La société civile mexicaine exhorte le président Macron à s’engager pour les droits humains et contre l’impunité

Publié le 06.07.2017

A l’occasion de la visite du président mexicain, Enrique Peña Nieto, à Paris le jeudi 6 juillet 2017, des organisations de la société civile mexicaine s’adressent au président Macron. Elles rappellent la situation dramatique des droits humains au Mexique et exhorte la France à agir contre l’impunité.

Trois organisations partenaires du CCFD-Terre Solidaire (Serapaz, le Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas et la Mission des sœurs scalabriniennes auprès des migrants et réfugiés) sont signataires de l‘appel lancé à la France par la société civile mexicaine. Elles demandent le soutien pour la création de mécanismes internationaux de lutte contre l’impunité et un accompagnement du Mexique dans la mise en place d’une politique de défense et de protection des défenseurs des droits humains.

Lettre ouverte : Le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité doivent être au cœur de la visite en France du président mexicain Enrique Peña Nieto

Mexico, 4 Juillet 2017

Monsieur Emmanuel Macron.
Président de la République Française.

Monsieur le Président,

Nous, organisations signataires de la présente lettre, nous adressons à vous afin de mettre à l’ordre du jour de votre rencontre avec le président mexicain Enrique Peña Nieto, le 6 Juillet 2017, la grave crise en matière de droits de l’homme que traverse le Mexique.

Depuis dix ans, le Mexique est confronté à une augmentation sans précèdent du nombre de cas de violences et du taux d’impunité. Le déploiement de milliers de soldats censé améliorer la sécurité, dans un contexte de guerre contre le trafic de drogues, a provoqué une vague de violations graves des droits de l’homme. Les forces armées loin de se cantonner à agir comme un appui aux autorités civiles, ont de fait pris en charge des responsabilités des services de police.

Homicides, torture, disparitions, déplacements forcés…

Le résultat de cette stratégie de sécurité est dévastateur : plus de 150 000 homicides selon le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et au moins 77 plaintes pour des exécutions extrajudiciaires, plus de 8000 cas de tortures, dont 1 207 commis par des militaires, plus de 30 000 disparus selon le Registre national des personnes disparues et plus de 300 000 personnes victimes de déplacement forcé à cause de la violence.

Les migrants, en transit sur le territoire mexicain, sont particulièrement affectés, bien qu’il n’existe pas de chiffres officiels. Au moins trois massacres ont été documentés contre des migrants centraméricains en situation illégale, ce qui représente près de 314 victimes, sans que les responsables aient été identifiés.

D’autre part, il est à noter l’absence de mesures préventives et d’enquêtes efficaces, la discrimination constante infligée aux femmes, aux mineurs, à la communauté LGBTTTI et aux peuples indiens, de même qu’envers les communautés qui défendent de leur territoire. A cela s’ajoute, les violations constantes des droits économiques, sociaux et culturels, particulièrement en tant que dommages collatéraux aux activités d’entreprises.

Ces chiffres révèlent le terrible héritage de l’administration d’Enrique Peña Nieto : il ne s’agit pas de cas isolés, au contraire, ce sont des faits généralisés qui prouvent le désintérêt et l’incapacité des institutions mexicaines pour enquêter et sanctionner les auteurs de ces crimes.

2017 : année noire

Ce début d’année 2017 est particulièrement alarmant : depuis janvier, l’Union européenne a appelé publiquement le gouvernement mexicain à faire la lumière sur les divers cas d’assassinats de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes, plus d’une douzaine de fois.

Le 16 mai dernier, la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, affirmait qu’avec 7 assassinats de journaliste depuis le début de l’année et 15 en 2016, le Mexique est l’un des pays les plus dangereux du monde pour les travailleurs des médias.

