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La paix en marche en Colombie

Publié le 16.08.2017| Mis à jour le 08.12.2021

Au mois de juillet 2017, Bernard Pinaud, délégué général du CCFD-Terre Solidaire, était de retour en Colombie. Il connait bien ce pays où il a travaillé de 1993 à 1999, dans un contexte de violences qui paraissaient sans fin. Il confie son espoir alors que le pays est engagé dans un processus de paix sans précédent.


En juillet 2017, j’ai accompagné le chargé de mission pour la Colombie du CCFD-Terre Solidaire [[Responsable du suivi de nos
sept partenaires et de leurs projets financés par notre organisation.]]. Cela faisait 18 ans que je n’étais pas revenu dans ce pays. Un temps extrêmement émouvant pour moi car de 1993 à 1999, j’occupais cette fonction.

À l’époque, j’ai été témoin de la montée de l’extrême violence et de la multiplication des acteurs armés : cinq guérillas, forces armées colombiennes, groupes, paramilitaires, cartels de la drogue…
Des nombreux leaders sociaux étaient assassinés. C’est le cas d’Elsa Alvarado et Mario Calderon, cadres de notre partenaire historique le Cinep [[Centre de recherche et d’éducation
populaire, ONG créée par les jésuites.]], froidement exécutés chez eux par des paramilitaires, en mai 1997. En 53 ans, ce conflit a fait 260 000 morts, 45 000 disparus et 7 millions de déplacés !

Cette fois, je suis rentré de Colombie avec la sensation d’un processus de paix en marche, suite aux accords de paix signés le 24 novembre 2016, entre le gouvernement et la plus importante guérilla en activité [[10 000 combattants.]], les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Ces accords extrêmement complets et complexes reposent sur six piliers :

  1. une réforme agraire,
  2. une ouverture démocratique,
  3. un programme de substitution des cultures illicites,
  4. la création d’un système de vérité, justice, réparation, le cessez-le-feu
  5. la démobilisation avec un « Mécanisme de suivi et de vérification »
  6. la mise en place d’une « Commission de suivi, d’impulsion et de vérification » (CSIVI).

Depuis, à la surprise de beaucoup, les Farc se sont démobilisés et ont rendu leurs armes aux représentants des Nations unies.
Malgré des assassinats de leaders sociaux par des paramilitaires, une dernière guérilla en activité, l’armée de libération nationale [[L’ELN avec qui un processus de négociation est en cours]], un manque d’explication du processus à une population qui reste sceptique, ces accords portent en eux un fort potentiel de transformation de la société colombienne.

Avec une délégation du Secours Catholique et de la Pastorale sociale de l’Église colombienne, nous avons pu nous rendre dans l’un des 26 points de démobilisation des Farc dans une zone de l’Uraba, au nord-ouest du pays.
Pour le commandant de l’ancien front armé, la réussite la plus importante de ces accords est la fin de la guerre. Il nous a affirmé que, pour les Farc, il n’y aurait pas de retour en arrière possible.

Nous sommes également allés dans l’un des sites du « Mécanisme de suivi et de vérification » du cessez-le-feu, du désarmement et de la sécurité des anciens combattants, un organe tripartite [[Gouvernement, Farc et Onu.]]. Voir le militaire (représentant du gouvernement) et l’ancien guérillero, autrefois ennemis, vêtus du même gilet marron pour ne pas les distinguer, nous présenter ensemble le fonctionnement de ce mécanisme, nous a tous·tes beaucoup ému·e·s.

Tous nos partenaires sont fortement engagés dans ce processus. Notamment le Cinep, choisi avec le Cerac[[Centre de ressources pour l’analyse des conflits]] par le gouvernement et les Farc, pour organiser le Secrétariat technique de la composante internationale de la CSIVI (Commission de Suivi, d’Initiative, de Vérification et d’Implémentation du processus de paix).
Elle est dirigée par les anciens présidents de l’Uruguay et d’Espagne, Pepe Mujica et Felipe Gonzalez, garants internationaux de la mise en œuvre des accords.

Pour le Cinep, c’est une reconnaissance de plus de 40 ans d’engagement pour la paix en Colombie. Engagement soutenu sans relâche par le CCFD-Terre Solidaire.

Non, Elsa et Mario, votre sacrifice n’est pas vain. Tel le grain de blé de l’Évangile, qui tombe en terre, il germe et porte du fruit. Ils vous ont enlevé la vie, mais vous êtes vivants dans nos mémoires !

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