Ce que demande le CCFD-Terre solidaire
En décembre 2015, la conférence des Nations unies sur le climat de Paris (dite « COP21 ») doit aboutir à la signature d’un accord destiné à lutter contre les dérèglements climatiques, avec un objectif prioritaire : limiter la hausse moyenne de la température mondiale à +2°C à horizon 2100.
Le CCFD-Terre Solidaire plaide en faveur d’un accord international contraignant. Adopté dans un esprit de solidarité entre les peuples, il devrait être adapté à la gravité des effets des dérèglements climatiques, en statuant sur :
– Une exigence de rester en deçà d’un réchauffement moyen de 1,5°C, plus ambitieuse et moins nocive qu’un objectif à 2°C (selon certains experts, les impacts d’un réchauffement de 2°C sont déjà insoutenables, notamment pour les populations insulaires) ;
– La fin des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables pour tous, en particulier pour les populations les plus pauvres moyennant des financements publics additionnels ;
– Une exigence de justice climatique, de transition écologique et sociale et de solidarité internationale, passant par :
- La reconnaissance de la responsabilité commune mais différenciée des Etats (pays développés, pays en voie de développement);
- La défense de l’accès aux ressources et territoires par et pour les populations locales, ainsi que l’instauration d’un cadre de protection des « droits humains ». Ce cadre devrait imposer le consentement libre, préalable et éclairé des populations ainsi que la possibilité de recours et d’accès à la justice dans les projets et investissements portés au nom de la lutte contre les dérèglements climatiques afin que ceux-ci ne portent pas atteinte à leurs droits ;
– Le refus d’une délégation au secteur privé du financement des objectifs climat/développement. En l’absence de régulation des acteurs privés, ces derniers prônent trop souvent des « fausses solutions» à leur profit et au détriment du pouvoir des Etats et du développement des populations ;
– La promotion de modèles agricoles et systèmes alimentaires durables.
Riche de ses partages d’expériences avec ses partenaires du Sud engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques, dont il soutient les projets depuis plusieurs années, le CCFD-Terre Solidaire appelle à :
- Un plébiscite des « vraies solutions » pour lutter contre les dérèglements climatiques : défense des agricultures paysannes, gestion durable des ressources par les communautés, valorisation des semences locales et traditionnelles, pratiques agroécologiques… seules à même de répondre au double défi de la lutte contre la faim et des changements climatiques ;
- La fin des « fausses solutions » portées au nom du climat : certaines initiatives (politiques d’agrocarburants, « agriculture intelligente face au climat » qui fait la promotion des intrants chimiques, des pesticides et des OGM…) ont des impacts négatifs sur la souveraineté alimentaire ;
- La lutte contre la financiarisation des territoires et des ressources : les mécanismes mis en œuvre par la communauté internationale ne doivent pas se traduire par des accaparements et privatisations massives de territoires. Au contraire, ils doivent assurer une sécurisation de l’accès aux ressources naturelles par et pour les populations locales.
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