Egypte

Publié le 17.09.2013

L’Egypte connait depuis 2011 une transition chaotique, dans laquelle le CCFD-Terre Solidaire soutient ses partenaires pour garantir un mieux vivre aux plus démunis, mais aussi permettre à chaque citoyen de participer au processus démocratique en cours et de construire un projet de société où figurent les valeurs de tolérance et de dialogue.


Une transition difficile
En janvier et février 2011, l’Egypte a été touchée à son tour par le mouvement de révolte populaire lancé en Tunisie. Une série de manifestations à travers tout le pays a poussé le président Hosni Moubarak à démissionner après près de 20 ans au pouvoir. Les révolutionnaires ne sont alors pas en mesure de gouverner et remettent le pouvoir entre les mains du Conseil Supérieur des Forces Armées, en charge de la transition politique et du maintien de l’ordre. C’est une période de heurts, de désillusions, mais aussi d’espoirs et de libération malgré tout, qui aboutit en juin 2012 à la victoire de Mohamed Morsi (membre de la confrérie des Frère Musulmans et du Parti de la Liberté et de la Justice, son bras politique) à l’élection présidentielle.

La crise de l’été 2013
Toutefois, après un an d’exercice du pouvoir, marqué par une incompétence manifeste et de nombreuses dérives autoritaires et réactionnaires, le président Morsi est massivement contesté par une vague d’opposition populaire, qui sera soutenue par l’armée. Il est destitué par l’armée à l’été 2013 et ses partisans pourchassés. En retour, leur réaction est violente et touche notamment les coptes (chrétiens), accusés d’être les piliers de la contestation. Depuis, l’Egypte vit une grave crise politique où se multiplient les atteintes aux libertés et aux droits de l’homme et où persiste un fort clivage entre pro et anti-Morsi et entre pro et anti-armée. Cette crise vient en fait nous rappeler combien l’antagonisme entre les deux forces que représentent l’armée et les Frères Musulmans structure depuis des décennies la vie politique égyptienne. Aujourd’hui, face à la peur du chaos, une grande majorité de la population apporte son soutien au Général Sissi, à la fois chef d’état major de l’armée, vice-premier ministre et président du Conseil Supérieur des Forces Armées. Les Egyptiens traversent une période de transition fragile, un grand nombre des changements annoncés par la révolution apparaissant menacés. Les défis sont immenses face à ces bouleversements : il s’agit de poursuivre le processus de démocratisation tout en garantissant la stabilité du pays.

Une population rurale à l’abandon
Sur le plan économique, la situation s’est dégradée dès 2011 : le pays a vu son taux de croissance baisser de 5,9% à 1,2%. Les investissements ont ralenti, le secteur du tourisme souffre, et la crise politique actuelle ne fait qu’aggraver cette tendance.
La situation sociale est extrêmement tendue du fait de cette dégradation nouvelle et d’un lourd héritage des politiques pratiquées depuis les années 70-80. Le monde paysan souffre particulièrement de l’abandon du pouvoir depuis cette époque, alors que la population rurale représente pourtant plus de 50% des Egyptiens. L’accès à la terre est un enjeu majeur puisque 43% de la population paysanne possède moins de 8% des terres cultivables. Analphabétisme, absence d’infrastructures, risques de famine à répétition… Cette situation dramatique a entraîné un fort déplacement vers les grandes villes et notamment au Caire, où l’exode rural a contribué à former d’immenses bidonvilles caractérisés par un taux de chômage massif et des conditions de vie extrêmement dures. Au total, près de 40% de la population égyptienne vit encore sous le seuil de pauvreté.

La prise en compte de la réalité du monde rural et de ses mutations est donc un impératif à la fois économique, social, mais aussi politique pour permettre à plus de la moitié de la population de sortir du statut de citoyen de seconde zone.

Notre partenariat
Il se concentre autour de quelques axes prioritaires :

  • Développement rural : permettre aux populations rurales ou en exode rural de bénéficier de meilleures conditions de vie, notamment avec nos partenaires l’Association pour le Développement Intégré à Minia en Haute-Egypte et Land Center for Human Rights qui défend les droits des paysans à travers le pays.
  • Citoyenneté et vivre-ensemble : favoriser le dialogue et la tolérance à travers des projets culturels comme ceux développés par l’Association de la Renaissance Scientifique et Culturelle et renforcer la participation politique des populations rurales de Haute-Egypte. D’autres projets ciblent particulièrement l’accès aux droits des femmes.

Quelques chiffres :
Population : 84 millions d’habitants
Indice de développement humain : 0,644 ; 113ème rang mondial.
PIB (2011): 231,9 Mds US$
PIB par habitant : 2 922 US$
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture : 31,6%, industrie : 23% et services : 45,3%.
Taux de chômage (au sens du BIT, en 2011) : 12,2%
Langue officielle : arabe
Indice de fécondité : 2,94 enfants/femme
Espérance de vie : 73 ans
Taux d’alphabétisation : 72%

Composition confessionnelle : l’islam sunnite est majoritaire ; les coptes représentent 10% de la population, i.e. 8 à 10 millions, dont environ 300 000 sont catholiques.

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