte et d’Anthouard auprès de jeunes de 5 à 16 ans.
Les enfants ont été sensibilisés à cette problématique avec le dessin animé « La guerre des fleurs » et un jeu de l’oie créé par le CCFD-Terre Solidaire.
Quant aux ados, Ils ont découverts, les enjeux de la COP 26 grâce à 4 clips. Ils ont ensuite expérimenté le « jeu du pas en avant » sur l’eau. Un moment fort de sensibilisation et pour eux rt pour les animateurs !
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A la rencontre d’agriculteurs engagés
Cet été, les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire ont tenté d’amener les touristes de passage sur la Côte d’Émeraude à la rencontre d’agriculteurs et agricultrices engagé.e.s.
À vol d’oiseau, un kilomètre sépare le phare du cap Fréhel de la ferme du Gros-Chêne, l’exploitation agricole de Matthieu Juhel. Comme vingt autres exploitations, la ferme apparaît dans la brochure éditée par l’équipe de bénévoles de la Côte d’Émeraude. « À l’occasion des 60 ans du CCFD-Terre Solidaire, nous avons imaginé, avec Bertrand et Jean-François, un rallye pour découvrir des fermes paysannes et solidaires, raconte Yves, bénévole à St Malo. Cette initiative autour de l’agroécologie fait écho à tous ces projets soutenus par notre association dans les pays du Sud. » L’équipe de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire a travaillé en partenariat avec le Réseau Bretagne Solidaire [1] et quelques groupements d’agriculteurs bio des Côtes-d’Armor, afin de sélectionner un certain nombre d’exploitations bio : maraîchage, élevage, production laitière… La plupart des agriculteurs sont installés depuis des années, mais d’autres, comme Matthieu, débutent.
La terre agricole : rare, chère et très prisée
Ce fils de paysan a suivi une formation de paysagiste, puis a séjourné un temps en Australie et pratiqué divers métiers assez éloignés de l’agriculture. « Éleveurs de porcs dans un système très conventionnel, mes parents ont tout fait pour que leurs enfants n’entrent pas dans cette profession. » Pourtant, il y a quatre ans, Matthieu s’est lancé dans un projet d’exploitation agricole. « Sur un autre modèle que celui des parents, reconnaît le jeune homme de 28 ans. Je n’avais pas eu envie de travailler dans la ferme familiale, car nous n’avons pas la même idée de l’agriculture. J’ai préféré m’installer ailleurs. Mais ils me soutiennent à 100 %. » Les parents ont en effet financé la vieille ferme où s’est installé leur fils, quasi abandonnée depuis 25 ans, ainsi que les 7 hectares de terre, éloignés de quelques kilomètres. Matthieu a choisi une culture assez « exotique » pour la Bretagne : le houblon. Une expérimentation sur un demi-hectare qui, les deux premières années, ne donna guère de résultats. L’année dernière, il en a récolté 60 kg vendus à des brasseries régionales. « Mais l’objectif à terme, c’est d’obtenir 400 à 500 kg de houblon. » Quand un agriculteur voisin a pris sa retraite, ses parents ont à nouveau financé 25 hectares. « Il fallait faire vite, c’était une opportunité », explique Matthieu. Il décide, tout en gardant un travail à temps partiel, de se lancer dans l’élevage de brebis destinées à la reproduction d’agneaux. Il en possède 50 et l’année prochaine, il devrait avoir un troupeau de 200 têtes. Mais les acquisitions foncières pèsent lourd sur les épaules des parents. « Quand je serai définitivement installé à plein temps en 2022, je devrai tout leur racheter. Cela représente environ 200 000 €. Alors j’aimerais que le GFA Sol en Bio me rachète les terres et me les loue. Sinon, je ne pourrai pas m’en sortir. »
« Notre idée était d’attirer les touristes de la côte vers les fermes et de leur faire découvrir des producteurs, mais aussi d’évoquer la situation des paysans dans les pays du Sud », précise Bertrand, bénévole. Une brochure, imprimée à 10 000 exemplaires, a été distribuée dans les offices du tourisme de la région. Hélas… après six semaines, il n’y a eu que très peu de visites chez les agriculteurs. « C’est un semi-échec, reconnaît Yves. Que les gens prennent leur voiture pour se rendre sur les exploitations, c’était un peu un prétexte. L’idée, à travers cette proposition touristique, c’était surtout de parler du CCFD-Terre Solidaire ». Matthieu, l’éleveur de brebis, lui a vu cela « comme une opportunité de montrer l’importance de l’agroécologie, de faire prendre conscience de l’importance de replanter des arbres, de manger local. Une occasion aussi de donner un visage un peu plus humain à l’agriculture ».