Nous sommes particulièrement préoccupés par les crimes violents commis depuis le début de l’année, notamment les exécutions extra-judiciaires commises contre des civils par des militaires. Le 3 mai 2017, à Palmarito, dans l’État de Puebla, ou encore les assassinats de défenseurs de droits de l’homme comme Isidro Baldenegro López et Juan Ontiveros, assassinés les 15 et 31 janvier 2017 dans l’État de Chihuahua, Miriam Elizabeth Rodríguez Martínez, assassinée le 10 mai dans l’État de Tamaulipas, Miguel Vázquez et son frère Agustín Vázquez assassinés le 20 mai dans l’État de Jalisco, et enfin Meztli Sarabia Reyna assassinée le 29 juin à Puebla.

D’autre part, les exactions commises contre les journalistes tels que : Filiberto Álvarez Landero, assassiné le 1er mars dans l’État de Morelos, Cecilio Pineda Birto assassiné le 2 mars dans le Guerrero, Ricardo Monlui Cabrera, assassiné le 19 mars à Veracruz, Miroslava Breach, assassinée le 23 mars dans l’État de Chihuahua, Max Rodríguez Palacios assassiné le 14 avril en Baja California Sur, Javier Valdez assassiné le 15 mai dans l’État de Sinaloa, Jonathan Rodríguez Córdova, fils de la journaliste Sonia Córdova, assassiné dans un attentat contre sa mère dans l’État de Jalisco le même jour et Salador Adame porté disparu le 19 mai et retrouvé mort dans le Michoacán, sont autant de preuves de l’ampleur de la crise que traverse actuellement le pays.

Blocage politique

Il faut souligner que les agressions envers les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes telles que les menaces, les violations de domicile, la censure, le harcèlement judiciaire et l’espionnage sont un reflet du manque de politique globale de protection et prévention des attaques contre ces personnes.

De même, il est préoccupant de voir que les initiatives mises en place, et qui bénéficient d’une reconnaissance internationale, comme par exemple la Commission légiste pour l’identification des migrants assassinés, voient leur travail menacé par une cessation d’activité. Cela a également été le cas pour d’autres mécanismes destinés à la collaboration entre société civile et experts internationaux.

Au même titre, nous sommes préoccupés par diverses propositions de lois ou de réformes qui pourraient porter une grave atteinte aux droits de l’homme. Par exemple la récente loi de sécurité intérieure ou encore la contre-réforme en matière pénale, qui représentent un grave recul en matière de justice après des années d’avancées dans la consolidation du nouveau système pénal.

En parallèle, des réformes structurelles essentielles à l’État de droit telle que la consolidation d’un procureur général de la République autonome, et la loi sur les disparitions forcées, peinent à avancer au sein du Congrès.

Appel à la France des droits de l’homme

Monsieur le Président, dans de telles circonstances, nous lançons un appel à la France, un pays qui se définit par son caractère démocratique et son respect des droits humains, pour que ce respect soit aussi demandé à ses alliés, notamment le Mexique.

Chaque année, votre pays joue un rôle actif et critique au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. La France a fortement contribué à sa consolidation et a promu l’application scrupuleuse des mécanismes de protection des droits de l’homme.

Enfin, la France a su se montrer ferme devant les différentes formes de menaces qui auraient pu mettre en péril son indépendance et son impartialité.

Pour toutes ces raisons, nous vous implorons :

