Création d’un observatoire social tunisien

Publié le 17.09.2013| Mis à jour le 02.01.2022

En Tunisie le malaise social ne s’est pas résolu avec la révolution. Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), qui travaille depuis des années sur cette thématique, crée un observatoire social afin de fournir des informations fiables et précises aux acteurs sociaux.


En Tunisie, la chute spectaculaire du régime a parfois fait oublier que les premières manifestations avaient pour revendications principales le droit au travail, une répartition équitable des richesses, un meilleur développement régional et le droit à une vie digne.

Un engagement avant, pendant et après la révolution
L’association FTDES est le fruit d’une fusion entre plusieurs comités et personnalités de la société civile qui militaient déjà pour les droits économiques et sociaux des Tunisiens avant le renversement du régime. Depuis longtemps, le CCFD-Terre Solidaire travaille en partenariat avec eux. On compte parmi eux le Comité de Soutien aux Populations du Bassin Minier (Redeyef), le Comité de Soutien aux Femmes Travaillant dans les Usines de Textile, mais aussi des membres de la Ligue des Droits de l’Homme et de l’UGTT, le principal syndicat tunisien. Lors des mouvements sociaux dans le secteur textile en 2004, puis dans le bassin minier de Redeyef en 2008, ils ont dénoncé, à leurs risques et péril, un régime de Ben Ali qui concentrait les richesses et acculait une partie de la population au désespoir.
Pendant la révolution de janvier 2011, ces membres ont joué un rôle actif d’encadrement au niveau local. La création du FTDES leur a paru la meilleure solution pour unir leurs forces et voir comment travailler ensemble sur le respect des droits économiques, sociaux et pour la dignité. Aujourd’hui, le Forum travaille aussi bien pour les droits des femmes ouvrières que pour les droits des migrants et des chômeurs.

Un observatoire social pour obtenir des informations fiables
La création d’un observatoire par FTDES à partir de 2013 a pour but de soutenir les acteurs sociaux en leur fournissant des informations fiables sur les problèmes rencontrés, afin qu’ils puissent entreprendre des actions de plaidoyer précises et efficaces. Son action sur les questions d’emploi et de conditions de travail se fait ainsi en complémentarité et en coordination avec d’autres acteurs, notamment des syndicats, et des associations de développement local. Jusqu’ici les seules sources qui fournissaient des informations, tant sur les mouvements sociaux que sur l’analyse de la question sociale, restaient des sources gouvernementales et peu fiables.

Un ancrage local
Basée à Tunis, l’association s’appuie sur plusieurs bureaux locaux qui travaillent chacun sur des thématiques intimement liées au contexte local. Cette présence délocalisée favorise l’ancrage local de l’association et sa volonté de prendre à bras le corps les questions qui se posent à la Tunisie. Le travail mené à Redeyef et Monastir est emblématique de la démarche du FTDES

Un appel à la responsabilité des entreprises du bassin minier
Depuis 2008 et l’émergence d’un mouvement social à Redeyef dans le sud-ouest, au cœur du bassin minier de Gafsa, le comité local de FTDES interpelle sans relâche la compagnie de phosphate Gafsa (CPG). Il demande des améliorations concernant la pollution, l’emploi, la sous-traitance, les transferts inéquitables de ressources au bénéfice quasi exclusif de la métropole régionale etc… Il réclame également des comptes aux responsables, que ce soit au niveau du gouvernorat (région) ou à d’autres échelons sur les choix et orientations en matière de développement : le lien entre modèle économique, question sociale et gouvernance est mis à jour par le FTDES qui demande une réponse globale et transparente, pour que les citoyens puissent accéder à une vie meilleure.

Une collaboration avec le collectif l’Ethique sur l’étiquette pour le suivi du secteur textile

A Monastir dans le centre-ouest, un comité local largement composé de femmes travaille principalement sur les problèmes rencontrés par les femmes dans l’industrie textile très présente dans cette région. Les ouvrières sont souvent logées dans des dortoirs appartenant à l’usine, et exposées à des abus de toute sorte : journées de travail à rallonge, objectifs de productivité inaccessibles, utilisation de produits nocifs pour leur santé, faible salaire. Le CCFD-Terre Solidaire a mis en contact le comité local avec le collectif français Ethique sur l’étiquette qui incite les entreprises, en particulier les grandes marques françaises dont le parcours de production passe par la Tunisie, de veiller aux conditions de production des marchandises qu’elles commercialisent. Le collectif français aide les responsables du comité à définir les indicateurs sociaux, à enquêter, à définir une stratégie de plaidoyer. A son tour, le comité devient une source d’information pour le collectif de l’Ethique sur l’étiquette à même de relayer leurs préoccupations en France.

Les membres de FTDES ont également pris part activement aux Forums sociaux, internationaux ou régionaux, qui leur permettaient de rompre l’isolement dans lequel l’ancien régime emprisonnait la société civile tunisienne. L’association a ainsi été une cheville ouvrière du Forum social mondial organisé à Tunis en mars 2013.

Pour en savoir plus, voir le site de l’association FTDES

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