Jéremy Paolini© Jeremy Paoloni

Jéremy Paolini© Jeremy Paoloni

De Calais à Dajabon : sans papiers, pas de vie !

Publié le 16.12.2020| Mis à jour le 16.12.2021

A l’occasion de la Journée internationale des personnes migrantes, nous attirons l’attention sur deux zones frontières avec un podcast et un reportage réalisés sur le terrain : l’un en France, sur la côte d’Opale, à la frontière avec la Grande Bretagne ; l’autre en République Dominicaine, dans la ville de Dajabon, à la frontière avec Haïti.


Pourtant éloignées de par leur contexte et leur histoire, nos associations partenaires sur place témoignent d’une même réalité : ces lieux de vie et de passage sont emprunts de discriminations, d’expulsions, de violences et de racisme à l’encontre des personnes migrantes.


Les personnes migrantes encore plus vulnérables avec la crise

 « La police nous contrôle systématiquement », témoigne Odila Jean Baptiste à Mara, bidonville de Dajabon en bordure du rio Masacre qui marque la frontière avec Haïti.

ReportageEn République dominicaine, la détresse des migrants haïtiens

Un constat qui fait tristement écho au témoignage de Mohammed battu par la police à Calais alors qu’il tentait un passage vers l’Angleterre (à écouter dans le podcast ci-dessous) .

Ces situations se sont aggravées avec la période de crise sanitaire et économique que nous avons connu en 2020. Particulièrement touchées par la crise, du fait de leur précarité économique ou leurs conditions de logement, elles ont été aussi victimes d’un durcissement des politiques migratoires à travers le monde.

Les associations venant en aide empêchées de maintenir leurs activités

La guerre contre le virus s’est doublée d’une guerre contre les personnes migrantes ». Et les associations venant en aide aux personnes migrantes ont été souvent empêchées de maintenir leurs activités d’aide et d’accompagnement malgré l’urgence de la crise.

Que ce soit en République dominicaine ou sur la côte d’Opale, les deux reportages nous montrent la force des associations soutenues par le CCFD-Terre Solidaire pour accompagner les personnes migrantes et dénoncer ces violations des droits les plus fondamentaux.

Les associations se coordonnent pour faire entendre leurs voix

Dans l’île d’Hispaniola, la plateforme « Dominicains de Droit », regroupe toutes les organisations de la société civile qui travaillent et luttent auprès des personnes rendues apatrides par l’Etat Dominicain, et ce à l’encontre des dispositions du droit international.
Cette plateforme se bat pour réclamer les droits de plus de 200 000 personnes, descendantes d’Haitiens et des Haitiennes nées en République Dominicaine et mises à l’écart de la société.

A la frontière franco-britannique, la Plateforme des Soutiens aux Migrants et Migrantes réunit plus de 30 organisations qui agissent de concert pour mener des actions de sensibilisation et de plaidoyer à destination des autorités.

« Sans papiers, pas de vie », car sans papiers, pas de droits.

L’absence de papier d’identité en République Dominicaine, comme l’absence de titre de séjour en France, vient entraver l’accès aux droits économiques et sociaux des personnes migrantes. Cette absence les expose à des arrestations arbitraires et des expulsions abusives.

Elles occupent pourtant des activités essentielles à nos société

Alors que leur existence est reniée, le rôle des travailleurs et des travailleuses migrantes a pourtant été révélé comme indispensable durant toute l’année 2020. Elles ont occupé les activités dites « essentielles » à nos sociétés, travaillant dans des conditions difficiles, souvent sans papier, pour maintenir nos économies.

Cette incohérence est décriée par les associations, citoyens et citoyennes, réunies à l’occasion de la journée internationale des migrants et migrantes pour l’Acte 4 de la Marche des Solidarités afin de réitérer leur demande pour la régularisation de tous et toutes.

Solène Bedaux , chargée de mission migrations au CCFD-Terre Solidaire
Jules Girardet , chargé de mission Caraïbes et Amazonie Brésilienne

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