  • De consolider la relation bilatérale avec le Mexique, dans le but de garantir la mise en commun des efforts et des actions qui contribuent au respect et à la protection des droits de l’homme dans nos deux pays.
    De la même manière, nous appelons le chef de l’État mexicain à prendre des décisions structurelles à long terme, pour que nos institutions combattent l’impunité qui règne au Mexique. Nous savons que le gouvernement français, au même titre que d’autres gouvernements européens, apporte une assistance technique au gouvernement mexicain en matière de justice et qu’il exige plus de transparence sur l’usage de ces fonds, afin que ceux-ci soient destinés de manière efficace à la lutte contre l’impunité, la corruption, et les violations graves aux droits de l’homme.
  • De promouvoir l’application des quatorze recommandations adressées au gouvernement mexicain par le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, en particulier celle qui demande la constitution d’un Conseil d’assesseurs contre l’impunité.
    Devant le manque de capacité et de volonté politique pour enquêter sur les faits de corruption et de violations récurrentes des droits de l’homme, le Mexique a besoin d’un mécanisme international, indépendant et impartial, composé d’experts qui puissent accompagner l’État mexicain pour établir des institutions judiciaires capables de renverser la tendance actuelle.
    Nous sommes certains que votre gouvernement, en reconnaissance de l’importance cruciale d’offrir une aide mutuelle entre États en conformité avec vos engagements internationaux, aidera le Mexique à lutter contre la corruption et l’impunité à travers la promotion de la création d’un Conseil d’assesseurs contre l’impunité et d’un mécanisme international contre l’impunité.
  • De promouvoir un dialogue sur la situation de violations des droits de l’homme au Mexique au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et d’autres instances internationales, afin de trouver des solutions structurelles et globales aux problématiques qu’affronte actuellement le pays.
  • De mettre en exergue l’importance de la participation des victimes, des défenseurs des droits de l’homme et de la société civile mexicaine dans la construction d’un État de droit, en demandant au gouvernement mexicain la mise en place d’espaces de consultation, participation et évaluation de la société civile en matière de politiques publiques relatives aux droits de l’homme.

Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à cette lettre, et vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de toute notre considération.

Cordialement,

Organisations de la société civile :

