Coronavirus: La France reste sourde aux appels des associations et la population migrante est plus que jamais invisible (communiqué)

Publié le 09.04.2020| Mis à jour le 03.01.2022

Le CCFD-Terre Solidaire, association de solidarité internationale, et ses partenaires en France engagés dans l’accompagnement des personnes migrantes, lancent un cri d’alarme. Les personnes migrantes, comme d’autres populations particulièrement vulnérables, sont les premières oubliées de la crise sanitaire mondiale.
Pour ces associations françaises qui sont sur terrain, la pandémie ne fait qu’empirer une situation d’exclusion déjà considérée avant le Coronavirus comme inquiétante et même révoltante dans les campements d’infortune où s’entassent des centaines de personnes.


Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le CCFD-Terre Solidaire alerte sur la situation des populations les plus vulnérables dans les pays du sud mais également en France.

Parmi les populations fragiles, les personnes migrantes sont confrontées à de nombreuses difficultés qui les mettent en danger au quotidien :

parce qu’elles ne parlent pas la langue, il ne leur est pas évident de comprendre les recommandations et dispositions du nouvel état d’urgence sanitaire ;
parce qu’elles vivent souvent dans des conditions de promiscuité et de précarité accrues, elles peuvent rapidement être contaminées et leur situation est intenable ;
parce que beaucoup ne bénéficient pas de couverture sociale ou n’osent pas se déplacer du fait de leur situation irrégulière, elles n’ont pas accès aux soins ;
parce que la plupart travaillent dans des secteurs particulièrement sollicités en cette période de crise, parfois informels, elles sont particulièrement exposés ;
enfin parce que les permanences physiques des associations sont fermées, et que les démarches administratives sont dématérialisées, l’accès aux droits sociaux est plus que jamais compliqué.

“Face à cette situation aggravée, nos partenaires, associations de terrain, malgré les conditions matérielles et parfois leur état de santé, maintiennent leurs permanences à distance et sont plus que jamais mobilisés. Les salariés et bénévoles font leur possible pour rassurer les personnes et suivre les dossiers administratifs ouverts en amont du confinement. Si des mesures ont été prises par le gouvernement pour maintenir les droits sociaux acquis antérieurement, il est aujourd’hui difficile d’entamer de nouvelles démarches, laissant nombre de personnes de côté”
, précise Solène Bedaux, chargée de mission Migrations au CCFD-Terre Solidaire.

Pour exemple, les témoignages des partenaires du CCFD-Terre Solidaire :

La situation dans les foyers de travailleurs migrants nous a été rapportée par le COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers) : « Concernant le coronavirus, dans les foyers, les risques de transmission sont multipliés, les membres d’une famille sans logement et /ou sans papiers vivent souvent à plusieurs dans une seule chambre. En dehors de ces cas familiaux, dans certains foyers, on trouve également des personnes qui dorment sur des lits de fortune, dans les cages d’escalier ou dans les parties communes, ce qui rend la distanciation sociale impossible. Il faut à tout prix une forte expansion de logement décents et la régularisation massive des sans-papiers”.

L’APICED (Association pour la promotion individuelle et collective, et pour l’égalité des droits), concernant la question de l’accès aux droits pour les ménages et familles migrants franciliens, « la plupart, bien qu’en situation régulière et en situation d’emploi, sont dans des situations précaires, avec des revenus très modestes et donc en situation de dépendre des services publics/organismes de Sécurité sociale. Par ailleurs la plupart ne sont pas ou peu alphabétisés, en très grandes difficultés avec les démarches administratives en général et plus encore lorsqu’elles sont dématérialisées. Dans le contexte actuel, il est très compliqué de constituer les dossiers qui auraient dû l’être (ex: complémentaire santé solidaire, liquidation de retraite…), suivre les dossiers administratifs (ex: des suspensions de droits CAF) et les contentieux en cours, ce qui aura nécessairement de lourdes conséquences sur les conditions de vie des personnes suivies, d’autant que les salaires des mois concernés par le confinement, habituellement déjà très modiques, se révèlent dans certains cas fortement amputés ».

Pour Nina Marx, responsable Migrations au CCFD-Terre Solidaire, “Ces témoignages que nous recevons de nos partenaires sont autant de cris d’alarme que nous devons urgemment entendre”.
Et d’ajouter “Des mesures ont déjà été prises dans d’autres pays d’Europe. Le Portugal, par exemple, a choisi d’attribuer des titres de séjour temporaires aux personnes migrantes afin de leur permettre un accès aux soins mais aussi de bénéficier des mesures de chômage partiel. La France, elle, reste sourde aux appels des associations et la population migrante est plus que jamais invisible. Pourtant, c’est bien par la solidarité que nous surmonterons cette épreuve ! »

Nina Marx, responsable Migrations lance un appel aux autorités françaises

Plus que jamais, le CCFD-Terre Solidaire appelle à la solidarité en France et à l’international et à la générosité de tous.

– Retrouvez notre dossier spécial : Covid-19 : nos témoins d’une terre solidaire

Contacts presse :

– Sophie Rebours – s.rebours@ccfd-terresolidaire.org – 07 61 37 38 65

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