Glafira Jiménez : L’écoféminisme au service d’une écologie intégrale
L’Institut Bartolomé de las Casas (IBC) est engagé au Pérou pour l’accompagnement et la formation des communautés dans le respect de la doctrine sociale de l’Église. L’IBC assure notamment un rôle de conseil sur le genre et le dialogue interconfessionnel. Dans ce pays d’Amérique du Sud, la question des droits des femmes reste très problématique. Les femmes sont l’objet de violences physiques, psychologiques et sexuelles notamment dans la sphère domestique.
« En tant que communauté chrétienne, nous accueillons le chemin du Carême vers Pâques comme une opportunité de conversion pour que notre enseignement soit radical et authentique face au défi de la crise environnementale, à l’origine de la mort prématurée de beaucoup de pauvres (LS, 48). Les pauvres en sont les principales victimes » nous dit Glafira Jiménez París, membre de l’équipe de réflexion théologique à l’Institut Bartolomé de las Casas.
Pour un écoféminisme réparateur
Pour Glafira Jiménez París, l’écoféminisme, qui allie l’écologie et le féminisme, peut aider à aller vers davantage de justice. Cette discipline fait le parallèle entre la destruction de la nature par l’homme et la domination des femmes par l’homme.
« Les logiques de hiérarchisation, de soumission et de violence qui s’appliquent aux personnes en fonction de leur genre, de leur condition sociale, race ou culture se répliquent dans l’exploitation de la nature » affirme-t-elle.
Il est nécessaire et urgent de combattre ces logiques et ces dynamiques et de réparer ces relations brisées, seule condition pour une réponse durable à la crise environnementale.
Glafira Jiménez París appelle aussi à un examen critique de l’imaginaire qui associe la Nature à la femme en dénonçant son destin commun de violence et de mauvais traitements alimentés par les préjugés, les stéréotypes, les mentalités et les coutumes.
Dans la pratique, l’Institut organise depuis une vingtaine d’années un atelier biblique qui promeut une lecture féministe de la Bible en s’appuyant à la fois sur des dialogues entre femmes et sur des apports théoriques comme l’écoféminisme (repris en 2018 après la visite du pape au Pérou).
Des méthodologies innovantes comme « la danse de la sagesse », mise au point par la théologienne Elisabeth Schüssler Fiorenza, sont utilisées pour découvrir le caractère implicite des textes sacrés : les femmes sont invitées à les interpréter sous le prisme de la domination et des relations de pouvoir.
Cette théologie critique de libération met en lumière la construction patriarcale et discriminante de l’Église qui perpétue et légitime l’exploitation et la violence sociétales des femmes.
L’idée étant que cette lecture les mène à réfléchir à leur propre vie et que les participantes puissent répliquer ces exercices dans leur communauté respective (religieuse, indigène).
Par ailleurs, des femmes de plusieurs confessions et spiritualités (chrétiennes, juives, musulmanes…) se réunissent pour échanger et valoriser le rôle des femmes dans leur culte.
L’Institut est aussi à l’origine d’une école de leadership Hugo Echegarray. Cette école forme chaque année une soixantaine de leaders populaires impliqués dans la société civile et les communautés religieuses, dont plus de la moitié des élèves sont des femmes.
Le CCFD-Terre Solidaire appuie cette formation qui vise à favoriser le partage d’expériences par la culture de la justice et de la paix, l’interculturalité et l’environnement.
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