ARTICLE 19
Borde Político
Asistencia Legal por los Derechos Humanos
Centro de Derechos Humanos Fr. Francisco de Vitoria O.P., A.C.
Centro Nacional de Comunicación Social
Cauce Ciudadano A.C.
Casa del Migrante de Saltillo
Colectivo familias de Desaparecidos Orizaba – Córdoba
Colectivo Solecito de Veracruz de búsqueda de personas desaparecidas
Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de las Casas, partenaire du CCFD-Terre Solidaire
Centro de Derechos Humanos Miguel Agustín Pro Juárez A.C.
Centro Diocesano para los Derechos Humanos Fray Juan de Larios
Ciudadanos en Apoyo a los Derechos Humanos, A.C.
Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos
Disability Rights International
Documenta | Análisis y acción para la justicia social A.C.
Enjambre Digital
Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho A.C. (FJEDD)
Fundar, Centro de Análisis e Investigación A.C
Fuerzas Unidas por Nuestros Desaparecidos en México (FUNDEM) integrada por familiares de personas desaparecidas en todo México.
Fuerzas Unidas por Nuestros Desaparecidos en Coahuila (FUUNDEC) integrada familiares de personas desaparecidas en el estado de Coahuila.
Grupo de Información en Reproducción Elegida, A.C.
Instituto para la Justicia Procesal Penal (IJPP)
Instituto de Liderazgo Simone de Beauvoir (ILSB)
Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia A.C. (IMDHD)
Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER)
Proyecto de derechos Económicos Sociales y Culturales A.C. (PRODESC)
Scalabrinianas Misión con Migrantes y Refugiados, partenaire du CCFD-Terre Solidaire
Servicios y Asesoría para la Paz (SERAPAZ), partenaire du CCFD-Terre Solidaire
México Unido Contra la Delincuencia A.C. (MUCD)
CIC Propuesta Cívica A.C.
Red Retoño
Red Nacional de Organismos Civiles de Derechos Humanos “Todos los Derechos para Todas y Todos” (conformada por 84 organizaciones en 23 estados de la República mexicana): Agenda LGBT (Estado de México); Alianza Sierra Madre, A.C. (Chihuahua); Asistencia Legal por los Derechos Humanos, A.C. (AsiLegal) (Ciudad de México); Asociación Jalisciense de Apoyo a los Grupos Indígenas, A.C. (AJAGI) (Guadalajara, Jal.); Asociación para la Defensa de los Derechos Ciudadanos “Miguel Hidalgo” (Jacala Hgo.); Bowerasa, A.C. “Haciendo Camino” (Chihuahua, Chih.); Casa del Migrante Saltillo (Saltillo, Coah.); Católicas por el Derecho a Decidir, A.C. (Ciudad de México); Centro “Fray Julián Garcés” Derechos Humanos y Desarrollo Local, A. C.
(Tlaxcala, Tlax.); Centro de Apoyo al Trabajador, A.C. (CAT) (Ciudad de México); Centro de Derechos de la Mujeres de Chiapas (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Don Sergio” (Jiutepec, Mor.); Centro de Derechos Humanos “Fray Bartolomé de Las Casas”, A. C. (San Cristóbal de Las Casas, Chis); Centro de Derechos Humanos “Fray Francisco de Vitoria O.P.”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos “Fray Matías de Córdova”, A.C. (Tapachula, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Juan Gerardi”, A. C. (Torreón, Coah.);
Centro de Derechos Humanos “Miguel Agustín Pro Juárez”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos de la Montaña, Tlachinollan, A. C. (Tlapa, Gro.); Centro de Derechos Humanos de las Mujeres (Chihuahua); Centro de Derechos Humanos de los Pueblos del Sur de Veracruz “Bety Cariño”, A.C. (Tatahuicapan de Juárez, Ver.); Centro de Derechos Humanos Digna Ochoa, A.C (Tonalá, Chis.); Centro de Derechos Humanos Paso del Norte (Cd. Juárez, Chih.); Centro de Derechos Humanos Toaltepeyolo (Orizaba, Veracruz); Centro de Derechos Humanos Victoria Diez, A.C. (León, Gto.); Centro de Derechos Humanos Zeferino Ladrillero (CDHZL) (Estado de México); Centro de Derechos Indígenas “Flor y Canto”, A. C. (Oaxaca, Oax.); Centro de Derechos Indígenas A. C. (Bachajón, Chis.); Centro de Investigación y Capacitación Propuesta Cívica A. C. (Propuesta Cívica) (Ciudad de México); Centro de Justicia para la Paz y el Desarrollo, A. C. (CEPAD) (Guadalajara, Jal.); Centro de los Derechos del Migrante (Ciudad de México); Centro de Reflexión y Acción Laboral (CEREAL-Guadalajara) (Guadalajara, Jal.); Centro Diocesano para los
