Israël, une société plurielle
Loin d’être monolithique, la société israélienne s’est constituée avec l’arrivée progressive de plusieurs vagues d’immigration porteuses de cultures différentes. Sa population atteint aujourd’hui 7,8 millions de citoyens (1).
La population juive israélienne se compose de deux traditions culturelles principales. Les ashkénazes, dont est encore souvent issue l’élite politique israélienne, sont d’origine européenne. Leur immigration vers la Palestine, animée par le projet politique sioniste d’y créer un État juif, a commencé dès la fin du XIXe siècle.
Elle s’accélère dans les années vingt dans un contexte où l’antisémitisme grandit en Europe. Décimés par la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale, les survivants tentent de se réfugier en Palestine alors sous mandat britannique, puis affluent massivement dans les années cinquante après la création de l’État d’Israël, en 1948. L’autre grande tradition culturelle concerne les sépharades, originaires d’Espagne et d’Afrique du Nord. Si la communauté était déjà présente sous l’Empire ottoman, la majorité est arrivée lorsque la tension s’est développée à leur égard dans les pays arabes suite à la création de l’État d’Israël.
Plusieurs vagues migratoires issues du monde entier se sont ainsi succédé. À partir de 1989, plus d’un million de citoyens issus de l’ex-Union soviétique sont venus
s’installer dans le pays.
On oublie souvent que 1,9 million d’habitants, soit 25 % de la population israélienne, ne sont pas juifs. Les Palestiniens, de confession musulmane, chrétienne ou druze, qui n’ont pas été forcés de fuir en 1948 et ont aujourd’hui la nationalité israélienne, représentent environ 20 % de la population. Israël a attiré aussi depuis une dizaine d’années des milliers de migrants roumains, thaïlandais, africains. Leur présence fait resurgir des questionnements sur la place des non-juifs dans la société israélienne.
Les débats sont vifs aujourd’hui sur la place de la religion entre les ultra-orthodoxes, dont la proportion a grandi au sein de la société, et ceux qui défendent la laïcité. Alors que la croissance économique est forte, les inégalités socio-économiques aussi se sont creusées. Pendant l’été 2011, 400 000 personnes ont manifesté dans les rues de Tel Aviv pour demander plus de justice sociale. Si le quotidien des Palestiniens est déterminé par la politique israélienne, beaucoup d’Israéliens se sentent peu concernés par la question palestinienne. Avec le mur de « séparation » les contacts avec les Palestiniens des territoires occupés sont presque inexistants, et les nouvelles générations grandissent dans l’ignorance totale de l’Autre.
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