Le 7 décembre 2008 à Poznan, des évêques et les représentants de plus de 170 associations catholiques ont demandé au Sommet de l’ONU sur le climat de prendre en compte les besoins des pauvres dans les pays en développement. Réunis sur le site des entretiens de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Poznan, en Pologne, ils ont lancé une campagne mondiale sur le changement climatique et exigé une action urgente.
La campagne est dirigée par la CIDSE, une alliance d’organisations catholiques de développement dont fait partie le CCFD-Terre solidaire et Caritas Internationalis, un réseau d’organisations de bienfaisance catholiques.
Afin de protéger le climat, il faut en effet réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps, la future convention sur le climat devra respecter le droit au développement des populations les plus défavorisées du Sud.
Tout citoyen concerné par l’urgence de la situation peut
signer et laisser un message en ligne sur le site de la CIDSE. Il y a urgence, avant la future conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à Copenhague en décembre prochain.
Une obligation morale envers les communautés les plus pauvres
« Les collectivités du monde en développement ont été les plus durement touchées par le changement climatique – bien qu’elles en soient les moins responsables », a déclaré René Grotenhuis, président de la CIDSE. « Nous avons l’obligation morale de nous assurer que ces pays reçoivent l’aide technique et financière dont ils ont besoin pour s’adapter au changement climatique et garantir une vie meilleure et la sécurité économique à leurs populations. »
Dans le cadre du coup d’envoi de campagne, plus de 80 évêques de l’hémisphère sud et de l’hémisphère nord ont adressé une lettre aux gouvernements engagés dans les négociations. La lettre préconise la solidarité avec les plus pauvres du monde et une intervention rapide et soutenue sur le changement climatique de la part des pays industrialisés.
« La survie des populations de pays comme le Bangladesh dépend entièrement du climat. Notre agriculture, et par conséquent notre culture au complet, dépend de l’eau de pluie et des rivières. Les nouveaux modèles de précipitations, des tempêtes plus fortes et les périodes de sécheresse plus longues ont déjà coûté des vies et des gagne-pain. » L’évêque Theotonius Gomes, C.S.C, président de Caritas Bangladesh, affirme : « Nous avons constaté une augmentation rapide des besoins en aide humanitaire et en rations alimentaires d’urgence ces dernières années. On estime que dans les 10 prochaines années, il y aura 200 millions de réfugiés climatiques, dont 25 %, soit 50 millions, viendraient du Bangladesh. »
La responsabilité des pays industrialisés dans le réchauffement climatique
Les pays industrialisés sont responsables de 70 % des émissions d’anhydride carbonique depuis le début de l’ère industrielle. Les pays en développement ont moins de ressources pour faire face à la situation et sont plus vulnérables aux changements climatiques, aux tempêtes catastrophiques et aux autres répercussions du changement climatique.
« On débloque des milliards de dollars pour alléger la pression sur les marchés financiers. C’est un problème important, mais il ne faut pas oublier que si nous ne nous attaquons pas au changement climatique maintenant, le prix à payer dans quelques années prendra une ampleur humaine et financière qui va au-delà de ce que nous pouvons envisager », poursuit René Grotenhuis.
La campagne invitera des centaines de milliers de catholiques à demander à leur gouvernement de négocier un accord climatique socialement équitable pour l’après 2012. L’accord devrait prévoir un appui aux pays en développement de la part des pays industrialisés qui soit suffisant et sécurisé afin de les aider à s’adapter aux répercussions du changement climatique. Il devrait également inclure un engagement de la part de ces pays à réduire d’au moins 30 à 40 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, par rapport aux niveaux de 1990.
Contact :
Cliona Sharkey
sharkey@cidse.org
- La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) s’est réunie du 1er au 12 décembre 2008 à Poznan, en Pologne, pour définir les responsabilités des pays industrialisés et des pays en développement à l’égard du changement climatique (unfccc.int).
- CIDSE est une alliance internationale qui regroupe 16 organismes catholiques de développement d’Europe et d’Amérique du Nord. Elle favorise la coopération entre ses membres dans leurs efforts pour éliminer la pauvreté et établir la justice mondiale.
- Caritas Internationalis est le plus grand réseau d’organismes de bienfaisance catholiques dans le monde. 162 membres nationaux Caritas collaborent afin de lutter contre la pauvreté et l’injustice.
Le communiqué (en anglais) des évêques et responsables catholiques.
Développement et justice climatique – CIDSE
Documents joints