Des communautés se mobilisent face à des projets industriels peu soucieux de l’environnement
Suite à la soudaine et inexpliquée fermeture de Tutela Legal par l’archevêché de San Salvador en octobre 2013, le CCFD-Terre Solidaire a suspendu sa coopération avec le bureau des droits humains de l’Archevêché.
Après la fermeture de l’usine « Baterias Record », qui polluait les nappes phréatiques, l’air et les sols de Sitio del Niño (à San Juan Opico, à une quarantaine de kilomètres de San Salvador), aucune mesure de décontamination n’a été prise. La population locale mène le combat.
La mobilisation du Comité Environnemental local n’a pas flanché. Avec l’appui de Tutela Legal (Service Justice et paix de San Salvador) elle poursuit son action pour que les responsables répondent de leurs actes et pour obtenir réparation de l’Etat salvadorien, longtemps passif face à la situation.
Une action judiciaire est en cours, résultant de la pression de la population locale qui a interpellé le Procureur général de la république. Le parquet a présenté le 29 février 2008 une accusation à l’encontre des directeurs de l’usine pour contamination aggravée. La fermeture de l’usine « Baterias Record », qui polluait les nappes phréatiques, l’aire et les sols de Sitio del Niño (à San Juan Opico, à une quarantaine de kilomètres de San Salvador) n’a pas apporté les solutions attendues par la population. Néanmoins, en janvier 2009 des experts nommés par le procureur sont venus pour prélever des échantillons et mesurer la présence de plomb dans l’aire, l’eau, les sols et les murs de plusieurs maisons.
Plus de 300 personnes, enfants et adultes, ont fait des analyses de sang. La population s’est impliquée dans ce processus dans l’espoir que l’Etat reconnaisse enfin les préjudices subies depuis 5 ans. L’indifférence des institutions judiciaires pousse la communauté à une forte mobilisation qui cherche des alliances avec d’autres associations. Ainsi ce ne sont pas seulement les avocats de Tutela Legal, mais aussi ceux de l’Unité Ecologique Salvadorienne (UNES) et de la Fondation d’Etudes pour l’Application du Droit (FESPAD) qui ont rejoint le mouvement.
Au niveau international, Tutela Legal a insisté auprès de la Commission Inter-américaine des Droits de l’homme pour que l’Etat réagisse face à la demande des habitants. Ceux-ci réclament une attention médicale spécialisée afin de prendre des mesures urgentes face à la présence de 33 mille tonnes de déchets toxiques stockés dans l’usine. Dans ce combat, la population se montre optimiste et déterminée. Une fois par mois, un comité convoque l’ensemble des habitants à un forum où il rend compte des démarches entreprises. C’est un espace où les familles peuvent aussi partager leurs inquiétudes sur les effets de la contamination.
Inspirée par l’engagement de la communauté de Sitio del Niño, la journée de l’environnement célébrée le 5 juin 2009 est consacrée au thème de la Justice Environnementale. Deux revendications sont mises en avant : que le nouveau gouvernement installe des Tribunaux Environnementaux et que justice soit faite pour le cas de Sitio del Niño.
Le combat porte, depuis un an, une importante visibilité. D’autres communautés menacées par des projets industriels peu soucieux de l’environnement se tournent vers Tutela Legal pour demander appui et accompagnement. Les habitants de Sitio del Niño sont conscients de la portée du combat pour que cela ne se reproduisent plus et pour que des mesures de gestion de risques industriels et sanitaires soient enfin prises.
Le travail de Tutela legal
– Il porte une assistance juridique aux victimes de violence et offre même l’aide juridique gratuite aux personnes sans ressources qui le sollicitent. Il se substitue dans ce cas à l’administration judiciaire qui n’offre aucune facilité aux plus pauvres. Il mène des enquêtes scientifiques de terrain concernant les victimes de violences caractérisées (séquestrations, tortures et exécutions sommaires) commises par des agents de l’Etat, escadrons de la mort ou autres milices ou groupuscules. Il intervient dans ce cadre auprès des autorités civiles et militaires.
– Il conduit des actions d’éducation à la paix auprès de publics susceptibles de faire évoluer la culture de violence qui règne dans le pays : enfants et enseignants de zones défavorisées, laïcs et agents pastoraux de toutes les paroisses du diocèse de San Salvador.
– Tutela legal tient aussi une bonne place dans les campagnes pour les droits de l’homme engagées de façon collective par la société civile salvadorienne.
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