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La forêt brûle en Bolivie, les populations sinistrées appellent à l’aide

Publié le 30.08.2019| Mis à jour le 20.12.2021

Depuis début août, les incendies déciment la Bolivie. Plus de 750 000 hectares sont en train d’être détruits par le feu. Les incendies ont atteint la région semi-aride du Chaco, proche de la région amazonienne. Ils dévastent cette région extrêmement riche en biodiversité où des communautés indigènes ont dû fuir face à l’avancée des flammes.
Notre organisation partenaire sur place CIPCA nous appelle à l’aide.

Vidéo Cipca

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En Bolivie la région connue sous le nom du « Chaco » est une zone de forêt sèche peu peuplée. Les incendies touchent particulièrement la zone de Charagua, qui constitue la plus grande entité territoriale de Bolivie (plus vaste que l’Irlande). C’est un territoire exceptionnellement préservé qui est constitué à 68% de zones protégées. Des populations indigènes dites « non contactées », sont également présentes. Elles se seraient enfuies face à l’avancée des flammes.

Le Professeur Belarmino Solano Salazar est le coordinateur du gouvernement indigène autonome du territoire de Charagua Iyambae. Il décrit la situation : « Dans la zone de conservation de Ñembiguasu, nous constatons qu’aucune végétation n’a survécu. C’est une tristesse unique. »

« Cette région a été complètement consumée par les incendies, on voit énormément d’animaux morts au bord des routes. Les dégâts sont considérables pour la faune et la flore » raconte également Rubén Ortiz Casanova, représentant de l’aire de conservation environnementale Ñembiguasu. Le 3 septembre, plus de 280 000 hectares ont été consumés sur les 1,2 millions d’hectares que compte cette aire.

« Il ne nous reste plus qu’à continuer à chercher de l’aide pour éteindre le feu dans d’autres zones. »

Une région isolée

L’Etat bolivien, le plus pauvre de l’Amérique du Sud, a mis du temps à réagir et manque de ressources pour venir en aide aux populations impactées.

Les équipes du Centre de Recherche et de Promotion de la Paysannerie (CIPCA), notre organisation partenaire sur place, nous ont contactés et transmis plusieurs vidéos aériennes montrant l’importance des dégâts.

Notre appui soutient leurs efforts pour être présents sur les fronts de l’incendie auprès des populations sinistrées et déplacées, notamment la communauté guarani. Il s’agit de leur donner un appui de première urgence (vivres, eau, médicaments, réservoirs d’eau…).

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©CIPCA

Objectifs de notre soutien :

– Mise en place d’un plan de réponse face aux incendies forestiers dans les parcs naturels de Kaaiya et Otuquis et l’aire de conservation Ñembiguasu
– Prise en charge des familles sinistrées

Activités prévues :

– Déplacements sur le front des incendies pour venir en aide aux populations affectées
– Distribution de vivres et d’eau aux communautés sinistrées
– Distribution de médicaments (anti brûlure, réhydratation, collyres…)
– Mise en place de système d’approvisionnement en eau pour les populations déplacées
– Renforcement des capacités des autorités autonomes en matière de gestion territoriale
– Réunions de plaidoyer avec les institutions nationales

Une action préventive

Il est indispensable de déployer une action préventive. « Nous voyons que plus en bas, la fumée continue. C’est pour cela que nous sommes ici, pour faire le nécessaire pour que le feu cesse d’avancer vers Charagua et le parc Otuquis. » explique Belarmino Solano Salazar, coordinateur du gouvernement indigène qui sollicite notre aide à travers CIPCA.


Depuis plusieurs années
, CIPCA accompagne de près le processus d’autonomie du territoire du gouvernement autonome indigène paysan (GAIOC) de Charagua Iyambae. Nous les soutenons à travers notre programme international Tapsa de transition à l’agroécologie. Les pratiques agroécologiques sont une réelle alternative à l’agriculture industrielle et permettent d’éviter ces incendies dévastateurs.

L’agro-industrie pointée du doigt

C’est l’activité humaine, à travers le développement de l’agro-industrie, qui explique principalement les départs de feu. Le recours aux brûlis pour défricher les terres, malheureusement soutenu par l’Etat en Bolivie, est la source de multiples incendies. Une pratique catastrophique dans un contexte de sécheresse et de vents forts.

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©CIPCA
Le gouvernement favorise en effet par un décret récent le recours au « brûlis contrôlé » pour les propriétaires terriens du département de Santa Cruz où se trouve Charagua.
Et l’Etat a également octroyé récemment des terres à des communautés de colons au sein même du territoire du Ñembiguasu, qui ont eu recours à ces « brulis contrôlés » pour défricher et cultiver. Pour Martin Willaume, chargé de mission Bolivie au CCFD-Terre Solidaire, » l’expansion de la frontière agricole est donc responsable du départ de ces incendies« .

Quand les incendies seront terminés, nos partenaires veulent faire le diagnostic des zones sinistrées et engager l’Etat et les autorités locales à prendre des mesures de protection et d’atténuation de ces incendies (dégradation des sols, stress hydrique, reforestation…).

CIPCA veut aussi renforcer le plaidoyer des Guaranis auprès de l’Etat bolivien afin que ce dernier puisse jouer son rôle et mobiliser toutes ses forces face aux risques d’incendies.

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