De Varsovie à Paris 2015 : Gueule de bois pour le Climat ?

Publié le 23.11.2013| Mis à jour le 08.12.2021

Nous, société civile, avons claqué la porte de cette conférence mondiale sur le climat en Pologne pour la première fois en 19 ans de négociations. Le jour de l’ouverture des négociations, le typhon Haiyan nous alertait (encore) sur les réalités des changements climatiques ; en réponse à ce drame, les gouvernements réunis à Varsovie ont (encore) méprisé les populations qui souffrent déjà des changements climatiques.


Nous ne tournons pas le dos au processus de négociation dans les années à venir. Nous croyons toujours en un processus des Nations unies. Nous sommes convaincus que nous avons besoin d’un accord mondial pour lu­tter contre les changements climatiques. « Le problème n’est pas le processus des Nations Unies, mais l’absence de volonté politique de trop nombreux pays, développés et émergents. La future présidence française doit prendre le leadership, en défendant des politiques climatiques, énergétiques et de développement ambitieuses, dès 2014, à l’échelle nationale et européenne », s’insurge Alix Mazounie, du Réseau Action Climat.

Varsovie, la première COP où les pays reculent au lieu d’avancer

En Septembre dernier, le GIEC nous rappelait lui aussi que tous les signaux climatiques sont au rouge. Mais les pays sont venus à Varsovie sans la moindre envie de renforcer l’ambition climatique, pourtant indispensable. Le gouvernement japonais a annoncé qu’il voulait transformer son objectif de réduction de ses émissions de -25% en un « objectif » de +3,1%. Le gouvernement australien a annoncé qu’il voulait affaiblir sa politique climatique. Et l’Union Européenne n’a rien proposé d’ambitieux, alors qu’on attendait d’elle qu’elle tire les autres pays vers le haut.

Varsovie devait aussi rassurer les pays en développement sur l’augmentation progressive (entre 2013 et 2020) des financements publics pour lutter contre les changements climatiques. Mais là encore, les annonces attendues n’ont pas été au rendez-vous. Et l’absence de visibilité apporte de l’eau au moulin des pays qui veulent ralentir la construction d’un accord mondial en 2015.

Un sommet qui fait la part belle aux pollueurs et aux marchés du carbone

Le sommet de Varsovie a accordé une place sans précédent au secteur privé, notamment aux plus grands pollueurs, qui ont sponsorisé la COP et organisé un sommet parallèle sur le charbon. Les négociations ont également porté sur développement des marchés carbone. « Or, sous couvert de lutter contre les changements climatiques, les mécanismes de marché existants comme le Mécanisme de Développement Propre ont trop souvent des impacts négatifs sur l’environnement et les droits des populations locales du Sud » souligne Sarah Fayolle, en charge du dossier climat au CCFD-Terre Solidaire.

Future présidente de l’accord en 2015, la France se doit d’être crédible

L’expérience a montré qu’un accord mondial à Paris ne se fera pas en une nuit. Le calendrier adopté à Varsovie décale à 2015 ce qu’il faut faire dès 2014.

Les gouvernements devront donc proposer des engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet dès l’année prochaine, pour éviter de rééditer le fiasco de Copenhague. « La France doit pousser l’Europe à se doter d’un cadre énergétique et climatique ambitieux : adopter un objectif de réduction des émissions ambitieux est indispensable, mais il manque aujourd’hui les moyens sine qua non pour l’atteindre. L’Europe doit aussi se fixer des objectifs contraignants de développement des filières renouvelables et d’économie d’énergie. Sinon ce sera mission impossible », rappelle Karine Gavand, responsable des affaires publiques de Greenpeace.

Un accord mondial à Paris ne se fera pas non plus sans financements climat publics additionnels, pour répondre aux besoins des populations qui souffrent déjà des changements climatiques. « Dès 2014, François Hollande devra défendre l’affectation de la moitié des revenus de la future taxe européenne sur les transactions financières au Fonds Vert pour le Climat », conclut Alexandre Naulot, chargé de plaidoyer d’Oxfam France.

Réseau Action Climat France

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