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Covid-19 en Asie : quand les États autoritaires instrumentalisent la lutte contre la pandémie

Publié le 25.04.2020| Mis à jour le 07.12.2021

Outre les effets de la crise du coronavirus sur les ouvriers et les travailleurs de l’économie informelle, notre partenaire Asia Monitor Resource Centre dénonce l’instrumentalisation par les États autoritaires de la lutte contre la pandémie, pour restreindre les libertés et bâillonner toute forme d’opposition.


La classe ouvrière est confrontée à une crise d’une extrême violence. Elle affecte particulièrement les plus pauvres qui ont un accès limité aux soins médicaux, n’ont aucune protection sociale, ni sécurité de l’emploi.

« Les ouvriers travaillant dans les usines sont très exposés, notamment en raison du manque de masques PPE, explique notre partenaire Asia Monitor Resource Centre (AMRC, voir encadré ci-dessous). Ils sont aussi durement frappés par les vagues de fermetures d’usines et par les licenciements. »

Au Sri Lanka, où un couvre-feu est instauré, les femmes et les hommes travaillent dans les plantations de thé sans aucune mesure de protection. Leur nombre de jours de travail a baissé, grevant leur salaire déjà très bas.

Et parce que les écoles sont fermées, les femmes se retrouvent, comme souvent, en première ligne : « elles se battent pour maintenir coûte que coûte la santé et le bien-être de leur famille », souligne AMRC.

Dans ce contexte économique et sanitaire très difficile, les violences domestiques ont aussi augmenté.

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Travailler pour survivre

Si des mesures de compensation très partielles pour les chômeurs ont été instaurées dans certains pays comme le Vietnam, le Cambodge, l’Inde, elles ne s’appliquent pas aux travailleurs de l’économie informelle, qui paient un lourd tribut à la crise.

Qu’ils soient chauffeurs de tuk-tuk, vendeurs de rue, éboueurs, ils doivent continuer à travailler pour survivre, avec un risque important d’exposition au virus.

Un risque renforcé par la promiscuité – ils cohabitent souvent à plusieurs dans une même pièce – qui rend impossible toute distanciation.

Leurs revenus ont aussi fortement baissé en raison des mesures de quarantaine et de confinement qui réduisent toutes activités.

Abus de pouvoir

03_coronavirus_amrc_24042020.jpgDans plusieurs pays de la région, la menace du coronavirus est utilisée par les régimes autoritaires pour étendre les prérogatives de l’État, souligne par ailleurs AMRC.

Le confinement leur permet d’imposer des mesures restreignant les libertés, et une surveillance généralisée des populations.

Les forces de l’ordre peuvent ainsi s’attaquer aux poches de résistance dans la société civile pour éliminer, parfois en usant de violences policières, toute forme de contestation. « Ces mesures pour endiguer la propagation du virus, pointe notre partenaire, vont entrainer sur le long terme, une érosion des libertés et une répression accrue de la société civile. »

Le cas le plus emblématique de ces dérives est celui des Philippines où le président Duterte a ordonné aux forces de l’ordre de tirer sur toute personne ne respectant pas le confinement.

Etat d’urgence permanent au Cambodge ?

D’autres États ont également pris des mesures restreignant les libertés. Au Cambodge, par exemple, le Sénat a ratifié, le 17 avril, l’état d’urgence.

Ce texte interdit tout rassemblement, permet une surveillance des moyens de communication et un contrôle des médias. Des mesures qui peuvent être prolongées indéfiniment par un simple décret royal, au-delà du délai de trois mois initialement prévu.

Syndicats, associations des droits humains cambodgiennes et internationales s’inquiètent de ces mesures renforçant les pouvoirs du premier ministre Hun Sen. Alors que son régime est, depuis des années, marqué par de nombreuses violations des droits humains et des attaques récurrentes contre la démocratie.

Source Asia Monitor Resource Centre, partenaire du CCFD-Terre Solidaire

AMRC soutient les syndicats et organisations de travailleurs

Organisation régionale basée à Hong Kong, AMRC soutient les syndicats et organisations de travailleurs en matière de formation, de recherche et de mise en réseau.

Elle favorise la construction d’alliances inter-sectorielles autour d’échanges sur la répression et exploitation des travailleurs.

L’organisation travaille aussi à faire progresser le droit du travail et la protection sociale notamment des travailleurs du secteur informel.

Elle prône en outre un autre systèmes de protection sociale pour faire face à la privatisation généralisée des droits sociaux en Asie (fonds de retraite, assurances…), et l’absence de gestion démocratique et transparente de ces fonds.

– Retrouvez notre dossier spécial : Covid-19 : nos témoins d’une terre solidaire

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