Des acteurs de solidarité partagent leurs engagements avec les migrants

Publié le 03.05.2010| Mis à jour le 08.12.2021

Le défi que nous voulons relever en nous réunissant ici aujourd’hui, c’est celui de réfléchir à comment mieux nous organiser sur ces routes difficiles pour que nos actions individuelles soient mieux coordonnées et structurées face à l’ampleur des difficultés que rencontrent les migrants.


Extraits des mots de bienvenue

“C’est avec plaisir que nous vous souhaitons à tous la bienvenue ici à Gao, au nom de notre paroisse et au nom du Père Anselm empêché. Le père Anselm aurait été le mieux placé pour vous accueillir et partager avec nous sa foi et son engagement au service des migrants depuis tant d’années. Mais l’homme propose et Dieu dispose. Il est tenu éloigné par un événement brutal et douloureux auquel nous nous associons tous. Mais croyez le bien, il est en esprit avec nous. Il a fait de la question de solidarité avec les migrants la priorité de sa pastorale.”
(Père Pierre, Caritas Gao)

“Beaucoup de migrants meurent chaque jour dans le désert, dans la mer, de faim et de soif. Le convoi de 50 personnes accueillies hier à la Maison du Migrant montre combien tous ont vécu des drames sur leurs parcours. Nous avons vu aussi que le dialogue entre accueillants et accueillis est parfois difficile en raison de toute cette souffrance. Mais il faut savoir que c’est au nom de l’humanité, de notre humanité, que nous tous sommes là réunis. Chacun de nous peut constater qu’il n’est pas seul à agir. Nous tous, là où nous sommes nous poursuivons le même but. Nous devons nous renforcer les uns les autres, par notre amitié, par notre fraternité, notre disponibilité et notre foi en Dieu.”
(Jan Heuft, Rencontre et Développement)

“Bienvenue. Nous sommes bien venus. Nous sommes venus « bien », pour approcher le juste. Nous sommes venus pour nous ajuster aux réalités des uns et des autres. Merci au Père Pierre et à l’équipe de la Caritas Gao qui nous permettent de tenir cette rencontre. D’espérance en espérance, nous cheminons. J’ai choisi de venir parce qu’il s’agissait d’une invitation fraternelle. Parce que nous sommes des étapes dans l’espérance, pour le respect de la dignité et des droits humains.
Lorsque l’on parle de migration, on peut croire à l’espérance, même si c’est difficile. Nous sommes là tous ensemble pour renforcer ce chemin d’espérance. Même si dans l’analyse, l’espérance est lointaine, nous cheminons.”

(Guy Aurenche, Président CCFD-Terre Solidaire)

Gao, la suite de Tamanrasset 2006

(Assane Ba, CCFD-Terre Solidaire)
“Cette réunion est l’aboutissement de trois ans de travail suivi de nos différents réseaux et associations, principalement de Rencontre et Développement et de Caritas Gao, sur l’accueil et l’assistance des migrants en difficulté, l’aide au retour et la sécurisation des routes du désert, devant la détresse vécue par de nombreux migrants en quasi-impossibilité d’atteindre l’Europe ou de vivre au Maghreb.

Comme d’autres l’ont déjà dit, chacun doit être libre de ses choix de vie et d’espérance. Certains choisissent de prendre la route et de braver des difficultés, et parfois des drames pour cheminer vers une vie meilleure. Nous devons respecter ce choix et aider cette espérance si on le peut.
Le défi que nous voulons relever en nous réunissant ici aujourd’hui, c’est celui de réfléchir à comment mieux nous organiser sur ces routes difficiles pour que nos actions individuelles soient mieux coordonnées et structurées face à l’ampleur des difficultés que rencontrent les migrants.

La première rencontre de Tamanrasset a été faite pour organiser une vraie chaîne d’aide et d’appui aux migrants dans le besoin. Trois ans après, une nouvelle étape est nécessaire pour évaluer le « dispositif » actuel, voir ses lacunes et ses points forts et en améliorer l’efficacité au service des populations en difficulté.

Le CCFD-Terre Solidaire, organisation française de solidarité internationale en partenariat avec vous, n’a pas vocation lui seul, à structurer ce travail. Ce sont les acteurs de terrain, confrontés plus quotidiennement aux difficultés de l’accueil, qui sont les mieux à même de dire ce qu’il faut améliorer. Le CCFD-Terre Solidaire est ici un facilitateur. Il renforce les groupes les plus engagés et leur permet de se connecter les uns aux autres.

Le Père Anselm, dont nous saluons l’engagement inlassable pour la réussite de ce processus, a joué et continue de jouer un rôle fondamental pour aider le renforcement des relais d’accueil et à leur élargissement dans de nouvelles zones
significatives.

Nous devons aujourd’hui nous interroger et faire des propositions sur la manière de renforcer cette capacité collective, que nous avons constituée par nos différents réseaux au service d’une meilleure sécurisation des routes migratoires de nos zones. Et au-delà de ça, nous devons créer des outils collectifs d’information et de sensibilisation de l’opinion publique, voire d’interpellation des décideurs politiques.

Au sortir de cette rencontre, nous devrons avoir renforcé et amélioré notre dispositif d’accueil et de sécurisation pour pouvoir l’élargir et de le rendre plus visible, pour garantir la protection des migrants en difficulté et leurs aspirations à une vie meilleure contre les dérives policières et les risques de xénophobie.

Il nous faut pour cela, commencer par mieux nous connaître et partager nos besoins locaux pour ce travail de proximité. Ce sera le préalable indispensable pour progresser ensemble vers du plaidoyer public pour mieux faire entendre et prendre en compte la cause des migrants en difficulté”.

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