La création : un don reçu et destiné à tous
Se mettre au service d’une agriculture respectueuse de l’homme et de l’environnement, c’est d’abord une « exigence spirituelle », rappelle Françoise Lamblin, membre de l’équipe nationale de l’aumônerie diversifiée du CMR (Chrétiens dans le monde rural).
Au commencement du monde, après avoir créé le ciel et la terre, les animaux, les plantes, « Dieu vit que cela était beau » (Gn. 1,1-31) et il créa l’homme à son image. Il dit : Remplissez la terre et soumettez-la (Gn. 1, 27-28). Il prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder (Gn. 2,15). Il ne s’agit plus de dominer et desoumettre mais d’en prendre soin. Pour le peuple de la Bible qui a reçu cet héritage, l’oubli de son statut de gérant de la Création a mis en danger le peuple et la terre elle-même. C’est prendre le risque de la rendre aride et infertile alors que, cultivée par des hommes qui en respectent les lois et par là, l’Alliance, elle demeure féconde et offre « le froment, le vin nouveau et l’huile fraîche » (Os. 2,24). Le peuple de la Bible a pris conscience, au long de son histoire, que la Création était un don reçu et destiné à tous. Il a béni Dieu pour sa terre (Dt 26,8-11). Au cours de sa vie, Jésus a employé beaucoup d’images de la nature pour faire comprendre son message : le semeur, les épis cueillis un jour de sabbat, le bon grain et l’ivraie, la vigne, etc.
Dieu a confié la responsabilité de cette terre à « l’homme ». Or elle est devenue l’objet de toutes les convoitises : flambée des matières premières, pression foncière, accaparement des terres, etc. La Création est soumise aux caprices des hommes. Pourtant, disent les évêques de France : « Nous vivons sur une planète qui appartient à tous et qui n’est ni extensible, ni interchangeable. Nous sommes mutuellement responsables de sa pérennité ». Dans le même esprit, le Compendium de la doctrine sociale lance cet appel : « Il convient de sortir de la logique de la simple consommation et encourager des formes de production agricoles et industrielles qui respectent l’ordre de la Création et satisfont les besoins primordiaux de tous ».
Les choix à faire
Aujourd’hui, quand nous regardons la Création, pourrions-nous dire : « Cela est bon » ?
En tant que producteurs, consommateurs ou simples citoyens, nous avons tous des choix à faire pour le respect de la Création et pour une économie au service de l’homme. Dans les questions auxquelles sont confrontés le monde agricole et ses partenaires, la relation au vivant liée à un contrat d’alliance prend toute sa valeur. La terre est un bien social. Quand, sur notre planète, un habitant sur sept souffre de sousalimentation, nous pouvons dire avec la FIMARC qu’il est temps de reconsidérer notre rapport à la Terre. Nous voyons bien qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème d’urgence, de survie, mais d’une exigence spirituelle. Nos réponses personnelle et communautaire au projet de Dieu sur l’humanité et le cosmos sont inséparablement liées.
« Que fais-tu de la terre ? Que fais-tu de ton frère ? », questionne la Charte de l’environnement des Laïcs, Sœurs et Frères des campagnes. Ce que nous faisons de la terre est signe de ce que nous faisons du frère. Nous ne pouvons nous prévaloir d’agir en frères si nous ne prenons pas soin de la terre.
Françoise Lamblin
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