Fiche 4 Cheminer

Publié le 22.10.2013| Mis à jour le 14.01.2022

Objectifs de l’animation

  • Se poser avec soi-même et réfléchir sur les conséquences personnelles de son voyage ;
  • Savoir que le voyage est une mise à nu, une mise en danger qui va amener réactions et transformations ;
  • Identifier la nécessité en partant de « se décentrer » pour rencontrer l’autre, pour s’ouvrir à l’autre, à la différence, en particulier celle qui dérange, afin de s’en enrichir.

Ressources nécessaires

Texte ci-dessous à distribuer à chacun

Temps nécessaire

30 mn

Notions clés abordées

  1. Nécessité de se connaître et de savoir se remettre en cause ;
  2. Ethnocentrisme, stéréotypes, filtres culturels et « décentration » ;
  3. La rencontre comme source de création :
  • la rencontre se joue entre deux personnes, pas entre deux cultures ;
  • la rencontre va bousculer, va faire mal, mais va aussi faire grandir et évoluer.
    Il est facile de voyager sans jamais rencontrer qui que ce soit (certains voyagistes le prouvent quotidiennement !). Rencontrer nécessite une certaine ouverture d’esprit et la capacité à se remettre personnellement en cause, à se laisser toucher par l’altérité et à offrir sa confiance à celui qui nous accueille.
    « L’expérience de l’altérité conduit donc les acteurs d’un projet type “éducation au développement et à la solidarité internationale“ à des ruptures de conceptions et à des redécouvertes. La gestion conjointe et en étroite complémentarité du projet commun favorisera pour chacun des partenaires non seulement, une meilleure compréhension de la signification “d’autrui“, mais aussi la révélation tout en même temps que la relativisation de son identité propre [[Guide pédagogique « Pour une éducation au développement et à la solidarité internationale », Académie de Besançon – Cercoop – Récidev, avril 2002.]] ». La rencontre n’est donc pas simple ; mais quelle chance et quel enrichissement réciproque lorsqu’elle a lieu.

Points d’attention pour l’animateur

Lisez le texte plusieurs fois en amont afin de bien en connaître le contenu ; travailler vos exemples pour illustrer le texte avec votre propre expérience si la production du groupe reste insuffisante.

Déroulement de l’animation

1. Remettre à chaque participant un exemplaire du texte.

2. Laisser 10 mn à chacun pour le lire et le mettre en regard avec sa démarche de voyage.

3. Proposer une discussion en particulier sur les deux points majeurs du texte :

  • la nécessité, en voyage, de dépasser ses propres frontières pour aller
    à la rencontre de l’autre ;
  • le constat que l’autre, par sa différence, voire son désaccord, m’enrichit et me fait grandir.
    Ne pas hésiter à demander aux participants d’illustrer leurs propos par des expériences personnelles.

LE DÉSERT EST FERTILE
Partir est avant tout sortir de soi, briser la croûte d’égoïsme qui essaie de nous emprisonner dans notre propre « moi ».
Partir, c’est cesser de tourner autour de soi-même, comme si on était le centre du monde et de la vie. Partir, ce n’est pas se laisser enfermer dans le cercle des problèmes du petit monde auquel nous appartenons : quelle que soit son importance, l’humanité est plus grande, et c’est elle que nous devons servir. Partir, ce n’est pas dévorer les kilomètres, traverser les mers, ou atteindre les vitesses supersoniques.
C’est avant tout s’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre. S’ouvrir aux idées, y compris celles qui sont contraires aux nôtres, c’est avoir le souffle d’un bon marcheur.
Heureux qui comprend et vit cette pensée : « Si tu n’es pas d’accord avec moi, tu m’enrichis ». Avoir à côté de soi quelqu’un qui ne sait dire qu’« amen », qui est toujours d’accord d’avance et inconditionnellement, ce n’est pas avoir un compagnon, mais bien plutôt une ombre. Quand le désaccord n’est pas systématique et tendancieux, quand il vient d’une vision différente, il ne peut qu’enrichir.
Il est possible de cheminer seul. Mais le bon voyageur sait que le grand voyage est celui de la vie et qu’il suppose des compagnons (Compagnon : étymologiquement c’est celui qui mange le même pain). Heureux qui se sent éternellement en voyage et qui voit dans tout prochain un compagnon désiré.
Texte extrait de « Le désert est fertile » de Dom Helder Camara, ancien évêque du Nordeste au Brésil.

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