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COP24 : A quand une réelle transition écologique ?

Publié le 17.12.2018| Mis à jour le 08.12.2021

Avec les manifestations des gilets jaunes, la COP24 est passée au second plan dans l’actualité française. Au terme d’une conférence sur le climat très décevante, Benoit Faucheux, délégué général du CCFD-Terre Solidaire, rappelle que l’urgence demeure. Face à l’inaction des Etats, la société civile doit plus que jamais faire entendre sa voix, et rappeler que justice climatique et justice sociale sont liées.


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La défaillance des Etats

La conférence, qui devait voir renouveler et préciser l’engagement des Etats est une déception. Certains chefs d’Etat n’ont même pas pris la peine de s’y rendre. Les engagements demeurent en-deçà des prérequis nécessaires pour limiter la hausse des températures au seuil de 1,5°C : une véritable catastrophe au regard des conclusions du dernier rapport des experts internationaux du GIEC.

Lire aussi : Rapport du GIEC 2018 : de profonds changements s’imposent ! (Vidéos)

Aujourd’hui, il nous faut constater l’inefficacité de nos mécanismes juridiques internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le pari du principe de volontariat est un échec. Nous avons besoin de mécanismes juridiques contraignants pour encadrer les engagements de l’Accord de Paris et enclencher des politiques de transition ambitieuses.

Les sociétés civiles développent des alternatives efficaces mais elles ont besoin d’un cadre politique d’envergure nationale et internationale pour changer d’échelle !

Lire aussi : Accorder l’humain et la planète, les initiatives qui marchent ! (carte interactive)

Une meilleure prise en compte de l’impact des systèmes agro-alimentaires sur le climat ?

Pour le CCFD-Terre Solidaire et ses partenaires, qui œuvrent partout dans le monde en faveur de la souveraineté alimentaire, le système agroalimentaire fait partie des chantiers de transformation prioritaires.

A ce titre, on peut se réjouir que l’agriculture ait enfin été reconnue comme un sujet important des négociations, à travers les premiers ateliers du programme Koronivia, fruit du travail de plaidoyer du CCFD-Terre Solidaire et de nos alliés. La question de l’évolution des systèmes agro-industriels, l’une des principales causes d’émissions de gaz à effet de serre, est enfin posée et cette avancée doit être saluée.

Lire aussi : COP 24 : quels enjeux pour notre planète et l’humanité ? (vidéos)

La justice climatique doit aller de pair avec la justice sociale

Nous restons cependant inquiets. Le lobby agro-industriel tente de verrouiller le système qu’il a créé et de tirer son épingle du jeu. On se dirige ainsi vers de fausses solutions qui préservent ce système, au détriment des droits des communautés indigènes et paysannes.

Lire aussi : La séquestration du carbone dans les terres agricoles, miracle ou alibi ? (Rapport)
Les pistes inexplorées pour ne pas dépasser les 1,5°C (Rapport)

Le mouvement des gilets jaunes nous rappelle pourtant que justice climatique et justice sociale sont indissociables.

Or, il est possible de combiner nécessité de nourrir le monde, respect de l’environnement et des populations : le CCFD-Terre Solidaire milite depuis des années pour la transition vers une agroécologie paysanne, réponse idéale à ces enjeux. Nous poursuivrons, en 2019, la réalisation d’un important programme de soutien à cette transition au service de la souveraineté alimentaire des peuples.

Sociétés civiles, unissons nos forces !

Ces constats me confortent dans l’idée que nous devons tous nous impliquer, à notre échelle, dans la transition de nos systèmes agro-alimentaires. C’est notre responsabilité de réduire notre empreinte écologique dont les effets sont dévastateurs pour les pays du Sud.

Nous avons un pouvoir, en tant que citoyen. Il nous appartient de changer nos modes de vie. Il nous appartient également de nous unir, au sein d’associations et de collectifs pour exiger des changements profonds au niveau politique.

C’est dans cet esprit que toute l’assemblée générale du CCFD-Terre Solidaire, nos bénévoles et nos salariés ont participé à la marche pour le climat du 8 décembre.

C’est dans cet esprit également que nous continuerons à nous engager, à travers nos actions de plaidoyer, de mobilisation citoyenne, ainsi qu’à travers notre action partenariale, pour construire les alternatives dont nos sociétés ont besoin, ici et là-bas.

Face aux échecs répétés des négociations internationales, c’est à nous, sociétés civiles du monde entier de nous unir pour faire pression sur nos dirigeants et impulser les changements !

Benoît Faucheux

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