Défendre les droits humains et la démocratie en Birmanie

Publié le 04.04.2012| Mis à jour le 08.12.2021

Une bonne partie de notre travail consiste à éplucher la masse de documents qui nous parviennent. Il faut savoir que, chaque année, il y a entre 10 et 11 000 articles, rapports, notes en tous genres qui sont publiés sur la Birmanie. Sur tous les sujets.


Comment travaillez-vous ?

Dans les média internationaux, les organes de presse locaux ou par des groupes de documentation. Beaucoup d’informations arrivent également de l’intérieur de la Birmanie.

À nous de filtrer tout cela, de le remettre en perspective, de le résumer et de diffuser ensuite ces informations. Ce que nous faisons dans un bulletin que nous publions tous les mois ou dans des dossiers spéciaux consacrés à des sujets particuliers comme les lois qu’adoptent le Parlement.

Comment vous parviennent les informations en provenance de l’intérieur ?

Ce sont des gens qui sont sur le terrain qui nous les envoie. Beaucoup ont été formé à cette collecte d’informations auprès des organisations qui sont à la frontière et sont ensuite rentrés chez eux où ils ont organisé de véritables réseaux. Il y a des groupes qui s’intéressent aux questions environnementales, économiques, de santé, aux femmes…

Certains travaillent de manière plus ou moins clandestine, d’autres nous contactent directement par Internet et même ceux qui sont dans des régions où il n’y a ni électricité ni Internet trouvent toujours le moyen de nous faire parvenir leurs informations. Des jeunes Palaungs ont ainsi récemment produit un rapport dans lequel ils montrent que, dans la partie de l’État shan où ils vivent, 65 % des fermiers ont été spoliés de leur terres par le gouvernement qui veut y construire des barrages et un pipeline.

Certains d’entre vous se rendent également en Birmanie, n’est-ce pas dangereux ?

Quels que soient les risques que mes collègues ou moi pouvons prendre, il faut bien comprendre qu’ils ne sont rien à côté de ceux pris par les gens sur place. Et je sais pertinemment que, si le moindre danger devait survenir, ils feront tout pour que rien ne nous arrive. Quitte à mettre en danger leur propres vies. Avant d’entreprendre une telle visite nous devons donc faire en sorte que toutes les précautions nécessaires soient prises. Pour nous, mais aussi pour eux. Et nous fier à leurs recommandations pour être le plus discret possible. Ne pas avoir de sac à dos, ce qui fait trop « touriste », préférer les tongs aux chaussures, le longyi traditionnel au jean…

Vous faites aussi de la formation ?

Un autre aspect très important de notre travail est effectivement la formation. Nous proposons une vingtaine de stages par an. Les thèmes abordés vont de la documentation au plaidoyer, des relations internationales aux questions de sécurité. Nous avons, par exemple, été les premiers à proposer une formation uniquement destinées aux femmes, en 1997, et ce programme continue aujourd’hui encore.

Environ la moitié de ceux que nous formons retournent ensuite en Birmanie, les autres font du plaidoyer au niveau international, surveillent la situation des droits de l’homme ou s’occupent à leur tour de formation dans leurs communautés respectives.

Vous êtes récemment allée dans l’État Kachin, comment était la situation ?

Après 17 années de cessez-le-feu, la guerre a repris depuis juin dernier et nous assistons aujourd’hui à une recrudescence des affrontements dans le nord et l’est du pays. Résultat : plus de 55 000 personnes déplacées qui se retrouvent dans des conditions très difficiles. La plupart d’entre eux vivent dans des cabanes dont les murs sont faits de bambou et le toit, d’une feuille de plastique. À même le sol.

Beaucoup d’enfants et de personnes âgées sont décédées, l’hiver dernier, à cause du froid. Ces réfugiés survivent uniquement grâce aux dons que font les populations locales, mais, à cause de leur grand nombre, cela se résume maintenant à un peu de riz, de légumes, quelques lentilles, un œuf de temps en temps. Le plus terrible est que cela est arrivé au moment où les autorités gouvernementales affirmaient que « la paix était pour bientôt ».

Propos recueillis par Patrick Chesnet

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