La société civile, un acteur incontournable

Publié le 18.02.2014

Le 1er Baromètre des sociétés civiles réalisé par le CCFD-Terre Solidaire, en partenariat avec l’Iris (Institut des relations internationales et stratégiques) met en avant la vitalité des associations et mouvements sociaux et pointe les dynamiques à l’œuvre.


La société civile, combien de divisions ? Sans répondre directement à la question – le nombre d’associations ne préjugeant pas du dynamisme des acteurs – le CCFD-Terre Solidaire publie son premier Baromètre sur les sociétés civiles. Il met en avant l’importance des mouvements sociaux dans quarante et un pays émergents ou en développement, mesurée par rapport à leur capacité de mobilisation et d’organisation. « À l’heure où on parle de plus en plus de la société civile, il n’existe à ce jour aucun outil permettant de faire des analyses comparées ou de mettre en avant les dynamiques à l’œuvre. Nous avons voulu combler ce vide », mentionne Xavier Ricard, directeur des partenariats internationaux au CCFD-Terre Solidaire.

Pour réaliser cette première édition, un questionnaire fermé a été envoyé aux partenaires du CCFD-Terre Solidaire afin de dresser un état des lieux. Ont notamment été passées au crible les réponses concernant l’impact des actions engagées par les organisations en matière de lutte contre la pauvreté, de droits humains ou sociaux ; leur degré d’intégration avec les autres associations au niveau national et international ; les liens développés avec les pouvoirs publics et institutions.

DES SOCIÉTÉS CIVILES VIVACES SOUS TOUTES LES LATITUDES

Premier enseignement : les sociétés civiles existent et sont en cours de structuration sous toutes les latitudes, quel que soit d’ailleurs le niveau de développement des pays. « Il n’y a aucune corrélation entre le dynamisme des mouvements sociaux et l’Indice de développement humain élaboré par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), remarque Xavier Ricard. La capacité à s’emparer de son propre destin et à débattre du collectif n’a pas de frontières. C’est le fruit d’une histoire, d’une culture, de phénomènes diffus qui ne sont pas réductibles au niveau de développement ou d’éducation. » En témoigne notamment la vitalité des sociétés civiles en Afrique. Au Niger, par exemple, la société civile a fait échec à la réélection de l’ancien président. Dans ce pays, l’Indice de développement humain figure pourtant parmi les plus faibles.

Deuxième enseignement : « Le dynamisme des sociétés civiles dépend davantage de l’existence ou non de liberté politique. Pour mesurer cette variable, nous avons créé un indice construit à partir de plusieurs indices existants [[Sources : Freedom House, Reporters sans frontières, Transparency International, Forum pour la gouvernance mondiale]] (état des libertés dans le monde, liberté de la presse, perception de la corruption et indicateur paix et sécurité) », poursuit le directeur des partenariats. En sachant toutefois que ce n’est pas forcément dans les pays les plus libres que les sociétés sont les plus dynamiques, comme l’illustre l’exemple du Brésil. Après de nombreuses conquêtes, le mouvement social est arrivé aujourd’hui à un stade de maturité et les termes du débat se sont déplacés. Pour les ONGs brésiliennes, comme pour d’autres ONGs sud-américaines, la question de leur positionnement par rapport à des gouvernements qu’elles ont contribué à installer est aujourd’hui source de tension et d’interrogations.

CONVERGENCES NORD-SUD

« Nous sommes tout à fait conscients des difficultés de mesurer des éléments disparates », ajoute Xavier Ricard. Pour le CCFD-Terre Solidaire, ce premier baromètre donne avant tout une image des sociétés civiles à un instant « T ». Ces résultats reflètent d’autre part la perception que les acteurs ont d’eux-mêmes, avec, évidemment, une part de subjectivité. Mais ce jugement n’en est pas moins en phase avec la réalité : lorsqu’elles se sentent portées par une dynamique, les sociétés civiles ont tendance à être plus combatives et à s’organiser pour faire entendre leur voix. Les résultats bruts du baromètre sont d’ailleurs pondérés par l’avis d’experts qui replacent les réponses dans leur contexte historique, politique et géographique.

La méthodologie employée est certes perfectible et des améliorations sont notamment prévues pour les prochaines éditions de ce baromètre qui sera publié une fois par an. « Nous allons notamment accroître le nombre d’associations auxquelles nous allons envoyer des questionnaires », prévoit le directeur des partenariats. Dans ce contexte, ces premiers indicateurs vont servir d’étalon pour appréhender l’évolution des sociétés civiles dans le temps. Un travail de longue haleine qui devrait alimenter les débats sur l’émergence de nouveaux acteurs internationaux avec lesquels il va désormais falloir compter…

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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