Lancement d’un Appel citoyen : « Vivre de son travail, c’est vital »
Pour mettre un terme aux salaires de misère dans l’industrie de l’habillement.
A travers 15 pays européens, les citoyen-ne-s exigent des marques et enseignes de l’habillement qu’elles versent un salaire vital aux ouvrier-e-s de leurs chaînes de sous-traitance
Le Collectif Ethique sur l’étiquette et son réseau européen Clean Clothes Campaign, lancent la campagne « Vivre de son salaire, c’est vital » pour obtenir des enseignes et marques d’habillement la mise en œuvre d’un salaire vital pour les ouvrier-e-s le long de leur chaîne d’approvisionnement.
Ils lancent à cette occasion un « Appel Citoyen pour un salaire vital », relayé dans 15 pays européens, au cours d’une semaine d’action qui se déroule du 21 au 27 octobre 2013.
Le lancement de cette campagne a lieu six mois après le terrible effondrement du Rana Plaza, dans lequel 1 133 travailleur-euse-s bangladais du textile ont laissé la vie. Depuis le pire accident de l’histoire de l’industrie textile, des millions de travailleur-euse-s continuent à risquer leur vie au travail pour tenter de gagner de quoi vivre dignement. Or, à ces conditions déplorables de sécurité s’ajoutent des salaires de misère, parmi les plus bas du monde. Ainsi au Bangladesh, où l’industrie textile emploie 4 millions de travailleurs, le salaire minimum mensuel dans ce secteur est de 28€ (3 000 takas), soit seulement 11% des 260€ que l’Asia floor wage Alliance* considère comme un salaire vital pour ce pays. Au Cambodge, il faudrait multiplier par 4,5 fois le salaire minimum de 60€ pour obtenir un niveau vital.
Un salaire vital doit permettre au travailleur-euse de subvenir à ses besoins fondamentaux et à ceux de sa famille – logement, nourriture, eau potable, éducation, santé, mais aussi épargne – dans le respect d’une durée maximum du travail de 48 heures, comme prévu par les conventions internationales du travail. Bien loin des nombreuses heures supplémentaires que sont contraints de réaliser quotidiennement ces travailleurs. Outre une durée du travail excessive, ces salaires de misère conduisent à un appauvrissement des ouvriers, contraints de s’endetter alors que sévit une inflation importante dans de nombreux pays de production textile.
“Les entreprises doivent prendre des mesures concrètes pour garantir aux ouvriers-e-s le paiement de salaires décents dans les pays où ils s’approvisionnent. Les Etats doivent en outre fixer des salaires minima à un niveau permettant aux travailleurs de vivre dignement. Alors que la main d’œuvre à bas coût continue d’être exploitée, l’argument selon lequel l’industrie offre une opportunité à celles et ceux qui y sont employés n’est plus recevable » indique Nayla Ajaltouni, coordinatrice du Collectif Ethique sur l’étiquette.
La semaine d’action se traduit par une série d’événements organisés dans 15 pays européens à travers débats, réseaux sociaux (#livingwage), happenings, autour de la signature de l’Appel Citoyen pour un salaire vital.
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