En Birmanie, la société civile appelle le gouvernement à coopérer avec la mission d’enquête des Nations unies
Soixante organisations de la société civile birmane, dont plusieurs partenaires du CCFD-Terre Solidaire – CYSH, Humanity Institute, KWAT et Metta Development Foundation – demandent au gouvernement d’Aung San Suu Kyi que la vérité soit faite sur les violences qui ont lieu contre les populations Rohingyas, dans l’ouest du pays. Elles dénoncent aussi les violences dans le nord et le nord-est contre les minorités ethniques locales (Kachin, Shan, etc.).
La nécessité d’une mission d’enquête des Nations Unies
Dès le 25 mai 2017, un appel des organisations de la société civile birmane invitait l’icône de la démocratie en Birmanie Aung San Suu Kyi et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, à « coopérer pleinement avec la Mission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies le 24 mars 2017 ». Ce projet de mission d’enquête fait suite au texte présenté par le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans ce pays dénonçant des « violations graves des droits de l’homme et des abus perpétrés par les militaires et les forces de sécurités en Birmanie, notamment dans l’État d’Arakan », mais aussi de « discriminations institutionnalisées contre les minorités, ethniques ou religieuses ». Des accusations on ne peut plus fondées selon les ONG birmanes. Elles soulignent que l’« opération de nettoyage » menée par l’armée birmane entre octobre 2016 et février 2017 dans le nord de l’Arakan s’est traduite pour les Rohingyas qui y vivent par « le viol en masse de femmes et de filles, les exécutions extrajudiciaires et le brûlage généralisé des villages ». Elles rappellent également que « les défenseurs des droits de l’homme des États kachin, karen, karenni, mon et shan ont constaté depuis longtemps des violences similaires sur leur sol, y compris jusqu’à nos jours ». Une situation à laquelle Aung San Suu Kyi et la LND ont du mal à répondre. Les autorités gouvernementales se contentent en effet le plus souvent de relayer les dénégations militaires relatives aux exactions commises à l’encontre des Rohingyas. Quant aux minorités ethniques, elles ne sont invitées qu’a signer des accords de paix alors que la guerre se poursuit dans les États kachin et shan. De quoi inquiéter la société civile qui dès le mois de mai 2017 s’avouait « profondément préoccupée » par ce contexte particulier :« si le gouvernement de la LND ou les dirigeants militaires ne coopèrent pas pleinement avec la mission d’enquête, la situation des droits de l’homme pourrait se détériorer dans diverses parties de la Birmanie, ce qui conduirait à encore plus d’atrocité ».Les différents signataires de l’appel de la société civile pressaient aussi les autorités birmanes de
« démontrer leur attachement à l’État de droit dans cette période de transition démocratique ».Le 31 mai 2017, le gouvernement birman a confirmé, par la voix de son porte-parole, son refus de voir arriver une Mission d’enquête de l’Onu sur son territoire, arguant qu’il s’agit là d’une « affaire interne ». L’Onu alerte sur le nettoyage ethnique en cours
Aung San Suu Kyi a dit aussi vouloir appliquer les recommandations du Rapport Kofi Anan ce qui serait en effet un premier pas vers une solution plus stable.Patrick Chesnet Télécharger ci-dessous l’appel en anglais et en birman Myanmar Civil Society Calls for NLD Government to Fully Cooperate with U.N. – Mandated Fact Finding Mission to Myanmar
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