Comment agir ?

Publié le 01.04.2015

Face à la complexité et l’ampleur des phénomènes décrits, les citoyens se sentent souvent résignés et démunis. Pourtant, il est possible d’agir à plusieurs niveaux :

  • J’agis avec mon argent
  • En tant qu’épargnant, je peux inciter les multinationales à adopter des comportements plus vertueux en recourant à l’investissement socialement responsable (ISR). Je peux placer mon argent dans la finance solidaire (voir www.finansol.org), avec la garantie que mon argent servira des projets à forte utilité sociale ou environnementale, ou en faisant bénéficier une association du rendement de mon capital. Je peux aussi choisir de me tourner vers des banques éthiques, pour avoir une parfaite traçabilité de mon épargne et être sûr qu’elle n’alimente pas la spéculation stérile. J’ai enfin la possibilité, en devenant sociétaire d’une coopérative, d’encourager celles et ceux qui veulent faire de l’économie autrement, et de prendre part aux décisions.

J’agis en tant que consommateur

Dans notre consommation quotidienne, nous pouvons vérifier, grâce à certains labels, l’origine des produits achetés et nous interroger sur les modes de productions et d’acheminement : respect des droits de l’Homme, des normes sociales, fiscales et environnementales, consommation d’énergie, éthique, proximité du lieu de production, utilité sociale des produits.

J’agis en Église

Les chrétiens peuvent être sensibilisés par les activités paroissiales et diocésaines. De nombreux fondements de l’enseignement social de l’Église sont peu ou mal connus.
Les paroisses, les diocèses, les congrégations constituent également des acteurs économiques qui peuvent avoir un poids sur les entreprises auprès desquelles elles se fournissent ou dans lesquelles elles investissent via le placement de leur épargne.

J’agis au niveau des collectivités locales

Du simple vœu à la mise en place d’une délibération, les collectivités locales peuvent inciter les entreprises et les institutions financières avec lesquelles elles travaillent à changer leurs pratiques et à se montrer fiscalement transparentes. Elles peuvent choisir les acteurs les plus vertueux et qui ne font pas l’objet de controverses sociales, environnementales ou fiscales.

J’agis au sein de mon entreprise

En tant que dirigeant d’entreprise ou cadre, je soutiens des propositions portées par les associations telles que le reporting pays par pays pour lutter contre l’évasion fiscale ou la responsabilité des sociétés mères et donneuses d’ordres vis-à-vis de leurs filiales ou de leurs sous-traitants.

En tant que salarié, j’encourage les représentants syndicaux à questionner l’entreprise lors des comités d’entreprise sur les pratiques en matière de respect des droits humains et des règles sociales, environnementales et fiscales.
En tant que dirigeant, cadre ou salarié, je facilite et prends part à des démarches responsables ou de développement durable dans mon entreprise.

J’agis dans mon université

En organisant des initiatives pour sensibiliser les jeunes et en mobilisant les étudiants pour demander d’introduire des enseignements sur la responsabilité des entreprises, la régulation financière et fiscale, et l’éthique des affaires.

J’agis avec des associations

En relayant les activités de sensibilisation et d’interpellation des associations (comme les signataires de ce texte qui sont mobilisés aux sein de collectifs spécialisés : Forum citoyen pour la RSE, Plateforme paradis fiscaux et judiciaires, Publiez ce que vous payez, Collectif Ethique sur l’Etiquette, Plateforme contre l’accaparement des terres… ou d’autres), je facilite la prise de conscience des responsables politiques et l’alerte des dirigeants des entreprises, souvent très soucieux de leur image.
La sensibilisation de nos entourages permet aussi d’accroître les prises de conscience et la mobilisation.

« Le plaidoyer ça marche »

Paradis fiscaux : comment les citoyens ont été plus efficaces que le G20
La mobilisation citoyenne porte bien souvent ses fruits. En poussant les conseils régionaux à exiger la transparence de la part de leurs partenaires financiers, qui imaginait, au début de la campagne « Stop Paradis Fiscaux » en 2009, que 18 régions s’engageraient sur cette voie en si peu de temps ? De plus, 10 d’entre elles ont même demandé à ces acteurs la transparence pays par pays : faire la lumière sur l’ensemble de leurs activités dans chaque pays où ils sont présents afin de pouvoir identifier ensuite les montants échappant à l’impôt. Parallèlement, un grand nombre de citoyens ont écrit à leurs banques pour demander des comptes sur leurs présences dans les paradis fiscaux.
Ces actions ont permis de faire mûrir, auprès des citoyens et des responsables politiques, les analyses et propositions de la société civile, mais surtout d’appuyer les démarches institutionnelles des organisations dans les ministères et auprès des institutions internationales. Résultats : des engagements de candidats qui, une fois élus députés en 2012, ont pu saisir l’opportunité de la loi bancaire pour y introduire cette obligation de publication pour tous les pays où les banques sont présentes. Cette première historique a ensuite facilité l’adoption de la même disposition au niveau européen.

Réf. ??? / Dépôt légal : février 2015 / Document imprimé sur papier recyclé / Comité de rédaction : Grégoire Niaudet, Mathilde Dupré, Maureen Jorand, Stéphane Duclos, Jean Merckaert, Denis Vienot / Responsable de production : Emmanuel Cauchois, CCFD-Terre Solidaire / Secrétaire d’édition : Gaëlle Vachet / Conception graphique : ???/ Photos : ??? / Imprimerie : ???

Justice et Paix, CCFD-Terre Solidaire, Secours Catholique-Caritas France, CERAS

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