Lancement de la taxe sur les billets d’avion

Publié le 28.02.2006| Mis à jour le 08.12.2021

Le CCFD dénonce la présence de M. Sassou Nguesso à la conférence de Paris « Solidarité et mondialisation » (28 février 2006)


28 février 2006
En donnant la parole au Congolais Denis Sassou Nguesso, présent pour le lancement de la taxe sur les billets d’avion, la France démontre l’incohérence de son action pour le développement. Le représentant du CCFD est sorti pendant la conférence d’ouverture, ce matin, en signe de protestation.
La France a ratissé large pour donner une dimension internationale à la conférence de lancement de son initiative de taxe sur les billets d’avion pour financer la lutte contre le sida. Trop large. L’ouverture se tenait au Palais de l’Elysée à 10h30 ce matin. Après un mot d’introduction du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan et avant Jacques Chirac, la parole a été donnée à Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville et de l’Union africaine, toujours mis en cause aujourd’hui devant la justice française dans l’affaire du Beach (massacre de plusieurs centaines de réfugiés, de retour à Brazzaville, en mai 1999). Le représentant du CCFD, Jean Merckaert, est alors sorti de l’Elysée en signe de protestation.
L’idée même d’une taxe mondiale pour financer le développement est défendue depuis des années par les ONG, dont le CCFD, même si elles préfèreraient une fiscalité internationale sur les transactions financières ou sur les bénéfices des multinationales et une action déterminée contre les paradis fiscaux, à la taxe par quelques pays sur les billets d’avion. C’est dans cet esprit constructif qu’elles ont répondu présentes à l’invitation du Président Chirac pour la Conférence de Paris sur les mécanismes innovants.
Mais en invitant Denis Sassou Nguesso, dont la justice française a reconnu en 2002*  qu’on pouvait parler de lui comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité » au Congo-Brazzaville et « complice » dans l’affaire du DC10 d’UTA, les autorités françaises sont en pleine contradiction. Pour Jean Merckaert, « Près de 100.000 personnes seraient mortes lors des massacres opérés par les milices de Sassou Nguesso en 1998-1999. Aujourd’hui encore, il pille les richesses pétrolières de son pays, qui représentent beaucoup plus que les 200 millions d’euros que procurera la taxe sur les billets d’avion. A titre personnel et au nom du CCFD, je ne pouvais pas cautionner sa présence, qui est une insulte à la notion de solidarité internationale et aux peuples d’Afrique. »
* Denis Sassou Nguesso avait intenté en 2000 un procès pour offense à chef d’État contre l’auteur du livre Noir Silence (François-Xavier Verschave, président de l’association Survie), qui l’avait ainsi qualifié. En 2001, il a perdu en première instance, car le Tribunal avait estimé que le délit invoqué était contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme. En juillet 2002, la Cour d’Appel de Paris a donné raison à l’auteur sur le fond.

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