Indonésie : la situation au 17 janvier 2005
Contexte général à Sumatra
- Les autorités indonésiennes font état de 115 229 morts à ce jour. Le nombre de disparus varie selon les Ministères indonésiens de 11 000 à 75 000 personnes.
- On estime à 700 000 le nombre de personnes qui ont été privé de toit. Des milliers de sans abris ont fui. La plupart vivent désormais dans des camps de fortune ou dans chez des proches. Leurs traumatismes psychologiques sont à priori graves.
- Le seul hôpital qui fonctionne est dirigé par des militaires. MSF a été autorisé néanmoins à ouvrir des cliniques à Aceh.
- L’essence qui a si cruellement manqué les premiers jours se revend à la pompe. L’électricité est rétablie dans plusieurs secteurs.
- Les coûts de la reconstruction de la province d’Aceh ne sont pour l’instant pas évalué avec précision. Des zones entières de la pointe Nord-ouest de l’île de Sumatra sont encore coupées de toute communication, et les secours en sont encore à la phase d’urgence. Le gouvernement a avancé le chiffre de 2,15 milliards de dollars, mais devraient affiner son estimation la semaine prochaine.
- L’aéroport est engorgé d’avions venus des quatre coins du monde. La compagnie nationale aérienne, Garuda, fournit cinq vols quotidiens supplémentaires, qui affichent tous complets.
- Il semble que les journalistes et les humanitaires doivent demander une autorisation à Djakarta pour entrer à Aceh dorénavant.
Les principales questions soulevées par la société civile
- L’aide est arrivée en Aceh aujourd’hui, mais sa distribution pose toujours problème.
- Les militaires sont accusés de refuser l’aide à des personnes qui ne présenteraient pas les papiers d’identité ou d’enregistrement adéquats.
- De l’aide serait stockée dans les aéroports de Djakarta et Medan en attendant les moyens logistiques pour l’acheminer.
- Le gouvernement communique toujours très peu d’informations sur l’aide d’urgence aux populations affectées.
- Les organisations qui envoient de l’aide alimentaire à Aceh se plaignent ne pas avoir une idée claire sur les procédures publiques et militaires de distribution de l’aide.
- «Ce que dure la compassion »[[Tiré du Courrier International n°740, 6 janvier 2005]]: Le séisme de Nabiré (en Papouasie en février 2004) constitue le dernier exemple en date d’une prolongation des souffrances des habitants par manque de coordination et de suivi de l’aide dans le temps. Deux semaines après qu’un tremblement de terre d’une magnitude 6,4 sur l’échelle de Richter eut touché la région –et cessé des faire la une des journaux indonésiens – les hôpitaux manquaient de médicaments les plus basiques pour soigner diverses maladies consécutives aux séismes, comme le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée. La prolongation de ces troubles était imputable à des conditions sanitaires désastreuses et la pénurie d’hébergement pour les personnes déplacées. A Aceh, la situation est similaire à une plus grande échelle, et la société civile s’inquiète qu’une fois l’élan de compassion retombé, le gouvernement n’élabore pas de projets pour la reconstruction d’infrastructures essentielles telles que les écoles et les hôpitaux, et relancer l’économie. A noter, les autorités indonésiennes auraient entrepris de replanter 600 000 hectares de mangrove, une barrière végétale, qui cède peu à peu la place à des fermes d’élevage de poisson ou de crevettes.
- Demande d’un cessez-le-feu immédiat entre les belligérants du conflit d’Aceh, et une levée de l’état d’urgence civil. Le GAM a offert un cessez-le-feu dès le 27 décembre. Or, l’armée continue à mener des raids contre la guérilla en particulier dans l’Est et le Nord d’Aceh. L’armée qui joue un rôle central dans la distribution de l’aide ne peut pas en même temps mener des activités militaires de sécurité.
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