L’amour du prochain passe par le respect de la création

Publié le 09.01.2015| Mis à jour le 08.12.2021

Si nous sommes privés des services que la nature nous rend gratuitement, alors toute notre intelligence technique ne suffira pas à trouver des solutions de remplacement pour satisfaire nos besoins élémentaires : respirer (de l’air non pollué), boire, manger, regarder et contempler la beauté… À vrai dire, les plus riches de nos contemporains trouveront toujours des solutions : ils achèteront l’air pur et l’eau non polluée. Malgré l’explosion des prix des produits agricoles, ils trouveront toujours à se nourrir. Mais qu’en sera-t-il des couches les plus démunies des populations du globe ?

« Le thème du développement est aussi aujourd’hui fortement lié aux devoirs qu’engendre le rapport de l’homme avec l’environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière. » Pape Benoît XVI , encyclique L’Amour dans la vérité, § 48

Pour sept milliards d’habitants, 900 millions de personnes souffrent de malnutrition, un milliard vit dans la misère (selon la Banque mondiale) : les trois-quarts d’entre eux se trouvent en zone rurale.
Ces populations rurales dépendent étroitement des services rendus par les écosystèmes pour survivre.
Ce sont ces écosystèmes qui se dégradent aujourd’hui, non pas à cause des populations démunies qui en dépendent, mais bien plutôt à cause des populations riches qui dégradent notre planète : émissions de gaz à effet de serre, épuisement des ressources en poissons à cause de la surpêche, dégradation de la qualité de l’eau disponible, raréfaction des terres cultivables utilisées pour d’autres usages (biocarburants, extractions minières), exploitation abusive des forêts…

Tous solidaires… pour le meilleur et pour le pire !

Nous vivons une solidarité à l’échelle planétaire : les épidémies, les cyclones et les crises boursières qui se moquent des frontières nationales, nous le rappellent régulièrement.
Les habitants des zones intertropicales ont à faire face à la multiplicité et à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes (tornades, inondations…), dont les spécialistes disent qu’ils sont très liés au réchauffement climatique.
À nouveau, les spécialistes disent que la plus grande part de ce réchauffement est à rapporter aux activités humaines, surtout la consommation d’énergie carbonée qui est le fait des pays industriels, donc ailleurs que dans les zones tropicales.
L’Afrique est responsable de moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Le continent pourrait compter dans les dix ans à venir, quelques dizaines de millions de personnes exposées à des pénuries d’eau causées par le changement climatique.
Les plus pauvres paient les conséquences des péchés des plus riches !

L’amour du prochain… qu’on ne voit pas… qui n’est pas encore né !

En ces temps de carême consacrés à la solidarité internationale, faut-il dire désormais : aime la nature comme on disait jadis : aime ton prochain !
Non. Il faut aimer, protéger et respecter la nature, car cette nature permet aux plus pauvres de nos contemporains de survivre. Ceux-ci vivent de la nature qui leur fournit des services non marchands qu’ils ne pourraient de toute façon pas payer, car c’est l’argent qui leur manque.
L’amour du prochain passe par le développement de tout homme et de tous les hommes. Cet amour passe désormais par la protection d’une nature qui permet aux plus pauvres de se développer, ou au moins de ne pas mourir de faim ni de souffrir de déficit aigu en eau !
Cet amour du prochain, en particulier du prochain pas encore né, passe par le respect et le soin de notre planète, de telle manière que les générations futures puissent y vivre.

Les experts ont déjà ouvert des pistes de solution : la croissance verte, voie à suivre pour passer de l’économie actuelle à une économie durable.
Elle consiste à promouvoir le développement tout en réduisant la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, en limitant la production de déchets et le gaspillage des ressources, tout en préservant la biodiversité… Vaste programme.
Ce verdissement de l’économie suppose plusieurs impératifs : décarboniser l’économie en réduisant l’usage du carbone contenu dans les énergies fossiles ; dés-énergiser le développement économique en accroissant les économies d’énergie et l’efficacité énergétique ; promouvoir l’économie circulaire, qui recycle ; promouvoir l’économie de fonctionnalité, qui limite la production et optimise l’usage des produits : moins de voiture, des voitures partagées, le covoiturage, la location…

La solidarité internationale en ce temps de carême reste plus que jamais d’actualité. Cette solidarité doit affronter les défis d’aujourd’hui. Parmi ceux-ci, l’un des plus urgents et des plus lourds de conséquence pour notre mode de production et de vie, a pour nom : le développement durable. Le mot, trop utilisé, est usé. Mais il signifie : changer notre modèle de production, de consommation et notre style de vie. Changer les politiques publiques.
Et changer notre manière de regarder le monde et notre manière d’y vivre.

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