José Boeing, Brésil

Publié le 17.05.2007| Mis à jour le 08.12.2021

José Boeing est avocat et conseiller juridique de la Commission pastorale de la terre (CPT) de l’épiscopat brésilien. Il s’occupe de formation juridique de militants. La CPT défend un modèle alternatif d’exploitation des ressources de l’Amazonie.

José Boeing, Brésil

José Boeing est avocat et conseiller juridique de la Commission pastorale de la terre (CPT) de l’épiscopat brésilien. Il s’occupe de formation juridique de militants. La CPT, partenaire du CCFD, a été créée en 1975 pendant la dictature pour défendre la justice sociale lors des conflits de la terre en Amazonie.

Paris, le 17 mars 2007

Tradition profondément ancrée, le destin de l’Amazone, c’est hélas depuis longtemps le pillage de ses ressources. Ça a commencé par le bois, on a poursuivi avec les richesses minérales, puis le soja est venu détruire la forêt. Maintenant, c’est l’exceptionnelle biodiversité de l’Amazonie qui intéresse les grandes multinationales, pour la découverte de médicaments nouveaux.
Cependant, la coordination des luttes s’est beaucoup renforcée ces dernières années. Le Front de défense de l’Amazonie (qui regroupe une centaine de syndicats, des Églises, des mouvements sociaux et estudiantins, des groupes de femmes, des associations d’agriculteurs… issus d’une douzaine de communes de l’Ouest de l’État du Pará) défend une stratégie précise : tout d’abord, renforcer ce front citoyen, car il n’est pas facile de faire sortir chacun du pré carré de ses revendications traditionnelles ; ensuite revendiquer le droit, prévu dans la Constitution, que les ressources naturelles locales profitent d’abord aux populations qui vivent sur place — riverains des cours d’eau, villages indigènes ou noirs, descendants de communautés d’esclaves émancipés…

Combattre l’impunité

Nous voulons que les pouvoirs publics installent les paysans sans terre, crée des aires d’exploitation durable de la forêt — des « réserves extrativistes », qui ont montré leur pertinence depuis des décennies — exploitées en respectant les équilibres de la forêt, démarque les terres indigènes, promeuvent une véritable politique de développement durable. Et bien sûr qu’il combatte l’impunité, fléau de cette région : l’Amazonie, d’où l’État est absent, est le royaume de la falsification des titres de propriété, de l’expulsion des petits propriétaires par la violence, de l’exploitation illégale des terres, etc. Tout cela fragilise en permanence la situation des paysans et de nos projets. Qui sait qu’un hectare de forêt exploité durablement est plus productif qu’un hectare de soja ? La mort de la forêt signe la nôtre.
Nous avons déjà marqué des points, en démontrant que nous savons produire en forêt — de l’huile de copaiba ou d’andiroba, cultiver des plantes médicinales, des fruits… —, avec un modèle d’économie solidaire et respectueux de l’environnement. Et au plan légal, nous avons obtenu du Tribunal fédéral suprême l’obligation par la multinationale agro-alimentaire Cargill de procéder à une étude environnementale pour son gigantesque terminal céréalier de Santarém sur l’Amazone. Et depuis 2005, une vingtaine d’importants falsificateurs de titres de propriété ont été mis en prison, une première.

Propos recueillis par Patrick Piro

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