Intensification du conflit dans l’État Kachin
Dans le cadre de la visite en France de Madame Aung San Suu Kyi, le CCFD–Terre Solidaire, le Secours Catholique–Caritas France et Info Birmanie exhortent le gouvernement français à dénoncer publiquement les violences contre les populations civiles Kachins et Rohingyas et à pointer les limites des réformes dans le cadre des relations diplomatiques entre la France et le gouvernement Birman.
Le CCFD-Terre Solidaire, le Secours Catholique et Info-Birmanie font ainsi écho à l’appel de paix lancé aujourd’hui par leurs partenaires Kachin inquiets des nouvelles attaques qui ont eu lieu dans le cadre du recensement national de la population, et de la dégradation des conditions de vie des personnes déplacées à cause du conflit. Le 10 avril, moins de 48h après la tenue de pourparlers de paix entre des représentants de l’Armée pour l’Indépendance Kachin (KIA) et du gouvernement, les troupes de l’armée birmane ont attaqué le village de Win Gyi, dans le sud de l’État Kachin. 3000 déplacés internes ont dû fuir les camps situés à proximité des violences. C’est la troisième fois qu’ils sont forcés de fuir depuis la reprise des combats. Pour rappel, la guerre civile qui sévit dans cette province du nord de la Birmanie depuis juin 2011 a déjà entrainé le déplacement de 120 000 civils.
Alors que le président Thein Sein avait promis la paix dans tout le pays et s’était engagé pendant l’été 2013 à y parvenir « dans les prochaines semaines », les combats ne font que s’intensifier. Malgré les négociations de paix en cours, l’armée birmane a déployé de nouvelles troupes dans l’État Kachin et continue d’attaquer les groupes ethniques en ciblant volontairement les populations civiles.
Les associations locales (1) , impliquées depuis plus de 30 mois dans la réponse à la crise humanitaire, demandent :
1. La cessation immédiate des hostilités et la tenue par les deux parties de leurs engagements.
2. Le respect du droit humanitaire et des droits humains. Les deux armées doivent observer le principe de distinction entre civils et combattants et s’assurer que les civils ne sont pas exposés à la violence.
3. Le respect par la Chine du principe de « non-refoulement » et des droits des déplacés.
Alors que le gouvernement de Thein Sein rassure la communauté internationale en mettant en avant ses réformes et ses projets développement économique, il continue d’exercer une politique intérieure de division et d’oppression des minorités ethniques.
Outre le conflit dans l’Etat Kachin, la situation des Rohingyas s’est également dégradée de façon très préoccupante. Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Birmanie a affirmé le 7 avril 2014 que « les évènements récents dans l’État de Rakhine s’inscrivent dans une longue histoire de discrimination contre la communauté des Rohingyas et ils pourraient constituer des crimes contre l’humanité ».
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