Essayer de sensibiliser les touristes à l’agroécologie
Mathieu Juhel Dans leur ferme, à Pléneuf-Val-André, Hervé et François Talbourdet et leur nièce Marie élèvent des brebis. Pendant des décennies, ils ont pratiqué l’élevage conventionnel de vaches laitières. La conversion en bio s’est faite en 2001, et comme à cette époque il n’y avait pas de collecte de lait bio, les deux frères se sont lancés dans la transformation : yaourt, beurre, fromage blanc. Mais, à la suite d’un souci sanitaire, l’exploitation a failli fermer. « Nous nous sommes aperçus qu’on avait un peu trop délaissé la production au profit de la transformation », admet l’éleveur. Ils se séparent des vaches et se tournent vers l’élevage de brebis laitières. Après une période d’adaptation, Hervé et François ne regrettent rien : « Avec les changements climatiques, nos terres semblent mieux adaptées pour ce type d’élevage.» Le troupeau de 140 têtes occupe la moitié des terres. D’autres parcelles sont semées en blé (vendu à un artisan boulanger).
« Nous sommes principalement en location et notre surface a doublé en 30 ans. Mais nous commençons à “lâcher” des terres. Pour beaucoup d’agriculteurs, c’est compliqué de trouver de nouvelles terres », souligne Hervé.L’importance des circuits courts
Les produits de la ferme, essentiellement des fromages, sont vendus dans des boutiques bio et par une Amap. Avec d’autres producteurs, François et Hervé ont créé un système de vente sur Internet : la Binée paysanne. « C’est important le circuit court », précise Hervé. Son autre cheval de bataille, c’est la souveraineté alimentaire à l’échelle de la planète : « Pourquoi les producteurs français exportent leurs poules réformées vers l’Afrique ? Cela tue la filière locale. Et, à l’inverse, s’il y avait un jour un problème d’approvisionnement en soja, importé d’Amérique du Sud, car moins cher, comment pourrions-nous nourrir le bétail puisque nous n’en produisons pas ? Sans parler des dégâts écologiques dus à ce genre de culture. Dans notre ferme, nous visons l’autonomie, et nos brebis ne se nourrissent que d’herbe, pour avoir le moins d’impact possible sur les pays du Sud. »
Un autre modèle économique agricole est possible
Claire et Yann Yobé Claire et Yann Yobé ne sont pas non plus propriétaires. Ils louent leurs bâtiments et leurs terres depuis 1994. Avant eux les parents et aussi les grands-parents de Yann en furent locataires. « On a calculé qu’en partant du prix de la location, il nous faudrait 42 ans pour payer les terres et les bâtiments, précise Claire. Et après 30 ans d’exploitation, nous n’avons aucune dette. » Il n’y a pas non plus de gros engins ni de haute technologie dans la salle de traite. Les quarante vaches laitières paissent dans les prairies. « C’est un troupeau qui, pour le secteur, peut sembler ridicule, reconnaît Yann. Mais le bio est aussi une façon de valoriser le produit et donc de s’en sortir. »
Claire fabrique aussi une centaine de kilos de pain par semaine. Elle les vend également par l’intermédiaire de l’association La Binée paysanne. « Nous avons toujours voulu avoir une vie à côté de notre activité », explique-t-elle. Savoir s’arrêter, prendre des vacances et ne pas toujours travailler. L’image de l’agriculteur croulant sous le travail afin de rembourser ses dettes est un peu écornée. Le couple prouve ainsi qu’un autre modèle économique est possible. Bientôt Claire transmettra son savoir-faire à un jeune en installation. « Nous avons toujours eu cette philosophie d’aider les autres. Nous accueillons des stagiaires et des woofeurs [2]. » Les liens, l’entraide, la création des réseaux sont importants pour ce couple qui a monté une association culturelle et a transformé une grange en salle de spectacle où se déroulent des pièces de théâtre, des concerts. C’est ici que les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire ont organisé, le 11 septembre dernier, une grande fête de l’agroécologie, avec un marché paysan, une exposition et une randonnée « rallye thématique », au son de la musique et d’explications sur l’agroécologie, l’accès au foncier ici et dans les pays du Sud. « À travers ce rallye, nous avons semé. Sur le long terme, on ne sait pas encore sous quelle forme pourra se poursuivre ce projet, conclut Bertrand. La Bretagne, première région agricole française, est en pleine mutation. L’agriculture intensive industrielle a permis d’enrichir considérablement son économie, mais aussi a détruit partiellement l’environnement. Nous avons pensé qu’il était important de mettre l’accent sur des pratiques agricoles vertueuses, certes minoritaires, mais qui se développent. »Texte et photos : Jean-Michel Delage/Hans Lucas. Article paru dans Echos du Monde
[1] Le Réseau Bretagne Solidaire est né de la fusion de deux réseaux bretons dédiés à la coopération et à la solidarité internationale https://www.bretagne-solidaire.bzh/
[2] Les bénévoles (les Woofeurs) s’initient aux savoir-faire et aux modes de vie biologiques, en prêtant main-forte à des agriculteurs ou particuliers (les hôtes) qui leur offrent le gîte et le couvert.