J’étais étranger et vous m’avez accueilli
La campagne électorale est surprenante et déroutante. Des hommes et des femmes politiques, ayant occupé des responsabilités gouvernementales pendant de longues années, sont mis hors-jeu, signe d’un rejet des grands partis politiques.
Hélas, les « affaires » prennent le pas, dans les médias, sur l’analyse des programmes des candidat•e•s. Pourtant, la politique continue d’intéresser les Françaises et les Français. Les débats télévisés ont été largement suivis. Les primaires de droite comme de gauche ont drainé des millions de votants.
Le CCFD-Terre Solidaire, avec ses alliés ActionAid France – Peuples Solidaires, Oxfam France et le Secours Catholique-Caritas France, poursuit sa campagne « Prenons le parti de la solidarité ». Le 18 mars, des événements dans dix-huit grandes villes de France s’en sont fait l’écho (voir p. 27).
Nous analyserons les programmes des candidat•e•s à l’aune de nos quinze propositions pour une France plus solidaire et ferons connaître les résultats à la mi-avril.
Après avoir abordé nos propositions pour la justice climatique et la souveraineté alimentaire, puis pour plus de justice fiscale, ce numéro propose un troisième dossier sur les droits des migrants.
De plus en plus de migrants fuient la guerre en Irak, en Syrie, fuient les régimes dictatoriaux, comme en Érythrée, ou bien la misère.
De plus en plus de migrants meurent dans les eaux de la Méditerranée (5 000 en 2016) !
De plus en plus de moyens financiers sont dépensés pour « sécuriser » et fermer les frontières, sans succès. L’échec des politiques migratoires actuelles est patent !
Dans cette campagne électorale, des discours aux relents sécuritaires et répressifs relient migration et délinquance, voire migration et terrorisme. En dehors de celles des associations militantes et des Églises, peu de voix s’élèvent pour dénoncer ces contrevérités et rappeler les faits.
En 2015, l’Union européenne a reçu 1,2 million de demandes d’asile. Cela ne représente que 0,2 % des habitants de l’UE. En France, elles n’étaient que 80 000 et seules 31,3 % ont été acceptées. La France se place ainsi au vingt-cinquième rang des pays européens en termes d’octroi du statut de réfugié.
On est bien loin de la horde aux portes de l’Europe et encore moins de la France !
Depuis quinze ans, l’Union européenne externalise sa politique migratoire à des pays tiers dont certains violent les droits humains. C’est notamment vrai de la Turquie. C’est pourquoi nous demandons la suspension de l’accord de gestion concertée des flux migratoires entre l’UE et la Turquie (voir p. 16).
Nous demandons aussi l’abrogation des accords du Touquet, responsable de la situation de la « jungle » de Calais. Nous militons enfin pour une gouvernance mondiale des migrations.
L’accueil de l’étranger est une valeur évangélique. Jésus ne dit-il pas : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli » et « Dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »*[[Évangile selon saint Matthieu, chapitre 25.]] ? Dans la région de Besançon, dans le cadre d’une dynamique interassociative, des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire répondent à cet appel en accueillant chez eux des migrants (voir p. 19).
L’accueil de l’étranger, c’est l’accueil du Christ lui-même !
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