En Indonésie, l’agrobusiness n’est pas la solution !
On se dirige aujourd’hui vers l’Indonésie pour découvrir un de nos partenaires dans sa lutte quotidienne pour défendre les droits et l’activité des paysans et agriculteurs du pays.
Juliette Segard, responsable du Service Asie au CCFD-Terre Solidaire, nous dresse un bilan de la situation dans laquelle se trouve le pays actuellement.
“En Indonésie, l’élection de Jokowi relance les espoirs de la société civile”, voici ce que nous écrivions en 2014, juste après sa première élection. Le chef de l’Etat indonésien avait suscité autour de lui un engouement sans précédent et sa candidature était soutenue par de nombreuses organisations.
Aujourd’hui, alors qu’il réalise son deuxième mandat, la situation est bien différente.
En effet, l’Indonésie est le pays d’Asie du Sud Est le plus impacté par la pandémie de la COVID-19. Malgré quelques mesures économiques et restrictions de déplacement, la gestion de la crise est très critiquée.
La crise sanitaire a entraîné des conséquences dramatiques au sein du pays comme la hausse du chômage, le recul du pouvoir d’achat des ménages, et un difficile accès à la nourriture pour les populations les plus vulnérables.
Elle a ainsi donné lieu à une large crise économique, sociale et bientôt alimentaire.
Lors de son premier mandat, le Président Jokowi avait adopté une grande réforme agraire qui avait pour but de garantir le droit et la propriété des terres pour les petits agriculteurs, ce qui constituait une vraie avancée sociale.
Aujourd’hui, les intérêts économiques semblent prendre le dessus et la situation empire de jour en jour pour les paysannes et paysans. Par exemple, on assiste de nouveau à des situations d’accaparement des terres par le gouvernement, d’expropriations, de criminalisation des agriculteurs, d’arrestations de leaders paysans ou syndicaux.
Le gouvernement promeut aujourd’hui une “économie bleue”, c’est-à-dire une économie favorable à l’agro-business, prédatrice des ressources naturelles, destructrice de l’environnement et qui prive les communautés de pêcheurs-artisans de l’accès à l’océan.
C’est cette nouvelle orientation politique et économique, aggravée par la crise sanitaire, que dénonce notre partenaire Serikat Petani Indonesia (SPI).
Membre de la Via Campesina, SPI est une organisation paysanne qui lutte pour promouvoir la souveraineté alimentaire de l’Indonésie. Basée à Java, elle regroupe 14 organisations paysannes, représentant 800 000 membres répartis dans l’ensemble de l’archipel.
L’organisation accompagne ses membres sur différents plans :
- Économique : en les aidant à s’organiser en coopérative et en les formant aux pratiques agro-écologiques.
- Politique : en cherchant à peser sur les lois et la mise en œuvre de la réforme agraire.
- Culturel : en redonnant leur dignité aux paysans tout en mettant l’accent sur les actions collectives, l’esprit de compétition et l’individualisme n’ayant pas épargné l’Indonésie.
«En Indonésie, autour de 40 % de la population active est paysanne et parmi ces paysans, 70 % n’ont pas de terre ou moins d’1,5 hectare», nous rappelle notamment Zainal Arifin Fuad, Chef du Département Relations Internationales de SPI.
Plus d’informations sur notre combat pour la souveraineté alimentaire.
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