Derechos Humanos “Fray Juan de Larios”, A.C. (Saltillo, Coah.); Centro Juvenil Generando Dignidad (Comalcalco, Tabasco); Centro Kalli Luz Marina (Orizaba, Ver.); Centro Mexicano de Derecho Ambiental (CEMDA) (Ciudad de México); Centro Mujeres (La Paz, BCS.); Centro Regional de Defensa de DDHH José María Morelos y Pavón, A.C. (Chilapa, Gro.); Centro Regional de Derechos Humanos “Bartolomé Carrasco”, A.C. (BARCA) (Oaxaca, Oax.); Ciencia Social Alternativa, A.C. KOOKAY (Mérida, Yuc.); Ciudadanía Lagunera por los Derechos Humanos, A.C. (CILADHAC) (Torreón, Coah.); Colectivo contra la Tortura y la Impunidad (CCTI) (Ciudad de México); Colectivo Educación para la Paz y los Derechos Humanos, A.C. (CEPAZDH) (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Comisión Ciudadana de Derechos Humanos del
Noroeste (Mexicali, Baja California); Comisión de Derechos Humanos y Laborales del Valle de Tehuacán, A.C. (Tehuacán, Pue.); Comisión de Solidaridad y Defensa de los Derechos Humanos, A.C. (COSYDDHAC) (Chihuahua, Chih.); Comisión Independiente de Derechos Humanos de Morelos, A. C. (CIDHMOR) (Cuernavaca, Mor.); Comisión Regional de Derechos Humanos “Mahatma Gandhi”, A. C. (Tuxtepec, Oax.); Comité Cerezo (Ciudad de México); Comité Cristiano de Solidaridad Monseñor Romero (Ciudad de México); Comité de Defensa de las Libertades Indígenas (Palenque, Chis.); Comité de Defensa Integral de Derechos Humanos Gobixha A.C. (CODIGODH) (Oaxaca, Oax.); Comité de Derechos Humanos “Fr. Pedro Lorenzo de la Nada”, A.
C. (Ocosingo, Chis.); Comité de Derechos Humanos “Sierra Norte de Veracruz”, A. C.
(Huayacocotla, Ver.); Comité de Derechos Humanos Ajusco (Ciudad de México); Comité de Derechos Humanos de Colima, A. C. (Colima, Col.); Comité de Derechos Humanos de Comalcalco, A. C. (CODEHUCO) (Comalcalco, Tab); Comité de Derechos Humanos de Tabasco, A. C. (CODEHUTAB) (Villahermosa, Tab); Comité de Derechos Humanos y Orientación Miguel Hidalgo, A. C. (Dolores Hidalgo, Gto.); Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos “Hasta Encontrarlos”(Ciudad de México); Comité Sergio Méndez Arceo Pro Derechos Humanos de Tulancingo, Hgo A.C. (Tulancingo, Hgo.); Consultoría Técnica Comunitaria AC (CONTEC) (Chihuahua); El Caracol, A.C (Ciudad de México); Estancia del Migrante González y Martínez, A.C. (Querétaro, Qro.); Frente Cívico Sinaloense. Secretaría de Derechos Humanos (Culiacán, Sin.); Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (Ciudad de México); Indignación, A. C. Promoción y Defensa de los Derechos Humanos (Mérida, Yuc.); Instituto de Derechos Humanos Ignacio Ellacuria, S.J. Universidad Iberoamericana- Puebla (Puebla, Pue.); Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia (Ciudad de México); Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario, A. C. (IMDEC) (Guadalajara, Jal.); Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Occidente. Programa Institucional de Derechos Humanos y Paz (Guadalajara, Jal.); Justicia, Derechos Humanos y Género, A.C. (Ciudad de México); La 72, Hogar-Refugio para Personas Migrantes (La 72) (Tenosique, Tabasco); Mujeres Indígenas por la Conservación, Investigación y Aprovechamiento de los Recursos Naturales, A. C. (CIARENA) (Oaxaca); Oficina de Defensoría de los Derechos de la Infancia A.C. (ODI) (Ciudad de México); Promoción de los Derechos Económicos, Sociales y Culturales (PRODESCAC) (Estado de México); Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ProDESC) (Ciudad de México); Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER) (Ciudad de México); Red Solidaria de Derechos Humanos, A.C. (Morelia, Michoacán); Respuesta
Alternativa, A. C. Servicio de Derechos Humanos y Desarrollo Comunitario (San Luis Potosí); Servicio, Paz y Justicia de Tabasco, A.C. (SERPATAB) (Villahermosa, Tab.); Servicios de Inclusión Integral, A.C. (SEIINAC) (Pachuca, Hgo.); Tequio Jurídico A.C. (Oaxaca, Oax.); VIHas de Vida (Guadalajara, Jal.); Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes AC (San Cristobal de las Casas, Chiapas).

Défenseurs des droits de l’homme
Aram Barra
Araceli Salcedo Jiménez
Alfredo Lecona Martínez
Aranxa Bello Brindis
Alejandra Nuño Ruiz- Velasco
Ana Lorena Delgadillo Pérez
Catalina Perez Correa
Carolina Pimentel
Cecilia Real
Denise Dresser
Ernesto López Portillo
Eliana Garcia
Guadalupe Barrena
Jorge Javier Romero
Lucía Diaz Genao
Iván García Gárate
María Novoa
Pablo Girault
Rosario Villanueva
Simón Hernández León

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